La mine de manganèse de Kéniéba se trouve au niveau de la frontière malienne. Il s’agit d’un minerai qui fait l’objet d’une exploitation dont les retombées fiscales et sociales semblent profiter à d’autres groupes au détriment de l’Etat. La douane a pris le dossier en main à travers la lettre numéro 00000160/DGD/DRED/BITIS du 22 Mai 2025.
2012, l’entreprise GH Mining SARL bénéficie de plusieurs renouvellements de son permis jusqu’en 2024. Elle exploite une superficie de 5Km2 sur une concession que l’indien détient en exclusivité. GH Mining travaille avec une structure à qui, elle a cédé 75 % des parts dans FALCON RESSOURCE L.LC.DZ, un consortium indien établi à Dubaï. Il semble que le détenteur du permis s’appuie sur des sénégalais pour effectuer le travail d’exploitation et de commercialisation.
Après avoir saisi l’affaire, la Douane a ouvert une enquête. Il soupçonne des sous-déclarations douanières sur la base du règlement de l’UEMOA. Selon une source proche de la douane, moins de 50 % des volumes exportés sont officiellement déclarés, malgré un redressement douanier estimé à 1,5 milliard FCFA. Des manques à gagner énormes ont été relevés dans ce dossier par la douane.
Aujourd’hui, au-delà des actions de la douane et des impôts pour recouvrer les fonds dus à l’Etat, il faudra aller vers une réévaluation de tous les renouvellements de permis et vérifier la régularité des signatures. En plus, il faut imposer une traçabilité transparente des volumes extraits et des paiements sur des comptes d’État. L’autre élément fondamental concerne le renforcement de la coopération étroite entre les services des douanes et des mines pour éviter des évasions fiscales. Enfin, il faut encourager le partenariat public/public en faveur des investisseurs sénégalais d’abord. Car seuls ces investisseurs peuvent garantir la création d’emplois et combattre le pillage de nos ressources par les étrangers. Cheikh GUEYE