avril 29, 2025
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MENANCES DU JNIM DANS LA ZONE DES TROIS FRONTIERES : MALI, MAURITANIE, SENEGAL : La note d’alerte de Timbuktu Institute

Timbuktu Institute a présenté un très rapport sur les menaces sécuritaires qui s’approchent des frontières sénégalaises, maliennes et mauritaniennes. Elles sont portées par le groupe appelé Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimîn (JNIM).

Le document a parlé de l’intensification des activités violentes et stratégiques au Mali. «Le JNIM a multiplié par sept ses actions violentes dans la région de Kayes (Mali) entre 2021 et 2024, ciblant les forces de sécurité, les postes de douane et les convois sur les routes vers Bamako, la Mauritanie et le Sénégal » a rappelé Timbuktu Institute.   S’y ajoutent aussi «des attaques complexes, comme des embuscades avec IED, visent à isoler Bamako et à délégitimer le gouvernement malien », comme l’exemple de «l’attaque de Melgué (février 2024), près de Bakel, qui a tué trois soldats maliens, illustre la menace croissante près des frontières sénégalaises ».

A propos de l’infiltration économique transfrontalière, la note de Timbuktu Institute révèle que «le JNIM s’implique dans des secteurs économiques clés (élevage, bois, contrebande) pour financer ses activités. Il contrôle illégalement le commerce de bétail et de bois, extorquant des revenus en échange de « protection » dans les zones qu’il influence ». Elle a souligné que «ces réseaux économiques transfrontaliers, reliant le Mali, la Mauritanie et le Sénégal, facilitent le recrutement et le transport de ressources (armes, explosifs), renforçant la présence du JNIM dans la région ».

Dans sa stratégie d’expansion progressive vers la Mauritanie et le Sénégal, «le JNIM utilise Kayes comme base pour pénétrer la Mauritanie et le Sénégal, exploitant les frontières poreuses et les liens ethniques transfrontaliers. La Katiba Macina cible des communautés sénégalaises pour le recrutement, bien que sans succès majeur pour l’instant ». Leur objectif consiste à «consolider ses réseaux économiques pour financer ses opérations. À long terme, il pourrait chercher à étendre son contrôle territorial en déstabilisant ces pays ».

Le JNIM cherche à exploiter des vulnérabilités socio-économiques et idéologiques. Par exemple, «au Sénégal, le JNIM peut exploiter le chômage élevé, les inégalités liées au système de castes (ex. à Bakel), et la propagation du salafisme, présenté comme une « théologie de la libération » face à l’islam traditionnel. Ces facteurs, combinés à une faible sensibilisation des populations locales (50 % à Kédougou ignorent la menace), augmentent les risques d’infiltration idéologique ».

La note a mis l’accent sur «la coexistence pacifique entre groupes ethniques et religieux (Bassari, Bédik, Peul) limite les tensions que le JNIM exploite ailleurs (ex. Mali, Burkina Faso). Seuls 13 % des habitants des régions frontalières estiment que des tensions intercommunautaires pourraient pousser à rejoindre des groupes extrémistes, selon le Timbuktu Institute (2024) ». Par ailleurs, «les mariages mixtes et le respect des traditions renforcent cette résilience, rendant difficile l’instrumentalisation des clivages par le JNIM » nous enseigne la note.

En bonne place, le Timbuktu parle de la «modération religieuse et influence des confréries soufies».

Le rapport a estimé que «la majorité des Sénégalais adhèrent à un islam modéré, promu par les confréries soufies, qui s’opposent à la radicalisation. Seuls 4 % des habitants des régions frontalières connaissent des individus partageant l’idéologie du JNIM (Timbuktu Institute, 2024) ».

Par ailleurs, «bien que moins influentes à l’Est, les confréries et les leaders religieux modérés (ex. à Kidira) maintiennent une stabilité idéologique face au salafisme » a indiqué la note.

En outre, Timbuktu a estimé que «les forces de sécurité sénégalaises, professionnelles et expérimentées (ex. Casamance, missions ONU), entretiennent des relations saines avec les populations locales, contrairement à d’autres pays du Sahel. 55 % des habitants des zones frontalières partageraient des informations sur des activités suspectes (Timbuktu Institute, 2024) ».

La note nous apprend «qu’une présence renforcée (ex. base de Goudiry, patrouilles Nawetan) et une coopération transfrontalière accrue avec le Mali et la Mauritanie (ex. accords de février 2025) limitent les infiltrations du JNIM ».

En définitive, Timbuktu Institue a souligné que «le JNIM progresse dans la zone des trois frontières en intensifiant ses attaques au Mali, en infiltrant les réseaux économiques transfrontaliers et en exploitant les vulnérabilités socio-économiques et idéologiques du Sénégal ». «Cependant,  dira-t-il, la cohésion sociale, la modération religieuse et les forces de sécurité compétentes du Sénégal constituent des remparts solides, à condition de renforcer la sensibilisation et de réduire les inégalités pour contrer durablement cette menace ».

Cheikh GUEYE

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