Notre entretien avec Monsieur Ali Taher Charaf s’est déroulé dans des conditions assez difficiles. Car, à Khartoum où il se trouvait, le réseau internet n’était pas stable. Toutefois, il a tenu à s’adresser à DakarTimes brièvement sur quelques points, en attendant la restauration du réseau de communication. Entretien…
Comment se présente la situation aujourd’hui à Khartoum ?
La situation actuelle à Khartoum est sous notre contrôle. Mais, nous sommes toujours en état de guerre. Leurs avions viennent bombarder chaque fois. Les bombardements sont en train de détruire plus les habitations de la population civile que nos positions. Cela fait partie de leur tactique pour effrayer la population civile. Nous sommes moins touchés par l’aviation.
Il semble qu’Abdel Fattah al-Burhan s’apprête à s’enfuir au Soudan ? Est-ce que vous confirmez?
Pour la question de Abdel Fattah al-Burhan, il est toujours vivant. Il est caché avec ses compagnons. Il se déplace avec ses compagnons, chaque jour, de lieux en lieux.
Certains médias occidentaux soutiennent que le Vice-président, Hemeti est soutenu par Wagner. Est-ce que c’est vrai ?
Le Vice-président a été préparé par conséquence. Nous n’avons aucune aide ou soutien, ni de Wagner, ni d’un autre pays.
Il semble que la population soudanaise soutient Hemeti ?
La population, et plus de la majorité des partis politiques soutiennent le vice-président. Parce que, son combat contre les complotistes et les terroristes ismalistes est juste. Et le plus important est que Hemeti veut rendre le pouvoir aux civiles. Cela est nécessaire pour bâtir un Etat démocratique pour le peuple soudanais.
Des proches de Burhan soutiennent que les hommes de Hemeti reçoivent des soutiens logistiques. Est-ce que vous confirmez?
On ne reçoit pas de l’aide d’aucune part. On gère notre propre logistique. Les partisans de Abdel Fattah al-Burhan font juste de la propagande pour rien.
Quel message vous envoyez aux autorités du Tchad, de la Centrafrique et de la Libye qui craignent un débordement du conflit ?
Pour nos pays voisins, nous leur disons, qu’ils soient rassurés. Nous les respectons en tant que pays voisins et frères. Nous ferons tout ce qu’il faut, pour éviter que le conflit ne s’étende chez nos voisins. Une fois encore qu’ils soient rassurés.
En cas de défaite de Burhan comment comptez-vous organiser la transition ?
Le seul objectif du Vice-président est de faire du Soudan, un pays démocratique, dirigé par les civiles. C’est pour cette raison que toute la population est derrière notre combat. C’est la promesse faite par notre leader.
Est-ce que Hemeti a une ambition présidentielle ?
Pour le moment, la priorité est de créer des conditions de paix dans le pays. Il faut débarrasser le Soudan de ces terroristes et leurs mafias. Il faut rendre le pays plus sûr et stable. Pour son propre avenir politique, lui seul qui pourra répondre.
Il paraît que beaucoup de généraux de l’armée ont rejoint Hemeti. Est-ce que vous confirmez ?
Oui bien sûr, depuis le début des événements, il y a les officiers faits prisonniers, et ceux qui sont venus se rendre de leur propre initiative. Ils sont plus 480 officiers supérieurs qui sont actuellement avec nous. Ils combattent à nos côtés. On a libéré beaucoup d’entre eux. Surtout ceux qui voudraient rentrer chez eux. Concernant les pourparlers, en ce moment précis, on a envoyé une délégation en Arabie saoudite pour des discutions avec une délégation de Burhan sous l’égide des saoudiens. C’est pour créer les conditions d’une paix définitive. Nous avons sous notre contrôle 95% du territoire soudanais. En ce moment les discussions sont toujours en cours en Arabie saoudite. Je vous remercie.
Propos recueillis par Mamadou Mouth BANE
