mai 6, 2025
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Pays les moins avancés : Le système financier mondial doit répondre de toute urgence

Le Rapport 2023 de la CNUCED sur les pays les moins avancés indique que les énormes déficits de financement dans ces pays doivent être couverts principalement par des flux financiers à long terme, peu coûteux et accessibles provenant de sources publiques internationales.

Dans un nouveau rapport, la CNUCED a souligné qu’il impératif que les réformes financières internationales ciblent spécifiquement les besoins de financement des 46 pays les moins avancés (PMA) du monde.

Selon le Rapport 2023 sur les pays les moins avancés de l’organisation, publié le 7 novembre, les contraintes budgétaires des PMA constituent une grave menace pour leur capacité à mettre en œuvre des politiques de développement cruciales, ce qui pourrait faire dérailler les progrès vers la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) et une transition vers une économie à faibles émissions de carbone.

La Secrétaire générale de la CNUCED, Rebeca Grynspan, a déclaré que « le succès du Programme de développement durable à l’horizon 2030 est inextricablement lié aux progrès de ces pays », ajoutant que le temps presse pour que les PMA atteignent les ODD.

Si l’on ne parvient pas à répondre rapidement aux besoins de financement des PMA, avertit le rapport, ils entraveront leurs perspectives de développement et exacerberont l’impact du changement climatique, d’autant plus que 17 des 20 pays les plus vulnérables et les moins préparés au changement climatique sont des PMA.

D’énormes déficits de financement et des défis de développement

Le rapport souligne les besoins de financement considérables des PMA pour la transformation structurelle, c’est-à-dire une réorientation vers des activités et des secteurs à forte productivité, ce qui est nécessaire pour qu’ils puissent atteindre les ODD. Les estimations antérieures à la pandémie révélaient un besoin d’investissement annuel de plus de 1 <> milliards de dollars pour que les PMA doublent leur part de l’industrie manufacturière dans le PIB.

Les perturbations économiques survenues depuis 2020 ont encore accru ce montant, qui représente désormais plus du triple de l’investissement fixe des PMA en 2021. Pour atteindre cet objectif, il faudrait un taux de croissance annuel improbable de 20 % au cours de la décennie actuelle.

Selon un récent projet de la CNUCED sur l’établissement des coûts des ODD, parmi les pays les plus vulnérables, les PMA doivent faire face à un coût annuel de 372 dollars par personne pour atteindre les ODD. Si l’on compare leur économie nationale, ce sont les PMA qui supportent le fardeau le plus lourd, car, par exemple, la promotion de la protection sociale et des emplois décents nécessiterait 45 % de leur PIB.

La CNUCED souligne l’insuffisance des financements extérieurs actuels en faveur des PMA, qui sont entachés de conditionnalités économiques et politiques, d’inefficacité et de coûts élevés. Le rapport appelle à une augmentation substantielle du financement du développement et de la lutte contre le changement climatique, y compris des dons et des prêts à faible coût à des conditions très concessionnelles.

Les PMA sont aux prises avec de multiples crises, notamment l’impact de la COVID-19, le ralentissement de la croissance économique mondiale, l’inflation, les tensions géopolitiques et la baisse des investissements directs étrangers. Ces crises ont entraîné un déficit de 16 % du revenu par habitant en 2023 par rapport aux objectifs de croissance.

La crise de la dette a encore érodé la marge de manœuvre budgétaire de ces pays. Le ratio médian de la dette publique au PIB de ces pays est passé de 48,5 % en 2019 à 55,4 % en 2022, son plus haut niveau depuis 2005.

Le rapport souligne l’escalade du fardeau du service de la dette, qui entrave les dépenses publiques essentielles à la réalisation des ODD. Afin d’accroître la marge de manœuvre budgétaire, la CNUCED appelle les donateurs bilatéraux à respecter leurs engagements en augmentant l’aide publique au développement à ces pays à des niveaux ciblés dans les accords internationaux.

Si ces objectifs avaient été atteints en 2021, les PMA auraient bénéficié de 35 à 63 milliards de dollars d’APD de plus que les 70 milliards de dollars qu’ils ont effectivement reçus.

Les banques multilatérales de développement sont instamment priées de lever des fonds substantiels sur les marchés internationaux des capitaux afin d’accorder des prêts concessionnels à faible coût et à long terme aux PMA.

Faire face à la crise de la dette et renforcer les capacités de l’État

La CNUCED insiste sur la nécessité d’une solution durable à la crise de la dette, notamment en améliorant la gestion de la dette, en concluant des contrats transparents et en mettant en place un mécanisme efficace d’assainissement de la dette.

