Le Sénégal va vers la réactualisation du cadre juridique du secteur du sport. Comme promis, la nouvelle ministre des sports, de la jeunesse et de la culture s’y attèle déjà avec ses services. Le ministère des sports a partagé hier, lors d’un atelier, l’avant-projet de loi relatif aux activités physiques et sportives. C’était en présence des représentants de fédérations et autres acteurs sportifs.
Khady Diène Gaye avait annoncé la couleur lors de sa prise de fonction au mois d’avril dernier. Prenant la parole lors de la cérémonie de passation de service avec son prédécesseur Mame Mbaye Niang, l’ancienne inspectrice régionale des sports avait listé les dix-sept grands axes mentionnés dans le programme de la Coalition Diomaye Président, sur lesquels, elle compte s’appuyer pour donner un souffle nouveau au sport sénégalais. Parmi ses points principaux, figure donc l’adoption du code du sport pour doter le secteur d’un cadre juridique qui intègre les nouvelles préoccupations et mutations intervenues dans le domaine du sport. Ainsi, le ministère des sports a déjà franchi, une étape importante pour concrétiser cette première promesse. Un avant-projet a été présenté hier, lors d’un atelier présidé par la ministre de la jeunesse, des sports et de la culture. Khady Diène Gaye a souligné l’importance de cadre de réflexion et les objectifs d’une telle démarche. « Cette initiative rentre dans le cadre de nos plans d’action sectoriels que nous avons érigé au rang des actions prioritaires, mais urgentes. Aujourd’hui, pour mettre en œuvre les mesures phares que nous avons annoncées, il faudra d’abord que nous fassions des réformes sur notre manière de faire, issue de la loi n°84-59 du 23 mai 1984, régissant la charte du sport. Cette loi n’est plus en phase avec ce qui se passe aujourd’hui dans le monde du sport en général notamment dans les aspects du professionnalisme, du financement, le dopage et l’intelligence artificielle… C’est pour cela que nous avons convié aujourd’hui les acteurs du secteur pour mettre en place une loi consensuelle », a-t-elle déclaré.
Cependant, ce projet de l’Etat du Sénégal remonte en 2013 avant qu’il ne soit remis au gout du jour. « En vérité, ce travail a été entamé en 2013 et dès notre arrivée, le Président de la République a instruit une dynamique de changement qui va permettre de mettre en œuvre les projets annoncés. Nous avons ainsi mis en place un comité restreint qui a travaillé sur ce qui était déjà là, mais aussi les contributions des différentes ressources partenaires. Nous pouvons dire que nous sommes dans la phase finale. Mais comme c’est une loi, il y a des étapes à suivre jusqu’à l’Assemblée Nationale. Cet atelier permettra de synthétiser toutes les données », a fait savoir la première femme ministre des sports au Sénégal.
Cet atelier s’est tenu en présence des représentants des fédérations sportives et des membres du CNOSS (Comité National Olympique Sportif Sénégalais). Le vice-président de cette instance s’est félicité de cette initiative et parle d’urgence même pour ce chantier de révision des textes. « Le code date de plus de dix ans après une réflexion qui a été engagée en 2013 et qui malheureusement n’a pas pu aboutir. Ajouté à cela, le cadre juridique qui régit le code du sport sénégalais présentement date de 1984. Cela montre aujourd’hui qu’il y a urgence car le sport entre-temps est devenu un enjeu de société, un enjeu économique, politique… Beaucoup de choses ont évolué depuis donc il était normal que cette réflexion soit lancée. En tout cas, le comité olympique et les fédérations ne peuvent que se réjouir et profiter de l’occasion pour féliciter Madame le ministre des Sports qui a pris à bras le corps ce chantier. », déclare Ibrahima Wade.
Pour combler au plus vite ce gap, la patronne du sport sénégalais a ainsi décidé de mettre sur pied un comité ad-hoc composé de cadres du département, de responsables du Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS), des fédérations et groupement sportifs, ainsi que des personnes ressources issues de divers horizons.
Jacques Victor GOMIS