La référence à ce que je connais de l’homme Harouna DIA m’aurait, pourtant, empêché d’associer le nom à un tel titre d’un article destiné à la presse. Car, je sais d’emblée que c’est très réducteur de la dimension de ce Monsieur à multiple facettes, dont la plus popularisée (la fortune) reste, pourtant, la moindre des qualités. En effet, le nom de Harouna DIA est trop souvent associé à la richesse matérielle. Celle-ci est, certes, une des dimensions les plus connues, du fait de la promptitude de l’homme à dégainer des espèces sonnantes et trébuchantes, pour la réussite de sa mission. Mais, cette dernière n’en est que l’arbre qui cache la forêt de qualités de l’homme multidimensionnel.
– L’homme stratège : il m’a été donné de côtoyer l’homme mais le moins que je puisse dire est que j’ai été fasciné par la vitesse avec laquelle il analyse une situation pour proposer un canevas de résolution de l’équation, quelle qu’elle puisse être. La générosité, tant vantée de l’homme, commence d’abord par sa capacité de partager les idées, en entrainant son/es interlocuteur/s dans un exercice de réflexion, le/s conduisant à trouver lui/eux-mêmes/s la solution, sans rien lui/leur imposer. Dans un passé récent, lors d’un événement politique qui a permis de le révéler au gout du jour, le véritable rôle invisible qu’il a joué pour la victoire finale de son candidat dépasse largement la seule dimension financière sur laquelle toute l’attention de l’opinion s’est arrêtée. Pourtant, ce paramètre, quoique important, il ne représente qu’une partie secondaire, dans le sacre de son candidat, comparé aux manœuvres politiques souterraines orchestrées à la faveur de celui-ci.
– L’homme qui est partout chez lui, au Sénégal : finalement, c’est très réducteur de rattacher l’homme à un terroir défini au Sénégal, y compris celui de ses origines connues qu’est le Fouta, tellement ses connexions sont multiples, riches et profondes, dans toutes les régions du Sénégal et ses tentacules, à l’étranger. L’homme est prompt à te présenter des personnes, te mettre en relation avec des groupes et des réseaux, suivant le centre d’intérêt qui te préoccupe. De Kédougou à Saint-Louis, de Matam à Ziguinchor, y compris dans leurs coins les plus reculés et enclavés, M. DIA a toujours un nom, un groupe, voire un contact à te fournir.
Ses idées lumineuses sur la gestion des grands défis de développement auxquels le Sénégal est confronté, relatifs, notamment, à la transformation structurelle de l’économie, à la gestion des ressources naturelles, à l’équité sociale et économique, à la politique énergétique, à l’amélioration du climat des affaires pour ne citer que ces exemples, forcent inévitablement l’admiration. L’homme est d’autant plus convaincant qu’il fonde toujours son raisonnement sur des cas concrets de projets qu’il a lui-même réalisés ou côtoyés, à l’occasion de son élogieux et respectable parcours international.
– L’homme qui préfère se fondre dans les masses : et pourtant, que c’est difficile de reconnaitre, d’identifier l’homme dans un regroupement/assemblée de personnes ! Pas moins que de chercher une aiguille dans une botte de foin, suis-je tenté de dire. L’homme ne se distingue ni par son port vestimentaire ni par la loquacité. Bref, il ne se fait pas remarquer dans la foule. Cette prédisposition n’est-elle pas révélatrice d’une vertu rare et bien recherchée au Sénégal ?
– Une humilité hors du commun : pourtant, l’impression que nous donne l’homme, c’est qu’il fuit les médias et n’aime pas être placé sous le feu des projecteurs. Qui plus est, de décliner des postes ministériels qui lui sont, maintes fois, proposés et qu’il a toujours su décliner avec tact, préférant servir sans rien demander en retour. L’homme préfère les assemblées populaires composées d’anonymes de sa communauté de base, si ce n’est de rendre visite à ses compagnons de longue date que la fidélité inébranlable a permis de garder, à l’occasion de ses apparitions de plus en plus rares au Sénégal.
– L’homme qui compose avec tous les régimes qui préservent les intérêts de sa communauté.
Harouna DIA ne s’intéresse pas à la politique militante pour les intérêts crypto personnels. Les strapontins ou le gratin ne motivent pas sa collaboration avec un régime politique. Mais, il est toujours prompt à appuyer des initiatives dont il est convaincu de la sincérité de la volonté d’améliorer les conditions de vie de ceux qui en ont le plus besoin. Autrement dit, ce qui l’attire vers un courant politique, c’est son projet, son contenu de développement, sa capacité d’améliorer les conditions de vie des plus démunis. La dimension de ses interventions connues dans sa communauté de base est digne de l’action de l’Etat. Ses dons en équipement d’infrastructures socioéconomiques rivalisent avec ceux d’un Etat central. Qui n’a pas, une fois au moins, entendu parler d’une opération de distribution de motopompes pour équiper les périmètres irrigués villageois, des forages et des châteaux d’eau ? N’a-t-il pas équipé de climatiseurs le seul hôpital dont disposait, à l’époque, sa région, où la canicule dépasse souvent la commune mesure ? Mieux, l’homme a, lui seul, aménagé des 10zaines d’hectares de périmètres destinés à la culture irrigué, les a dotés de tout matériel nécessaire avant de les mettre, gracieusement, à la disposition de ceux qui en ont besoin. Cela s’est passé, à maintes reprises, dans sa région d’origine.
Dans un passé plus/moins récent (journal Le Quotidien du 04 août 2022), je relativisais une certaine opinion qui vantait la puissance de mobilisation de certains acteurs politiques, tendant même à assimiler ce territoire du Fouta au titre foncier de cette catégorie de politiciens. Par une analyse socioculturelle du comportement de vote dans cette région, je contestais cette opinion, convaincu que j’étais, que les partisans de cette perception étaient loin de cerner les véritables raisons. Alors, est-elle venue l’heure de s’en convaincre ? L’histoire me donnera-t-elle raison ou infirmera-t-elle mon point de vue ? En tout cas, s’il a fallu que Monsieur Ousmane SONKO, Président du Pastef les Patriotes, se rendre jusqu’au Burkina Faso pour découvrir quelques-unes des vertus de Monsieur DIA, la logique exige qu’on lui pose la question suivante : pourquoi priver son pays d’une telle ressource ?
Convaincre Harouna DIA à accompagner le Projet ne doit pas être insurmontable. Pour ce faire, il suffit de lui donner les gages que la seule motivation de celui-ci est le progrès socioéconomique de sa communauté et de son pays. Ce dont je suis convaincu, tout au moins, est que donner à Harouna DIA une opportunité d’accompagner le Projet ne fera que du bien pour le Pastef et pour le Sénégal.
Issa Amadou NDIAYE
membre de la commission Décentralisation et réformes Territoriales.
PASTEF LES PATRIOTES.
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