Le rapport appelle également la communauté internationale à aider les PMA à renforcer leur capacité à lever des impôts, à gérer les ressources budgétaires et à engager des dépenses à long terme pour des projets de développement et d’adaptation au changement climatique.

Le service de la dette des PMA a grimpé à 27 milliards de dollars en 2021, soit une augmentation stupéfiante de 37 % par rapport aux 20 milliards de dollars de l’année précédente.

Rôle des banques centrales dans l’action climatique

Le rapport suggère que les outils des banques centrales des PMA peuvent canaliser efficacement les flux financiers vers une transformation structurelle verte.

Cependant, cela doit s’accompagner de politiques fiscales, industrielles et sociales complémentaires pour garantir que les objectifs de réduction des émissions s’alignent sur les objectifs sociaux et de développement.

La COP28, qui pourrait changer la donne pour les PMA

Le rapport identifie le lancement prochain du Fonds pour les pertes et dommages lors de la 28e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28) comme un changement potentiel pour les PMA, à condition qu’ils soient parmi les principaux bénéficiaires et que leurs besoins uniques soient pris en compte.

Cependant, le succès du fonds dépend de la disponibilité de ressources adéquates sous forme de subventions, de coûts de transaction minimes et de décaissements rapides.

Le rapport exhorte les pays développés à s’engager à verser un minimum d’intrants annuels au Fonds et à établir une stratégie crédible de mobilisation des ressources.

En outre, les pays donateurs sont invités à fixer un objectif distinct pour le financement de la lutte contre le changement climatique pour les PMA, en se concentrant principalement sur l’adaptation au changement climatique, avec un accès simplifié aux fonds.

Liste des pays les moins avancés de l’ONU

Note: Les frontières et les noms indiqués et les désignations utilisées sur cette carte n’impliquent pas l’approbation ou l’acceptation officielle de l’Organisation des Nations Unies. La frontière définitive entre la République du Soudan et la République du Soudan du Sud n’a pas encore été déterminée. La ligne pointillée représente approximativement la ligne de contrôle au Jammu-et-Cachemire convenue par l’Inde et le Pakistan. Le statut final du Jammu-et-Cachemire n’a pas encore fait l’objet d’un accord entre les parties. Date : octobre 2023

Ces 46 PMA sont répartis entre les régions suivantes :

  1. Afrique(33) : Angola, Bénin, Burkina Faso, Burundi, République centrafricaine, Comores, République démocratique du Congo, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Lesotho, Libéria, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, Mozambique, Niger, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan du Sud, Soudan, Togo, Ouganda, République-Unie de Tanzanie et Zambie
  2. Asie (9) : Afghanistan, Bangladesh, Bhoutan, Cambodge, République démocratique populaire lao, Myanmar, Népal, Timor-Leste et Yémen
  3. Caraïbes (1) : Haïti
  4. Pacifique (3) : Kiribati, Îles Salomon et Tuvalu

La liste des PMA est révisée tous les trois ans par le Comité des politiques de développement (CDP), un groupe d’experts indépendants qui fait rapport au Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies. À l’issue d’un examen triennal de la liste, le CDP peut recommander, dans son rapport à l’ECOSOC, l’ajout de pays à la liste ou la sortie du statut de PMA.

Le prochain examen triennal est prévu pour mars 2024. Le CDP est tenu d’appliquer les critères et les seuils d’inclusion dans la catégorie des PMA et de sortie de la catégorie comme suit :

  1. Critère de revenu, fondé sur une estimation moyenne sur trois ans du revenu national brut (RNB) par habitant en dollars des États-Unis. Le seuil d’inclusion est de 1 088 $ ou moins ; Le seuil d’obtention du diplôme est de 1 306 $ ou plus.
  2. Un indice des ressources humaines (IAS), composé de deux sous-indices : un sous-indice de santé et un sous-indice d’éducation.

    Le sous-indice de santé comporte trois indicateurs : (i) le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans ; ii) le taux de mortalité maternelle ; et (iii) la prévalence du retard de croissance.

    Le sous-indice de l’éducation comporte trois indicateurs : (i) le taux d’achèvement du premier cycle de l’enseignement secondaire ; (ii) le taux d’alphabétisation des adultes ; et (iii) l’indice de parité entre les sexes pour l’achèvement du premier cycle de l’enseignement secondaire.

    Les six indicateurs sont convertis en indices à l’aide de méthodologies établies avec une pondération égale. Les seuils d’inclusion et d’obtention du diplôme sont respectivement de 60 ans ou moins et de 66 ans ou plus.

