Il est temps de mettre fin à la fiction selon laquelle le Front Polisario représente les Sahraouis et de permettre à l’un des derniers vestiges de la Guerre froide de disparaître de l’histoire. C’est ce qu’a soutenu un chercheur dans un article publié par le Think tank American Enterprise Institute (AEI).
« Le Front Polisario, qui prétend représenter les Sahraouis et soutenir leur statut d’Etat dans le Sahara Occidental sous la République Arabe Démocratique Sahraouie, est un vestige de la Guerre Froide. L’Algérie a fondé le groupe, et l’Union Soviétique et Cuba l’ont soutenu, pour l’utiliser comme un proxy contre le Maroc », a indiqué le chercheur et ancien fonctionnaire du Pentagon, Michael Rubin, dans son article d’opinion baptisé : « Ne vous fiez pas au Polisario pour la représentation sahraouie ».
Le spécialiste des questions du MENA a précisé que la présence actuelle du Front Polisario constitue une violation manifeste des droits humains fondamentaux. L’Algérie, en soutenant ce groupe, vise à se positionner sur la scène internationale et à détourner l’aide humanitaire destinée aux camps de réfugiés sous son contrôle, situés à Tindouf. Il a également noté que certains Etats, comme l’Afrique du Sud, exploitent le Polisario comme un outil diplomatique dans leurs relations tendues avec le Maroc.
« Peut-être est-il temps de se demander pourquoi la communauté internationale devrait considérer le Front Polisario comme des représentants légitimes des Sahraouis alors que personne ne les a jamais élus à une telle position et que personne n’a donné aux Sahraouis leur mot à dire », a souligné Rubin.
Il a ainsi fait savoir qu’un nouveau mouvement émerge parmi les Sahraouis, à savoir le Mouvement Sahraoui pour la Paix. Récemment, des membres de cette initiative se sont réunis aux îles Canaries pour aborder les enjeux de représentation et d’avenir, marquant ainsi leur seconde assemblée depuis 2022. Dans leur « Manifeste des Îles Canaries II », ils ont appelé le Secrétaire général des Nations Unies à intégrer ce Mouvement pour la Paix en tant qu’interlocuteur légitime dans le cadre du processus politique, aux côtés des autorités traditionnelles sahraouies. Ce mouvement a mis en lumière l’existence d’entités cherchant à monopoliser la représentation du peuple sahraoui, exacerbant ainsi les tensions avec les structures tribales établies.
Bien que le Mouvement Sahraoui pour la Paix soit encore récent, sa légitimité dépasse déjà celle du Polisario, ayant gagné la reconnaissance de l’Internationale Socialiste, a poursuivi le chercheur, affirmant que celui-ci rejette la violence et cherche le consensus parmi de larges segments de la population sahraouie.
Pour Rubin, il est impératif de dissiper l’illusion selon laquelle le Front Polisario incarne véritablement les aspirations des Sahraouis, tout en ouvrant la voie à l’extinction de l’un des derniers vestiges de la Guerre froide dans le panthéon historique.
De plus, il a mis en avant que le dialogue inclusif et la diplomatie doivent primer sur les conflits exacerbés par des entités dont les actions ne servent pas toujours les véritables intérêts du peuple sahraoui. Il est essentiel que la communauté internationale, les nations voisines et, en particulier, les dirigeants sahraouis, s’unissent pour rechercher des solutions durables qui garantissent le respect des droits des Sahraouis tout en œuvrant pour une paix pérenne dans le Sahara.
Bien que le parcours soit parsemé d’obstacles, l’émergence de mouvements tels que le Mouvement Sahraoui pour la Paix offre une lueur d’espoir à tous ceux qui aspirent à la paix, à la reconnaissance et à un avenir radieux dans cette région complexe, souvent marquée par des conflits, a conclu le spécialiste.
Zaina Jnina (HESPRESS.COM)