avril 19, 2025
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L’opposition en ordre de bataille contre le report de la présidentielle

Suite à la décision prise par Macky Sall, l’opposition a appelé à manifester hier dimanche à Dakar et prévoit de lancer la campagne électorale comme prévu, rejetant la décision du président Macky Sall de reporter la présidentielle du 25 février, une décision sans précédent qui a suscité un tollé.

L’annonce faite samedi dans un contexte de grave crise politique par le président élu en 2012 et réélu en 2019 a aussi provoqué l’inquiétude à l’étranger.

Plusieurs candidats de l’opposition ont annoncé dimanche à la presse et sur les réseaux sociaux qu’ils vont passer outre la décision du président Sall et maintenir le lancement dimanche de leur campagne électorale.

« Nous rejetons systématiquement le décret (reportant la présidentielle). Nous donnons rendez-vous ce dimanche à tous les Sénégalais pour une marche » à Dakar, a déclaré Cheikh Tidiane Youm du PUR sur la radio RFM.

« Nous nous sommes réunis et entendus pour nous rassembler à partir de 15H00 pour démarrer notre campagne électorale de façon collective », a déclaré, sur la même radio, Habib Sy, un des 20 candidats qui devaient concourir au scrutin reporté.

« Toutes les forces vives de la nation doivent s’organiser, agir et obtenir la restauration du calendrier républicain », a écrit l’intellectuel Felwine Sarr dans une tribune.

L’opposant sénégalais Khalifa Sall, un des principaux candidats à la présidentielle, a appelé samedi tout le pays à « se lever » contre le report du scrutin.

 « Régression démocratique »

L’ancienne Première ministre Aminata Touré a fustigé sur les réseaux sociaux une « régression démocratique sans précédent » et appelé « les démocrates et les citoyens (à) se mobiliser pour défendre nos acquis démocratiques ».

Les Etats-Unis sont « profondément préoccupés » par l’annonce du président Sall, a fait savoir samedi le département d’Etat sur le réseau social X.

« Nous exhortons tous les participants au processus électoral sénégalais à s’engager pacifiquement dans l’effort important visant à fixer rapidement une nouvelle date et les conditions d’une élection libre et équitable », a-t-il souligné

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a également exprimé son « inquiétude » et demandé dans un communiqué aux autorités d’oeuvrer à fixer rapidement une nouvelle date.

Le président Sall a annoncé samedi, quelques heures avant l’ouverture officielle de la campagne dimanche à 00H00, abroger le décret fixant la présidentielle au 25 février.

C’est la première fois depuis 1963 qu’une présidentielle au suffrage universel direct est reportée au Sénégal. Nombre de réactions ont souligné la pratique de la démocratie et de l’alternance. Le Sénégal n’a jamais connu de coup d’Etat, une rareté sur le continent, alors qu’ils se sont succédé ces dernières années en Afrique de l’Ouest.

Querelle sur la séparation des pouvoirs

Le président Sall a invoqué le conflit qui a éclaté entre le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale après la validation définitive par la juridiction de 20 candidatures et l’élimination de plusieurs dizaines d’autres.

A l’initiative de Karim Wade,candidat recalé qui a remis en cause l’intégrité de deux juges constitutionnels et réclamé le report de l’élection, l’Assemblée a approuvé la création d’une commission d’enquête sur les conditions de validation des candidatures.

Contre toute attente, les députés du camp présidentiel ont soutenu la démarche. Elle a provoqué une vive querelle sur la séparation des pouvoirs, mais aussi nourri le soupçon d’un plan du pouvoir pour ajourner la présidentielle et éviter la défaite. Le candidat du camp présidentiel, le Premier ministre Amadou Ba, est contesté dans ses propres rangs et fait face à des dissidents.

Au contraire, le candidat antisystème Bassirou Diomaye Faye, validé par le Conseil constitutionnel bien qu’emprisonné depuis 2023, s’est imposé ces dernières semaines comme un postulant crédible à la victoire, un scénario cauchemar pour le camp présidentiel.

Le Sénégal ne peut « se permettre une nouvelle crise » après des troubles meurtriers en mars 2021 et juin 2023, a dit le président Sall, annonçant « un dialogue national » pour « une élection libre, transparente et inclusive » et réitérant son engagement à ne pas être candidat.

