mai 9, 2025
LA SOCIÉTÉ "MY MEDIA GROUP " SOCIÉTÉ ÉDITRICE DU QUOTIDIEN "DAKARTIMES" DERKLE CITE MARINE N° 37. EMAIL: courrierdkt@gmail.com. SITE WEB: www.dakartimes.net.
Actualité

Macky Sall appelle l’ONU à « mettre à jour la doctrine des opérations de paix » 

[et_pb_section][et_pb_row][et_pb_column type= »4_4″][et_pb_text]

La 8e édition, du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, dont le thème est « L’Afrique à l’épreuve des chocs exogènes : défis de stabilité et de souveraineté », a servi de tribune au président Macky Sall pour appeler à regarder la réalité du continent en face. Face à l’expansion du terrorisme, les conflits intra et inter-étatiques, la recrudescence des coups d’Etat, l’ingérence politico-militaire étrangère, et les effets combinés du changement climatique, de la pandémie COVID-19 et de la guerre en Ukraine, « force est de constater que le tableau n’est pas reluisant » a-t-il soutenu.

Toutefois, « Le terrorisme qui gagne du terrain sur le continent n’est pas qu’une affaire africaine. C’est une menace globale qui relève de la responsabilité première du Conseil de Sécurité qui est garant du mécanisme de sécurité collective en vertu de la Charte des Nations unies ». 

Macky Sall souligne que les multiples connexions de l’Afrique avec l’extérieur en font une partie intégrante du terrorisme international.

« Si le continent est devenu aujourd’hui un des épicentres du terrorisme, c’est bien parce que le fléau est alimenté par la criminalité transfrontalière, la prolifération illégale des armes, les flux financiers et trafics illicites de tout genre, et la participation de combattants étrangers.

Des Etats sont menacés jusque dans leur existence, des vies humaines perdues au quotidien, des services sociaux de base détruits, et plus de 30 millions de personnes restent réfugiées ou déplacées à l’intérieur de leur propre pays » a-t-il expliqué.

A en croire le chef de l’Etat, les opérations classiques de maintien de la paix ont montré leurs limites face au terrorisme. « Des casques bleus attaqués jusque dans leurs propres bases, sans capacités significatives de riposte, ne peuvent assurément pas protéger des populations menacées par des groupes terroristes » a-t-il révélé avant d’enchaîner : « Comment d’ailleurs maintenir la paix quand elle n’est même pas rétablie ? En vérité, c’est toute la doctrine des Opérations de paix qu’il convient de mettre à jour en intégrant pleinement la lutte contre le terrorisme, y compris en Afrique ».

« C’est pourquoi, estime-t-il, nous devons changer en toute vérité la doctrine des opérations de paix qu’il convient de mettre à jour en intégrant clairement la lutte contre le terrorisme y compris en Afrique dans cette nouvelle philosophie des Nations unies ».

Le président Macky Sall est en effet convaincu que « l’inertie du Conseil de Sécurité dans la lutte contre le terrorisme porte en elle-même la défaillance du système multilatéral ». 

« Pour inspirer confiance et adhésion, il doit servir les intérêts de tous. Autrement, il continuera de susciter la méfiance des uns, la défiance des autres et il finira par perdre la crédibilité et la légitimité attachée à son autorité », a-t-il soutenu.

Pour y arriver, le président en exercice de l’Union africaine compte sur le Conseil consultatif de haut niveau sur le multilatéralisme efficace mis en place par le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres. Il espère que celui-ci « sera œuvre utile en examinant des problématiques majeures telles que la paix, la sécurité, le climat, l’architecture financière internationale et l’espace numérique entre autres ».

La crise économique profonde, une menace à la paix et à la stabilité

Dans son discours, le chef de l’Etat a également souligné que les menaces à la paix et à la stabilité résident également aujourd’hui, dans la crise économique profonde qui secoue le monde. « Des millions de personnes n’arrivent plus à supporter le coût de la vie ; et d’autres basculent dans l’extrême pauvreté, sans espoir d’un lendemain meilleur » révèle-t-il, soulignant que ces circonstances exceptionnelles appellent des mesures exceptionnelles. « Ainsi, afin de soutenir les ménages et les entreprises, nombre de pays développés ont, à juste titre, passé outre des règles jusque-là tabou en matière de limitation des subventions, de ratio d’endettement et de seuil du déficit budgétaire ».

Macky Sall précise que dans la même logique de protection des ménages et des entreprises, nos pays ont également déployé des Plans de résilience économique et sociale. Le chef de l’Etat cite à titre d’exemple le Plan de riposte sanitaire, économique et social dans le contexte de la pandémie, et pour lequel, le Sénégal a dépensé plus de 2 milliards de dollars en plus « d’autres mesures de soutien aux populations pour plus d’un milliard de dollars ». 

« Nous avons également lancé des concertations nationales afin d’envisager des mesures additionnelles de lutte contre la vie chère. Mais pour des économies structurellement faibles et dépourvues de mécanismes financiers d’amortissement des chocs, les efforts internes restent insuffisants ; surtout que la situation s’est détériorée avec les graves menaces qui pèsent désormais sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, à cause de la pénurie de l’engrais et du renchérissement considérable de ses prix » s’est-il désolé.

Les dérives numériques, de « sérieuses menaces » à la paix et à la sécurité

Le dernier volet abordé par le président Macky Salldans son discours à l’ouverture de ce Forum concerne les dérives du numérique, qui, selon lui, constituent aujourd’hui une des menaces les plus sérieuses à la paix, à la sécurité et à la stabilité de nos pays ; « menaces d’autant plus difficiles à combattre qu’elles sont diffuses et protéiformes ».

Il a révélé qu’à la cybercriminalité classique, s’ajoute la frénésie quotidienne des réseaux sociaux devenus une fabrique massive de fake news et de manipulations. « Le monde réel est à la merci d’un monde virtuel qui répand à haut débit la tromperie, le populisme, le radicalisme, la haine et la violence ; autant de pratiques malsaines qui ne peuvent relever de la liberté d’opinion ou d’expression » se désole Macky Sall.

Ce qui lui fait dire « qu’il y a urgence à renforcer les moyens de lutte contre la cybercriminalité. C’est la vocation de l’Ecole de cyber sécurité à vocation régionale de Dakar qui est un produit du Forum de Dakar ».

Pour lui, il est temps de règlementer les réseaux sociaux pour en limiter les abus et « invite le Forum à réfléchir sur cette problématique urgente ».

Cette 8ième édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité est placée sous le thème « L’Afrique à l’épreuve des chocs exogènes : défis de stabilité et de souveraineté » et accueille des délégations de 33 pays dont 300 participants aux séances plénières et ateliers thématiques. Outre Macky Sall, les présidents Joao Lourenço (Angola), José Maria Neves (Cabo Verde) et Mario Soares Sambu, Vice Premier Ministre de la République de Guinée Bissau, étaient présents à l’ouverture des travaux hier matin.

Yaye Moussou TRAORE

[/et_pb_text][/et_pb_column][/et_pb_row][/et_pb_section]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *