septembre 9, 2025
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Sahara occidental : à l’heure du choix, l’ONU appelée à intégrer le Mouvement sahraoui pour la paix comme acteur central

À l’approche du vote crucial du Conseil de sécurité de l’ONU sur le renouvellement du mandat de la MINURSO en octobre, le dossier du Sahara occidental s’invite de nouveau au cœur de l’agenda diplomatique international. Alors que la pression s’accroît sur l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, pour réaligner ses efforts avec le consensus croissant en faveur du plan d’autonomie proposé par le Maroc, une nouvelle réalité politique émerge : celle du Mouvement sahraoui pour la paix (MSP), désormais incontournable comme acteur principal du processus.

Un consensus international autour de l’autonomie marocaine
La rencontre récente entre De Mistura et le conseiller principal américain pour les affaires africaines, Massad Boulos, à New York, a marqué un tournant décisif. Washington a réaffirmé, sans ambiguïté, qu’« une véritable autonomie sous souveraineté marocaine est la seule solution envisageable ». Cette position, héritée de la décision stratégique de l’administration Trump de reconnaître la marocanité du Sahara, reste pleinement assumée et confortée par l’actuelle administration américaine.


L’alignement de la France, du Royaume-Uni, de l’Espagne, du Portugal, de la plupart des pays arabes et d’un nombre croissant d’États africains témoigne d’une dynamique internationale claire. Face à ce soutien massif au plan d’autonomie, l’Algérie et le Front Polisario apparaissent de plus en plus isolés. Le temps des cadres figés et des illusions de référendum semble révolu, laissant place à une approche plus pragmatique, plus conforme aux réalités géopolitiques actuelles.
La crédibilité de l’ONU à l’épreuve
Pour De Mistura, la situation est un carrefour diplomatique. Sa tentative de relancer une option de partition du territoire, jugée irréaliste et qualifiée par Rabat de « non-démarreur », a terni sa crédibilité. Le Maroc a réaffirmé que sa souveraineté sur le Sahara n’est pas négociable, fermant définitivement la porte à toute solution qui fragmente son intégrité territoriale.
Parallèlement, la MINURSO fait face à une contestation sans précédent. Des voix influentes, notamment au sein de think tanks américains comme l’American Enterprise Institute, dénoncent une « mission de maintien de la paix ratée », accusée de prolonger artificiellement le conflit et d’alimenter la stratégie algérienne visant à maintenir les réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf. Certains appellent même à réduire, voire à supprimer, le financement de la mission, jugée contraire à l’esprit des accords d’Abraham.
Le Mouvement sahraoui pour la paix : une nouvelle légitimité sahraouie
C’est dans ce contexte de recomposition que le Mouvement sahraoui pour la paix (MSP) s’affirme comme une alternative crédible et représentative. Issu d’une volonté de rompre avec l’impasse militariste et autoritaire imposée depuis des décennies par le Front Polisario, le MSP incarne une voix sahraouie libre, pacifique et tournée vers la réconciliation.
Lors de son 2ᵉ congrès organisé à Dakar, le MSP a présenté un corpus de propositions pragmatiques pour une solution politique durable. Ces résolutions ont mis en avant la nécessité d’une autonomie élargie , garantissant les droits culturels, politiques et économiques des Sahraouis, tout en s’inscrivant dans un cadre de stabilité régionale.
À travers ses déclarations, le mouvement a insisté sur le droit des Sahraouis à être pleinement acteurs de leur avenir, rejetant la logique d’exclusion et de monopole revendiquée par le Polisario. Il se positionne ainsi comme le nouveau belligérant légitime, porteur d’un projet de paix et de développement, là où d’autres s’enferment dans une stratégie de confrontation stérile.
Un moment de vérité
Alors que le Conseil de sécurité s’apprête à statuer sur l’avenir de la MINURSO, une question essentielle se pose : l’ONU est-elle prête à s’adapter à la nouvelle réalité géopolitique et à reconnaître la pluralité des voix sahraouies ? Ignorer le MSP reviendrait à nier l’existence d’une force sociale et politique émergente, qui gagne en légitimité et qui prône la paix et la réconciliation.
Pour De Mistura, intégrer le Mouvement sahraoui pour la paix dans le processus pourrait constituer l’opportunité de restaurer sa crédibilité et de donner un second souffle à la médiation onusienne. Car au-delà des slogans, c’est dans la prise en compte des aspirations réelles des Sahraouis que réside la clé d’une solution durable.

Par Ghaillani hamoud analyste mauritanien

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