avril 16, 2025
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RENOUVELLEMENT DU COLLECTEURS HANN-FANN : Les quartiers concernés de Dakar méconnaissables

Bruit de Caterpillar à longueur de journée, des routes principales impraticables car étant cassées, des branchements d’eau et d’électricité endommagés… Ce qui actuellement semble un désagrément pour certains quartiers de Dakar, n’en est en réalité pas un, mais plutôt une bonne chose, si l’on sait qu’il s’agit de la satisfaction d’une demande populaire urgente. C’est à dire le renouvellement, par l’office national de l’Assainissement du Sénégal (ONAS) du collecteur Hann-Fann, dont le début des travaux était lancé le 21 avril dernier par le Ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall.

Dieuppeul – Derklé, une des 8 communes concernés par les travaux, est actuellement méconnaissable. Les grands axes comme les routes secondaires actuellement impraticables, les automobilistes y sont obligés de faire un grand détour avant de pouvoir continuer leur chemin. Un décor pas agréable, mais dont la finalité en vaut le coup, puisqu’il s’agit de la satisfaction d’une longue doléance.

En plus du collecteur de Hann-Fann, 100 Km de réseaux secondaires et tertiaires seront renouvelés. Ces travaux concernent une dizaine de communes de Dakar que sont notamment Fann-Point E – Amitié, Grand Dakar, Biscuiterie, Mermoz- Sacré Cœur, Liberté, Dieuppeul Derklé, Grand Yoff, HLM. Au-delà de la prévention des catastrophes, ces travaux vont remettre à flot le système d’évacuation des eaux usées. 

Les populations qui vivent sur l’emprise du collecteur de Hann- Fann ont longtemps décrié des problèmes causés par la vétusté de l’ouvrage qui date de juste après les indépendances. Ce dernier a été le siège, depuis des années, de plusieurs affaissements, laissant ainsi planer des risques d’éboulement, d’inhalation de l’hydrogène sulfuré, du gaz carbonique ou encore de l’ammoniac. « Il n’est plus à démontrer que cet ouvrage, vieux de plus de 70 ans et dont l’entretien est devenu coûteux constitue un véritable risque pour les populations. Ce qui pourrait conduire à des catastrophes susceptibles de provoquer des pertes en vies humaines, si rien n’était fait : effondrements d’édifices dont certains reçoivent quotidiennement du public », avait souligné Abdou Karim Sall au lancement des travaux.

Il a rappelé que « l’étude diagnostique menée en 2015 avait révélé l’existence d’un nombre élevé de branchements et de raccordements particuliers, une dégradation importante des parois et de la voute ». Elle avait également pointé « l’insuffisance de la pente, entrainant un ensablement récurrent et par conséquent une contamination chimique de l’ouvrage au gaz hydrogène sulfuré ».

Outre les conséquences sanitaires, l’hydrogène sulfuré est un gaz un hautement explosif et corrosif. À cela s’ajoutent les risques de reflux qui peuvent survenir en cas de dysfonctionnements. « De type Amiante-Ciment réalisé il y a plus de 70 ans, l’état actuel du collecteur Hann-Fann expose à des catastrophes aux conséquences désastreuses », alertait Kader Konaté, directeur du Projet de renouvellement du collecteur Hann-Fann.


En sus de cela, il a été constaté, d’après un communiqué de l’ONAS, « un état de vétusté très avancé des réseaux secondaires et tertiaires qui sont raccordés au collecteur ».  C’est au regard de tous ces dangers que le nouveau projet est mis en place par l’Etat du Sénégal dont l’ONAS est le maitre d’ouvrage sous la tutelle du Ministère de l’eau et de l’assainissement.


Le projet, d’un montant de 82 milliards de FCfa, comporte le renouvellement intégral du collecteur Hann-Fann sur un linéaire de 8 km en Polyester renforcé de verre (Prv), la construction de 100 km de réseaux secondaires et tertiaires de diamètre nominal allant de 250 mm à 400 mm, en matériel PVC dans les 8 communes. Il consiste également au curage de la partie empiétée du collecteur et son comblement intégral avec du béton en vue de sa sécurisation et de son abandon, à la mise à niveau de 7.000 branchements domiciliaires, la réhabilitation de 5 stations de pompage, la démolition et la réfection de 220.000 m2 de chaussées…

« Plus de 500.000 personnes seront impactées à Dakar. Autrement dit, les travaux que nous lançons permettront d’améliorer conséquemment le cadre de vie et la mobilité urbaine, mais surtout le fonctionnement des ouvrages collectifs d’assainissement avec un effet d’élimination des stagnations d’eaux et des rejets d’eaux usées ménagères », promet le ministre de l’Environnement.

Ce projet est aussi, selon Kaner Konaté, une opportunité pour l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) d’acquérir des équipements de dernière génération. Parmi ces derniers, il a cité 26 camions hydro-cureurs, 2 semi-remorques de pompage, 3 robots broyeurs et excavateurs, 12 véhicules d’intervention et de dépannage, 3 engins extracteurs et aspirateurs…

Des équipements qui arrivent à point nommé. Le nombre de casses de conduite enregistré chaque année à Dakar, est estimé à 300 et leur réparation coute annuellement 1,3 milliard de FCfa à l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas).

Le projet est financé par l’Etat du Sénégal en partenariat avec la Société Général et ICIEC. Il y a par ailleurs d’autres acteurs dans le projet, tels que Synergie Afrique (développeur), HENAN Chine, CACO (contrôle interne), TPF SA et RCOM chargé de la communication et de la sensibilisation, des volets importants pour tout travaux publics de ce genre.

La date d’achèvement des travaux est prévue au plus tard en début 2024 a informé le ministre de l’Environnement.

Yaye Moussou TRAORE

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