L’accord entre Kiev et Moscou avec l’aide de la Turquie et de l’ONU pourrait apaiser les inquiétudes liées à la crise alimentaire mondiale.L’Ukraine, la Russie, la Turquie et l’ONU ont signé vendredi un accord très attendu qui ouvre la voie à la reprise des expéditions de céréales ukrainiennes à partir des ports de la mer Noire.
1. Quel accord a été conclu?
Bien que tous les détails de l’accord n’aient pas été révélés, les expéditions en provenance des ports ukrainiens commenceront dans leur intégralité dans quelques semaines, selon l’ONU. Les ports ne seraient pas entièrement déminés et les capitaines de la marine et des garde-côtes ukrainiens seront autorisés à escorter les navires en évitant les eaux minées. Les responsables de la Russie et d’autres pays devraient inspecter les cargaisons pour s’assurer qu’aucune arme n’est passée en contrebande.
2. Pourquoi l’accord est-il important?
Le redémarrage des expéditions de céréales en provenance d’Ukraine, cinquième producteur mondial, contribuera à sécuriser les approvisionnements alimentaires mondiaux et à endiguer les préoccupations croissantes concernant la sécurité alimentaire.
3. Pourquoi le grain ne quitte-t-il pas l’Ukraine?
En raison du conflit avec la Russie. La plupart des exportations sont expédiées via les ports de la mer Noire, qui ont été bloqués en raison des hostilités, tandis que les expéditeurs étrangers ont peur de s’approcher de la zone de conflit.
4. Qui est responsable?
L’Ukraine et l’Occident accusent la Russie, dont la marine domine la mer Noire, d’avoir bloqué les ports ukrainiens. Cependant, Moscou affirme que les forces ukrainiennes ont miné le port restant du pays à Odessa pour protéger la ville d’une attaque russe. Moscou a proposé d’expédier le grain depuis les ports russes de la mer d’Azov et de la mer Noire.
5. Qu’a-t-on fait pour récupérer le grain?
L’UE a récemment mis en place des « voies de solidarité », qui intègrent un réseau de camions, de trains et d’autres navires qui facilitent les exportations depuis l’Ukraine. Toutefois, les expéditions terrestres ne peuvent pas être aussi importantes que celles par voie maritime. Les pourparlers pour reprendre les expéditions de céréales via la mer Noire sont en cours depuis plusieurs semaines. Les principaux enjeux sont que le port d’Odessa doit être déminé afin de créer un corridor de transport sûr, tandis que l’Ukraine cherche à obtenir des garanties de sécurité si elle enlève les mines. La Turquie est intervenue pour assurer la sécurité des expéditeurs qui cherchent à ramasser des cargaisons ukrainiennes.
6. Quelle est l’importance de l’Ukraine pour l’approvisionnement mondial en céréales?
L’année dernière, les fournisseurs ukrainiens représentaient 10 % des exportations mondiales de céréales. Ces volumes sont cruciaux pour les pays en développement. Selon Kiev, cependant, les livraisons de céréales du pays ont chuté de 55% en glissement annuel, à 777 000 tonnes, rien qu’en juin. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime qu’il y a au moins 20 millions de tonnes de céréales actuellement bloquées en Ukraine. Si ces envois n’atteignent pas leur destination, la FAO affirme qu’au moins 18 millions de personnes dans le monde seraient confrontées à des pénuries alimentaires.
7. Quels sont les pays les plus touchés par la baisse des exportations ukrainiennes ?
Selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les importations alimentaires en provenance de la région de la mer Noire sont cruciales pour le bien-être de 35 pays africains, qui reçoivent 90% des céréales dont ils ont besoin de la région. Les pays du Moyen-Orient sont également parmi les principaux importateurs de l’Ukraine. En 2020, la majeure partie du grain de l’Ukraine est allée à l’Égypte, à l’Indonésie, au Pakistan, au Bangladesh et au Liban.
8. Pourquoi y a-t-il des préoccupations au sujet de l’insécurité alimentaire mondiale?
À la suite du conflit en Ukraine et des sanctions subséquentes contre la Russie, qui ont limité les exportations agricoles des deux pays, les prix mondiaux des céréales ont commencé à augmenter. En réponse, d’autres grands producteurs, comme l’Inde et le Kazakhstan, ont été contraints d’arrêter complètement les exportations de céréales pour maîtriser les prix intérieurs. En conséquence, de nombreux pays importateurs de céréales sont confrontés à une hausse des prix des denrées alimentaires et à des pénuries.
