août 5, 2025
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Economie

Maroc: catalyse d’un essor inédit du commerce intra-africain

Les échanges entre pays africains bondissent à 220,3 milliards de dollars, impulsés par la ZLECAf et la montée en puissance du Maroc, du Nigéria et de l’Afrique du Sud.

Le commerce intra-africain a connu en 2024 une expansion remarquable, atteignant 220,3 milliards de dollars, soit près de 2 155 milliards de dirhams, selon le rapport annuel 2025 de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank). Après une contraction de 5,9 % en 2023, cette croissance de 12,4 % traduit un regain d’intégration économique à l’échelle continentale, largement porté par trois locomotives : le Maroc, le Nigéria et l’Afrique du Sud.

« Cette reprise confirme que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est en train de doter le continent d’un levier d’autonomie économique inédit », a déclaré Yemi Kale, chef économiste d’Afreximbank. Néanmoins, il rappelle que seule une fraction du potentiel commercial africain est aujourd’hui exploitée.

Le Royaume du Maroc, en tant que carrefour logistique et industriel du nord-ouest africain, joue un rôle central dans cette dynamique. Son positionnement géostratégique, adossé à une politique industrielle volontariste et à des accords bilatéraux ciblés, en fait l’un des vecteurs principaux du redéploiement du commerce intra-africain vers des produits à plus forte valeur ajoutée.

Le Nigéria, pour sa part, a plus que doublé ses échanges intra-continentaux, atteignant 18,4 milliards de dollars (environ 180 milliards de dirhams), dépassant la République démocratique du Congo (RDC), qui a enregistré 11,4 milliards. L’Ouganda enregistre également une percée notable, avec une progression annuelle de 28 % et des échanges de 7,6 milliards de dollars.

Si les matières premières continuent de dominer les échanges (minerais, produits agricoles), Afreximbank observe une montée rapide des flux de produits manufacturés : machines, équipements automobiles, biens alimentaires transformés et composants électroniques. Faisal Durrani, directeur des études chez Pan-African Trade Analysts, estime que « cette transition amorce l’émergence d’un tissu industriel africain mieux structuré, tourné vers la transformation locale ».

Malgré cet élan, le commerce intra-africain reste en deçà de son potentiel, évalué à 296,3 milliards de dollars. Environ 77 milliards font encore défaut, en particulier dans les secteurs des machines-outils, métaux et denrées alimentaires.

Le secrétaire général de la ZLECAf, Wamkele Mene, insiste : « Aucune intégration ne pourra aboutir sans la consolidation de chaînes de valeur africaines. »

Les besoins en infrastructures restent le principal frein. Le continent accuse un déficit estimé à 100 milliards de dollars par an pour moderniser ses réseaux logistiques, de transport et de connectivité numérique. Pour y remédier, Afreximbank entend doubler ses financements d’ici 2026, à hauteur de 40 milliards de dollars, contre 20 milliards en 2021. Le Système panafricain de paiements et de règlement (PAPSS) et un fonds d’ajustement de 10 milliards soutiennent cette ambition. APA

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