juin 6, 2025
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Politique

Plus de 4 millions de Soudanais ont fui leur pays depuis le début de la guerre

Le nombre de personnes ayant fui le Soudan depuis le début de la guerre a dépassé les 4 millions, a indiqué mardi l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), cette étape a été franchie lundi et « si le conflit se poursuit, des milliers d’autres personnes continueront à fuir, mettant en péril la stabilité régionale et mondiale ».

« Quatre millions de personnes ont fui le Soudan pour se réfugier dans les pays voisins depuis le début de la guerre, qui en est à sa troisième année – une étape dévastatrice dans ce qui est la crise de déplacement la plus grave au monde », a affirmé Eujin Byun, porte-parole du HCR, lors d’un point de presse à Genève.

Triplement du nombre de réfugiés au Tchad

Parmi les pays qui reçoivent un afflux important de réfugiés soudanais, le Tchad a vu leur nombre plus que tripler en un peu plus de deux ans de conflit meurtrier.

Depuis avril 2023, plus de 844.000 réfugiés soudanais sont entrés au Tchad. Avant cette dernière crise, le Tchad accueillait environ 409.000 réfugiés soudanais qui avaient fui les premières vagues de conflit au Darfour entre 2003 et 2023.

La population de réfugiés atteint désormais plus de 1,2 million de personnes, exerçant une pression insoutenable sur la capacité de réponse du Tchad.

L’afflux le plus récent a commencé à la fin du mois d’avril 2025, à la suite de violentes attaques menées par des groupes armés dans le nord du Darfour au début du mois d’avril.

En un peu plus d’un mois, près de 69.000 réfugiés soudanais sont arrivés dans les provinces tchadiennes de Wadi Fira et d’Ennedi Est, avec une moyenne quotidienne de 1.400 personnes traversant la frontière ces derniers jours.

Violences à l’intérieur et autour d’El Fasher

Selon le HCR, les attaques contre les camps de déplacés, notamment Zamzam et Abu Shouk, et la ville d’El Fasher, au Soudan, ont tué plus de 300 civils et envoyé des dizaines de milliers de personnes à la recherche d’un lieu sûr.

« Ces civils fuient dans la terreur, souvent sous les balles, en franchissant des postes de contrôle armés, en subissant des extorsions et en se soumettant à des restrictions sévères imposées par des groupes armés », a déclaré, depuis Amdjarass (au nord-est du Tchad), Dossou Patrice Ahouansou, Coordinateur principal du HCR pour la situation au Tchad, lors d’un point de presse de l’ONU à Genève.

« La violence à l’intérieur et autour d’El Fasher, la prolifération des points de contrôle et les restrictions de mouvement imposées par les groupes armés rendent les déplacements des civils de plus en plus périlleux et contribuent à l’augmentation des risques pour ceux qui tentent encore de fuir », a-t-il ajouté.

Violences sexuelles

Sur le terrain, les équipes de protection du HCR ont interrogé près de 7.000 réfugiés nouvellement arrivés depuis la fin du mois d’avril, recueillant des récits poignants de violence et de perte.

Un pourcentage stupéfiant de plus de 70 % des personnes interrogées ont fait état de graves violations des droits de l’homme, notamment de violences physiques et sexuelles, de détentions arbitraires et de recrutements forcés. Plus 60 % d’entre elles ont déclaré avoir été séparées de membres de leur famille.

Outre l’urgence des déplacements, une crise dévastatrice chez les enfants est en cours. Parmi les enfants en âge d’aller à l’école, 66 % ne sont pas scolarisés et 30 enfants sont arrivés avec des blessures graves.

Des opérations largement sous-financées

Malgré les efforts des partenaires humanitaires et des autorités locales, la réponse d’urgence reste dangereusement sous-financée. Les conditions d’hébergement sont tout aussi désastreuses.

Les réfugiés ne reçoivent actuellement que 5 litres d’eau par personne et par jour, ce qui est bien inférieur à la norme internationale de 15 à 20 litres pour les besoins quotidiens de base. Cette grave pénurie oblige les familles à faire des choix impossibles qui mettent en péril leur santé et leur dignité.

En outre, environ 239.000 réfugiés restent bloqués à la frontière, exposés aux éléments, à l’insécurité et au risque de nouvelles violences.

Selon le HCR, seuls 14 % de l’appel de fonds de 553 millions de dollars sont satisfaits, laissant des dizaines de milliers de personnes exposées à des conditions météorologiques extrêmes et à l’insécurité. « Sans une augmentation significative du financement, l’aide vitale ne pourra pas être fournie à l’échelle et à la vitesse requises », a averti M. Ahouansou.

Attaque meurtrière contre un convoi humanitaire au Darfour

Au Soudan, un convoi humanitaire a été attaqué lundi soir près d’Al Koma, au Darfour du Nord.

Cinq membres du convoi ont été tués et plusieurs autres blessés. Plusieurs camions ont été incendiés et des fournitures humanitaires ont été endommagées, ont indiqué le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies et l’UNICEF.

Le convoi, composé de 15 camions, tentait d’apporter aux enfants et aux familles d’El Fasher, touchés par la famine, des vivres et des produits nutritionnels essentiels.

Le PAM et l’UNICEF ont précisé que « comme c’est la coutume pour nos convois humanitaires, l’itinéraire a été communiqué à l’avance et les parties sur le terrain ont été informées de la position des camions ». « En vertu du droit international humanitaire, les convois d’aide doivent être protégés et les parties ont l’obligation de permettre et de faciliter le passage rapide et sans entrave de l’aide humanitaire aux civils dans le besoin », ont-elles ajouté.

Les deux agences exigent la fin immédiate des attaques contre le personnel humanitaire, leurs installations et leurs véhicules, et demandent une enquête urgente et que les auteurs soient traduits en justice.

Ce dernier incident fait suite à une série d’attaques contre les opérations humanitaires au cours des deux dernières années au Soudan.

 

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