À l’occasion de la Conférence Internationale du Transport tenue à Moscou du 20 au 24 août 2025, le maire de Thiès, Dr Babacar Diop, a prononcé un discours fort en plaidoyer pour la relance du chemin de fer au Sénégal et son rôle central dans le développement économique et social du pays.
D’entrée, il a salué « les liens solides entre le Sénégal et la Russie », rappelant la convention de partenariat déjà signée entre sa ville et Sébastopol, qui touche plusieurs domaines : la science, l’aménagement du territoire, la santé, les échanges culturels et économiques. Selon lui, cette coopération commence à porter ses fruits, notamment avec l’arrivée prochaine d’étudiants thiessois dans les universités russes.
Revenant sur l’histoire ferroviaire de sa ville, « façonnée par le train », Dr Babacar Diop a souligné que Thiès, avec près de 500 000 habitants, doit son essor à l’implantation des lignes Dakar-Saint-Louis, Thiès-Bamako et Dakar-Niger. « Notre ambition est claire : faire de Thiès la capitale industrielle du Sénégal. Cet objectif ne saurait se concrétiser sans la réhabilitation et la modernisation de notre réseau ferroviaire », a-t-il insisté.
Il a rappelé que Thiès abrite de grandes industries et zones minières (ICS, GCO, cimenteries, phosphates), générant chaque jour des flux considérables de matières premières et de produits transformés. Selon lui, seul un chemin de fer moderne permettra d’acheminer efficacement ces ressources, de désenclaver les zones minières et de renforcer la compétitivité industrielle.
Au-delà des enjeux économiques, Babacar Diop a mis en avant la dimension sociale et environnementale du rail. La relance du chemin de fer, a-t-il expliqué, « créera des milliers d’emplois directs et indirects », tout en réduisant les accidents routiers, la pollution et la dégradation des routes causées par les camions. Il a également défendu son rôle d’intégration régionale et continentale : « Les Africains doivent pouvoir voyager et échanger par le train. Thiès doit redevenir un hub ferroviaire en Afrique de l’Ouest. »
Dans un plaidoyer vibrant, le maire de Thiès a invité les partenaires internationaux à soutenir l’effort du Sénégal pour « redonner vie au train à Thiès, au Sénégal et dans toute la sous-région ». Pour lui, le chemin de fer est à la fois un levier de développement industriel, un outil diplomatique stratégique et un vecteur de cohésion sociale et environnementale.
« Le développement de l’Afrique ne pourra se faire sans un système de transport moderne, fiable et adapté aux enjeux de notre époque », dira-t-il.
