juillet 3, 2025
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Me Robert BOURGI : « Mes inquiétudes pour Karim WADE et Amadou BA

Il me plait de coucher aujourd’hui, sur les colonnes de DakarTimes, mon analyse de la situation politique au Sénégal. Ce, après le premier survol de la première étape de la présidentielle. Ainsi, le Conseil constitutionnel vient de se lancer dans la seconde phase au terme de laquelle, les électeurs sénégalais découvriront la liste officielle des candidats admis à se présenter à l’élection présidentielle de février 2024.

Je suis un observateur averti qui suit depuis plus de 50 ans, la vie politique de ce pays que j’adore jusqu’à l’obsession. Le Sénégal est une référence démocratique en Afrique où le président sortant Macky SALL a joué un rôle immensément important. L’innovation de taille qu’il a apportée dans le processus électoral demeure, ce système de parrainage qui permet de filtrer les candidatures obséquieuses et farfelues. Il est évident qu’avec 93 candidats, il était quasi impossible d’organiser le scrutin sur le plan matériel. Le président Macky SALL a été un grand visionnaire en introduisant ce parrainage citoyen dans le processus.

Ainsi, le premier filtre a permis 09 candidats : Boubacar Camara, Dethie Fall, Amadou Ba, Anta Babacar Ngom, Habib Sy, Karim Wade, Khalifa Sall, Daouda NDiaye et Cheikh Tidiane Dieye de passer. Une vingtaine de candidats sont invités à régulariser leurs parrains. Là où d’autres ont été tout simplement recalés pour défaut de parrains.

L’ancien Premier ministre Boun Abdallah qui a dénoncé la démarche et le mécanisme de contrôle des parrains au niveau du Conseil constitutionnel, a fait un appel au Chef de l’Etat pour corriger ce qu’il considère comme des manquements. Seulement, les candidats doivent comprendre que le Conseil constitutionnel est une chambre indépendante qui fonctionne avec ses règles sans aucune interférence extérieure. Il faut avoir le courage de rappeler que la contestation électorale est le sport favori des opposants africains. C’est uniquement, lorsqu’ils gagnent un scrutin qu’ils reconnaissent sa transparence et son sérieux. C’est cela aussi la démocratie à l’africaine.  Mais, désormais, le temps joue contre les retardataires qui semblent essoufflés financièrement par les tournées de quête de parrains.

Au moment où ses adversaires se battent pour remplir leurs fiches de parrainage, le Premier ministre Amadou BA investit le terrain. Il était récemment à Banjul puis à Kaolack. Il semble avoir passé à la vitesse supérieure, enchaînant audiences,  meetings, inaugurations et visites de proximité.

Même s’il a une longueur d’avance sur ses adversaires, il est difficile de dissimuler une certaine inquiétante tristesse face aux agissements de certains caciques de l’Apr contre le candidat choisi par le camp présidentiel. Il est évident qu’aucun candidat, en dehors du président Macky SALL, ne pouvait faire l’unanimité au sein de la mouvance présidentielle. Malgré cela, il faut reconnaitre qu’Amadou BA bénéficie d’une popularité qui transcende les limites de Benno. Il est regrettable de remarquer la résistance et l’obstruction de certaines notabilités du parti face à sa candidature. Leurs manœuvres politiquement malsaines risquent de gêner la campagne du candidat. L’unité des apparatchiks du régime autour d’Amadou BA est une urgente nécessité. Cela exige une bonne volonté des uns et des autres face à leur responsabilité devant la grande Histoire. C’est une Lapalissade de dire que certains comportements représentent un danger contre l’élection d’Amadou BA…

Aujourd’hui, au-delà de la personne d’Amadou, c’est la survie du régime actuel qui serait menacée si les membres du parti continuaient à jouer le jeu de l’obstruction. Ils doivent tous se ressaisir et que le bon sens l’emporte. Amadou BA devra aussi compter sur la popularité du président Macky SALL. Ce dernier va certainement s’impliquer pour ramener à la raison certains fractionnistes. Car, c’est seulement ensemble qu’ils seront forts.

L’objectif de scrutin pour Amadou Ba c’est de passer dès le premier tout. C’est bien possible si tout le monde s’y mettait. Il suffit juste que le candidat de Benno gagne Dakar avec un score confortable pour passer au premier tour. D’ailleurs, Amadou BA avait gagné la capitale lors des élections législatives en 2017 en tant que tête de liste de Benno. Ce fut une belle et remarquable victoire dont l’une des actrices s’appelle Mme Mariéme Faye SALL. Cette brave dame aura un grand rôle à jouer aux côtés de son époux Macky SALL, pour assurer la victoire d’Amadou BA à Dakar.

Par ailleurs, Dakar dispose d’un électorat important de la communauté chrétienne très disciplinée. Heureusement, dans l’entourage du candidat de Benno, est connu un cadre chrétien, crédible, compétent et sérieux nommé Vincent Bidy, Inspecteur des Impôts et Domaines capable de contribuer à la victoire d’Amadou BA dans la capitale. Il serait bien de le positionner comme acteur clé à Dakar.

Il faut insister à dire qu’au sein de l’Apr, ceux qui s’opposent à la candidature d’Amadou, ouvertement ou en cachette, doivent être conscients du risque énorme de leurs actes fractionnistes, sur leur carrière politique et sur leur liberté, en cas de défaite en Février 2024.

Après le contrôle du parrainage, les candidats retenus devront passer à la seconde étape. Ils devront produire les pièces obligatoires pour être admis à se présenter. Mais, il y a une préoccupation majeure autour de la candidature controversée  de Karim WADE frappée d’obstacles sur son amende de 138 milliards F CFA et sa nationalité française. Quelle alchimie réussira-t-il pour enjamber ces murs en béton armés qui se dressent devant lui ? Il devra apporter la preuve qu’il n’est titulaire que d’une seule nationalité sénégalaise après sa déclaration sur l’honneur par rapport au Trésor public sénégalais. Jusqu’à preuve du contraire, il ne s’est pas  acquitté de cette amende de 138 milliards de FCFA.

Ensuite, pour Karim WADE, le danger n’est pas écarté. Homme intelligent, lucide et bien conseillé, ne serait-ce que par son inestimable père juriste, Karim WADE  aura toujours des soucis à se faire. Car, c’est la contrainte par corps, qui est une procédure automatique et toute simple qui pourrait le frapper dès son arrivée au Sénégal. Dans la mesure où, il suffit qu’un juge lui délivre une décision par contrainte par corps, pour qu’il soit embêté, dès l’instant qu’il posera les pieds sur le sol sénégalais.

Karim WADE ne peut pas, ne pas y avoir pensé. Sa lucidité lui permet d’envisager tous ces dangers qui pèsent sur son retour au Sénégal. Mais, attendons de voir…

Enfin, parmi les candidats plus ou moins sérieux, il y a le jeune  Cheikh Tidiane DIEYE, cadre de la Société civile de Ziguinchor. C’est un homme qui a de sérieuses qualités. Il est à prendre au sérieux, ce proche d’Ousmane SONKO.

De toute façon, seul le Conseil constitutionnel aura le dernier mot…

Par Me Robert BOURGI

 

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