Au Mali, une quarantaine de soldats ont été tués le 23 mai 2025 dans l’attaque du camp militaire de Dioura, région de Mopti, dans le centre du pays. Les jihadistes du Jnim, liés à al-Qaïda, ont revendiqué avoir pris le contrôle du camp, ce que les sources locales, civiles et sécuritaires, jointes par RFI, ont confirmé. Le Jnim a également diffusé des vidéos des soldats maliens tués et des armes et véhicules dérobés. L’armée n’a pas communiqué sur cette attaque.
Les jihadistes ont attaqué en début d’après-midi, avant 14h. Ils ont pris le contrôle du camp militaire et y sont restés jusque tard dans la nuit.
Plusieurs sources locales témoignent même d’allers-retours des jihadistes dans la journée du samedi, dans le camp mais aussi dans la ville de Dioura, au Mali.
Les soldats maliens qui ont subi l’attaque n’ont reçu aucun renfort. Aucune intervention aérienne n’a été rapportée. Un détachement de l’armée est arrivé à Dioura dimanche – le surlendemain – et n’a pu que constater les dégâts. Ce détachement est toujours sur place.
Quarante et un soldats tués
Les images de l’attaque diffusées par le Jnim pendant le weekend sont effroyables. On y voit les corps de nombreux militaires morts au combat. Les jihadistes se mettent en scène à l’intérieur du camp, qu’ils saccagent et incendient. Le Jnim affiche aussi, comme à son habitude, ses nombreuses prises de guerre : véhicules, armes, munitions, téléphones, papiers d’identité de soldats tués…
Le Jnim revendique la mort de quarante militaires maliens, un bilan particulièrement lourd. De source sécuritaire malienne, 41 soldats précisément ont été tués. Le chef du camp et son adjoint font partie des victimes. « Une attaque terrible, ils ont dévalisé le camp », confirme encore cette source, qui déplore des manquements : « Il y avait eu des alertes, mais la hiérarchie a été trop négligente. »
Pas de communiqué de l’armée
Le camp de Dioura a déjà été visé à plusieurs reprises par les jihadistes du Jnim, ces dernières années. Il y a un an et demi, les rebelles indépendantistes du FLA (Front de libération de l’Azawad) l’avaient eux aussi attaqué. À l’époque, la coalition rebelle s’appelait CSP.
L’armée malienne n’a pas communiqué sur cette dernière attaque et, sollicitée par RFI, n’a pas donné suite. Dans son dernier communiqué, publié le 24 mai, l’état-major affirme avoir « neutralisé plusieurs terroristes » dans une opération menée vendredi près de Sofara, également dans la région de Mopti, sans faire mention de l’attaque de Dioura.
Par ailleurs, ce lundi matin, c’est le camp militaire de Soumpi, dans la région de Tombouctou, qui a été visé par des tirs de drones. Cette fois, ce sont les rebelles indépendantistes du FLA qui revendiquent l’attaque. Aucun bilan n’a pu être vérifié à ce stade. Rfi