A travers un communiqué commun publié par différents organes de presse titré « Non à l’intimidation des défenseurs des droit humains , la Rencontre Africaine des Droits de l’Homme (Raddho), la Ligue Sénégalaise des Droits Humains ( LSDH),la Section Sénégalaise d’Amnesty International, le Service International pour les Droits de l’Homme, Article 19 Afrique de l’Ouest, la Société Internationale pour les Droits de l’Homme ont convenu de constituer un bouclier de défense pour leur camarade , monsieur Seydi Gassama, Directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal. Ces différentes organisations se sont offusquées de ce que monsieur d’Amnesty « aurait reçu une convocation du procureur de la République suite à ses déclarations consécutives à la mort de l’étudiant Bassirou Faye survenue lors des affrontements à l’Université entre étudiants et les forces de l’ordre. Le responsable local d’Amnesty pour rappel, avait déclaré le samedi 23 Août, en marge de l’Assemblée générale de la Société internationale des droits de l’Homme que « les policiers ont été à l’Université avec la volonté manifeste et délibérée de tuer, de blesser et de détruire ; ils ont reçu des ordres » (journal tribune du 26 août 2014).
L’intéressé qui reconnaît la paternité de ses propos traite avec un grand mépris la convocation de la Division des Investigations Criminelles (DIC) qu’il qualifie même de « pure diversion ». Selon lui, « l’enquête doit être confiée à la gendarmerie. Des ordres ont été donnés. C’est plusieurs policiers qui ont agi et cela n’est pas possible s’ils n’ont pas reçu des instructions. »
S’agissant du comportement et des agissements du directeur exécutif national d’Amnesty International, nous constatons avec tristesse qu’il n’y a rien de neuf sous le soleil de son royaume de l’impertinence et de l’incivisme caractérisés.
Les réactions d’indignation fréquentes chez bon nombre de citoyens, des parents mêmes du défunt Bassirou Faye face au comportement irresponsable du responsable d’Amnesty le confirment bien.
Est – il alors besoin pour nous de vous édifier encore sur le personnage ? Nous prenons à témoins nos collègues députés, des représentants des différents organismes, associations des droits de l’homme ayant participé au séminaire du 21 et du 22 mai 2013 à Dakar, organisé par le Haut Commissariat aux Droits de l’Homme des Nations Unies, sur l’information et l’appropriation du Protocole facultatif se rapportant au Pacte International relatif aux droits civils et politiques visant à abolir la peine de mort. Après avoir obtenu notre accord et l’assurance que les députés ne vont pas voter la proposition de loi visant à rétablir la peine de mort, le responsable d’Amnesty dans une félonie extrême était allé à notre insu s’épancher devant la presse avec des propos très désobligeants envers nos Institutions et sur la personne du Président de la République : « En matière de violation des Droits de l’Homme, le Président Macky SALL en un an a fait pire que ce que le Président Abdoulaye Wade avait fait en douze ans ! » . Il a fallu l’intervention de bonnes volontés comme monsieur Alioune Tine, le responsable régional du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme pour nous inviter à abandonner notre action en justice contre cette personne. L’homme est coutumier de ces actes irrespectueux vis-à-vis des Institutions de la Républiques, des autorités judiciaires, militaires, policières comme cela fut le cas, lors de l’interdiction de la marche non autorisée il y’a quelques semaines. Nous regrettons comme beaucoup de citoyens l’attitude trop clémente de la justice, en l’occurrence le Parquet et celle des responsables des différentes organisations des droits de l’homme venus apporter leur solidarité. Car des responsables comme Maître Assane Dioma Ndiaye sont bien connus pour leur professionnalisme, leur courtoisie et leur sens de la mesure.
Fa ce à de telles déclarations et accusations aussi graves de la part du responsable local d’Amnesty à l’endroit des autorités de la police, monsieur le Procureur de la République aurait sorti un communiqué par lequel il « il invite l’auteur de ces propos dans un souci de clarté et de transparence à se rapprocher des éléments de la Division des Investigations criminelles (DIC) pour apporter et aider à faire progresser l’enquête ». En lieu et place d’une convocation, on attendait un mandat de comparaître, d’amener par la force, suivi d’arrestation et de poursuites.
S’agissant des organisations et associations de la société civile, de défense des Droits de l’Homme, nous députés avons toujours répondu à toutes leurs invitations, sollicitations, dans une franche et sincère collaboration dans le cadre de leurs activités, séminaires, ateliers pour la défense et la promotion des droits de l’homme. Votre serviteur avait même à travers une contribution porté une mémorable réplique à maître François Serres, l’avocat de l’ancien Président Habré, qui s’en était violemment pris aux associations des droits de l’homme. Nous voudrions bien donner notre assurance à ces associations et organisations que le Gouvernement de l’Alternance de Mars 2002 du Président Elhadji Macky SALL n’entend nullement s’écarter de ses engagements internationaux. Nous voudrions aussi bien leur rappeler par la même occasion que le peuple du Sénégal n’entend nullement transiger pour sa souveraineté. Comme le proclame la Constitution, tous les sénégalais sont égaux devant la loi. Dès lors, l’on ne saurait accepter que des défenseurs des droits de l’homme comme le responsable d’Amnesty persistent dans des actes et manœuvres lâches et malveillants de dénigrement envers nos compatriotes policiers, gendarmes, militaires qui assurent notre sécurité et notre quiétude au prix de leur vie même. Aucune organisation nationale ou internationale ne saurait se substituer aux Institutions de la République dans leur mission régalienne d’assurer l’ordre de veiller à la sécurité des personnes et des biens et de rendre la justice.
Il ne saurait y avoir deux poids, deux mesures dans la noble mission de défense des droits de l’homme. L’exemple le plus flagrant est la stigmatisation faite par des gens malhonnêtes sur la personne du Président de la République, sa famille son épouse, sa belle famille. A travers la presse, on distille des propos discriminatoires, irrédentistes du genre « dynastie, Faye, Sall, Gassama » bâtis sur le mensonge, la méchanceté. Ces actes ignobles constituent une grave menace pour la paix, la cohésion sociale entre des ethnies frères et sœurs. A-t-on entendu une seule fois ces associations, le responsable d’Amnesty en tête, élever une seule fois la voix pour condamner de tels actes ? Quelles actions courageuses ont -elles posé jusqu’ici face aux situations inhumaines, dégradantes, humiliantes que rencontrent nos frères africains, élèves, étudiants, travailleurs dans ces pays qui constituent leur modèle et référence en matière de Droits de l’Homme. Que dire des milliers de cadavres de jeunes africains en quête d’un Eldorado que la mer déverse régulièrement sur les plages de ces pays occidentaux donneurs de leçons et sièges de leurs organisations? Etre défenseur des droits de l’homme est une lourde et noble mission. Elle ne doit pas consister à être tout le temps dans les airs, en classe busines, bien au frais dans les suites de grands hôtels, de palaces huppés, dans les Pub de Londres, Dublin, Genève, Rio, autour de tables bien garnies et arrosées, bien entouré et entre de « très bonnes mains ».
Nous n’accepterons jamais de quiconque qu’on troque à titre de monnaie de singe des privilèges voluptueux contre l’honneur, la dignité de nos Institutions et de ceux qui les incarnent.
Maître Djibril WAR
Député à l’Assemblée Nationale
Président de la Commission des Lois