Selon le code électoral, un décret fixant la date d’une nouvelle présidentielle doit être publié au plus tard 80 jours avant le scrutin, ce qui mènerait à fin avril dans le meilleur des cas, un cas de figure quasiment impossible.

La président Sall risque ainsi d’être encore à son poste au-delà de l’échéance de son mandat, le 2 avril. Avec Seneweb

Déclaration de la Porte-parole de l’UE sur la situation électorale

« L’annonce par les autorités sénégalaises d’un report sine die de l’élection présidentielle prévue le 25 février prochain ouvre une période d’incertitude au Sénégal.

L’Union européenne soutient la position exprimée par la CEDEAO et appelle tous les acteurs à œuvrer, dans un climat apaisé, à la tenue d’une élection, transparente, inclusive et crédible, dans les meilleurs délais et dans le respect de l’Etat de droit, afin de préserver la longue tradition de stabilité et de démocratie au Sénégal », a dit la porte-parole de l’UE.

La Cedeao et Washington expriment inquiétude et préoccupation

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a exprimé samedi soir son « inquiétude » après le report de la présidentielle au Sénégal, Etat membre, et a appelé la classe politique au dialogue.

La Cedeao « exprime son inquiétude face aux circonstances qui ont conduit au report de l’élection et appelle les autorités compétentes à favoriser les procédures afin de fixer une nouvelle date », a dit la Cedeao dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. Elle appelle la classe politique à « donner la priorité au dialogue ».

Le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall a annoncé samedi le report sine die de la présidentielle prévue le 25 février, une décision sans précédent prise dans un contexte de profonde crise politique et qui a soulevé des protestations

Selon le code électoral, un décret fixant la date d’une nouvelle présidentielle doit être publié au plus tard 80 jours avant le scrutin, ce qui mènerait, à partir de samedi, à fin avril.

C’est la première fois depuis 1963 qu’une présidentielle au suffrage universel direct est reportée au Sénégal, pays présenté comme un îlot de stabilité en Afrique.

A Washington, le département d’Etat a déclaré que les Etats-Unis étaient « profondément préoccupés » par cette annonce.

« Nous exhortons tous les participants au processus électoral sénégalais à s’engager pacifiquement dans l’effort important visant à fixer rapidement une nouvelle date et les conditions d’une élection libre et équitable », a publié sur X le Bureau des Affaires africaines du département d’Etat, ajoutant que le Sénégal « a une forte tradition démocratique et de transitions pacifiques du pouvoir ».

Paris appelle les autorités sénégalaises à lever les « incertitudes » autour du calendrier électoral

A l’instar des organismes tels que l’Union Européenne, la Cedeao, ou encore les Etats-Unis, la France s’est prononcée sur la situation politique qui prévaut au Sénégal. Paris a appelé dimanche les autorités sénégalaises à « lever les incertitudes autour du calendrier électoral » sénégalais, suite à l’abrogation par le président sénégalais du décret convoquant le corps sénégalais pour la prochaine présidentielle devant initialement se tenir le 25 février.

« Nous appelons les autorités à lever les incertitudes autour du calendrier électoral pour que les élections puissent se tenir dans le meilleur délai et dans le respect des règles de la démocratie sénégalaise », a réagi Paris à travers un communiqué du porte-parole adjoint du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

Samedi, le chef de l’État sénégalais a annoncé, dans un message radiotélévisé, avoir abrogé le décret convoquant le corps électoral sénégalais le 25 février prochain, en attendant les résultats de la commission d’enquête parlementaire visant à clarifier les conditions jugées troubles dans lesquelles la liste des candidats à la prochaine présidentielle a été établie par le Conseil constitutionnel.

Le président Sall n’a pas annoncé une nouvelle date pour la tenue de cette élection mais il a réitéré son engagement à ne pas s’y présenter.

Plusieurs candidats se sont dits opposés à ce qui équivaut de facto à un report de cette présidentielle dont la campagne électorale devait débuter ce dimanche à zéro heure.

La France dit suivre avec une « vive attention » la situation au Sénégal. (Avec APS)

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