  3. Un indice de vulnérabilité économique et environnementale (EVI), composé de deux sous-indices : un sous-indice de vulnérabilité économique et un sous-indice de vulnérabilité environnementale.

    Le sous-indice de vulnérabilité économique comporte quatre indicateurs : (i) part de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche dans le PIB ; (ii) l’éloignement et l’enclavement ; — la concentration des exportations de marchandises ; et (iv) l’instabilité des exportations de biens et de services.

    Le sous-indice de vulnérabilité environnementale comporte quatre indicateurs : (i) la part de la population dans les zones côtières basses et élevées ; (ii) la part de la population vivant dans les zones arides ; — l’instabilité de la production agricole ; et (iv) les victimes de catastrophes.

Les seuils d’inclusion et de graduation sont respectivement de 36 ou plus et de 32 ou moins.

À chaque examen triennal, tous les pays des régions en développement sont examinés en fonction des critères. Si un non-PMA atteint les seuils d’inclusion établis pour les trois critères en un seul examen, il peut devenir admissible à l’inclusion. L’inclusion nécessite le consentement du pays concerné et prend effet immédiatement après que l’Assemblée générale a pris note de la recommandation du Comité. Aucune recommandation n’a été formulée en vue de son inclusion dans l’examen triennal de 2021 du CDP.

Pour passer de la catégorie PMA à la catégorie PMA, un pays doit satisfaire aux seuils de graduation établis pour au moins deux des critères de deux examens triennaux consécutifs. Les pays qui sont très vulnérables, ou qui ont des ressources humaines très faibles, ne sont éligibles à la sortie que s’ils remplissent les deux autres critères avec une marge suffisamment élevée. À titre exceptionnel, un pays dont le revenu par habitant est durablement supérieur au seuil de sortie du diplôme « par revenu seul », fixé à trois fois le seuil de sortie du diplôme (3 918 dollars), devient éligible à l’obtention du diplôme, même s’il ne remplit pas les deux autres critères.

Six pays sont sortis du statut de pays les moins avancés :

  • Botswana en décembre 1994
  • Cap-Vert en décembre 2007
  • Maldives en janvier 2011
  • Samoa en Janvier 2014
  • Guinée équatoriale en juin 2017
  • Vanuatu en décembre 2020

Par le passé, le CDP a recommandé que plusieurs pays sortent de la catégorie des PMA. Parmi eux, le Bhoutan doit obtenir son diplôme le 13 décembre 2023. L’Angola, Sao Tomé-et-Principe et les Îles Salomon devraient obtenir leur diplôme en 2024.

L’examen triennal 2021 du CDP a recommandé le retrait de la catégorie PMA Bangladesh, République démocratique populaire lao et Népal. En raison de la pandémie de COVID-19, le Comité a recommandé une période préparatoire prolongée de cinq ans, ainsi qu’un suivi et une analyse minutieux des impacts de la pandémie, ainsi qu’un soutien spécifique à la transition. Cette recommandation a été entérinée par la résolution 2021/11 du Conseil économique et social, publiée le 8 juin 2021, et par la résolution 76/8 de l’Assemblée générale, publiée le 24 novembre 2021.

Lors de l’examen de la liste des PMA par le CDP en 2021, il a été constaté que les pays suivants avaient atteint les seuils de graduation pour la première fois : Cambodge, Comores, Djibouti, Sénégal et Zambie. Djibouti remplissait le critère du « revenu uniquement » ; Les Comores, le Sénégal et la Zambie ont atteint les seuils de graduation pour deux des trois critères, à savoir le revenu et les ressources humaines ; et le Cambodge répondait aux trois critères d’obtention du diplôme (revenu, ressources humaines et vulnérabilité économique et environnementale). Ces pays feront l’objet d’un nouvel examen en 2024 et, s’ils répondent aux critères pour la deuxième fois, pourraient être recommandés pour l’obtention du diplôme.

Kiribati et Tuvalu ont été recommandés pour l’obtention de leur diplôme en 2018 et 2012 respectivement, mais l’ECOSOC a reporté une décision sur leur graduation en 2018. En 2021, le CDP a réitéré sa recommandation de graduation mais a proposé une période préparatoire de cinq ans pour ces deux pays. Dans sa résolution 2021/11, l’ECOSOC, rappelant sa décision de reporter l’examen de la sortie de Kiribati et de Tuvalu à 2021 au plus tard, a reconnu les impacts socio-économiques sans précédent de la pandémie mondiale de COVID-19 et a décidé de reporter l’examen de leur graduation à 2024.

Le Comité a décidé de reporter sa décision sur les cas du Myanmar et du Timor-Leste à l’examen triennal 2024 du CDP.

 

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