Le Sommet Dakar 2 autour de la souveraineté alimentaire et de la résilience s’ouvre ce 25 Janvier 2023 dans la capitale sénégalaise. L’objectif de cette rencontre mondiale c’est entre autre, la diversification de la production alimentaire.
Selon le document de base, «à l’échelle mondiale, 828 millions de personnes souffrent de la faim, l’Afrique représentant 249 millions, soit un tiers du nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde ».
Par ailleurs, il a été indiqué que «la réalisation de l’objectif de développement durable numéro 2 sur la faim zéro ne peut être atteinte que si elle est atteinte en Afrique. Les Nations Unies ont noté que l’Afrique doit être au centre des préoccupations, où « le nombre de personnes sous-alimentées augmente plus rapidement que partout ailleurs dans le monde ».
Selon le document de la Banque Africaine de Développement (BAD), «nourrir le monde exige donc que les systèmes alimentaires mondiaux soient modifiés pour libérer pleinement le potentiel de production alimentaire de l’Afrique».
Les Nations Unies ont lancé un appel intitulé: «Un changement profond du système alimentaire et agricole est nécessaire si nous voulons nourrir plus de 828 millions de personnes qui souffrent de la faim aujourd’hui et les 2 milliards de personnes supplémentaires que le monde aura d’ici 2050. L’augmentation de la productivité agricole et la production alimentaire durable sont cruciales pour aider à atténuer les dangers de la faim».
«Les pénuries alimentaires peuvent causer de graves problèmes sociaux et politiques» a souligné le document de la Bad qui a rappelé la déclaration du Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, «les gouvernements doivent soutenir la production agricole et investir dans des systèmes alimentaires résilients qui protègent les petits producteurs alimentaires ». Si nous ne nourrissons pas les gens, nous alimentons les conflits ».
«Bien qu’il dispose de 65% des terres arables restantes pour nourrir 9 milliards de personnes dans le monde d’ici 2050, le continent importe plus de 100 millions de tonnes métriques de nourriture au coût de 75 milliards de dollars par an » lit-on sur le document.
Selon la note de la BAD, «l’Afrique a le potentiel de se nourrir et de contribuer à nourrir le monde. Ses vastes zones de savane sont estimées à elles seules à 400 millions d’hectares, dont seulement 10% (40 millions d’hectares) sont cultivés ».
«Investir dans l’augmentation de la productivité agricole, soutenir les infrastructures, les systèmes agricoles intelligents face au climat, avec des investissements du secteur privé tout au long de la chaîne de valeur alimentaire peut aider à transformer l’Afrique en un grenier pour le monde » lit-on sur le document.
«Pour atteindre l’objectif Faim Zéro en Afrique, il faudra entre 28,5 et 36,6 milliards de dollars par an. Avec la suppression des obstacles au développement agricole facilitée par de nouveaux investissements, on estime que la production agricole de l’Afrique pourrait passer de 280 milliards de dollars par an à 1 billion de dollars d’ici 2030 » ajoute la note de la BAD.
Ainsi, «pour diversifier davantage les sources d’approvisionnement alimentaire pour le monde, au milieu des effets persistants de la guerre en Ukraine et de ses effets systémiques à l’échelle mondiale, et pour assurer l’approvisionnement alimentaire de l’Afrique, il est maintenant essentiel de soutenir les efforts visant à libérer le potentiel agricole de l’Afrique, pour une production alimentaire durable. L’Afrique a tout à gagner, et le monde a tout à gagner d’un tel effort concerté ».
Selon la BAD, «il est maintenant temps de libérer pleinement son potentiel agricole. La forte volonté politique des chefs d’État africains, la disponibilité des technologies et des plates-formes pour fournir désormais des technologies agricoles intelligentes face au climat à l’échelle de millions d’agriculteurs, les succès incroyables de certains pays dans l’autosuffisance dans certaines cultures en très peu de temps, tout cela montre que l’Afrique peut atteindre les objectifs de la faim zéro ».
La BAD a soutenu «qu’ils montrent également que le moment est venu pour une coalition mondiale d’efforts autour de l’Afrique de libérer son immense potentiel agricole pour devenir une destination mondiale pour faire face aux pénuries croissantes d’approvisionnement alimentaire dans le monde. Cela nécessitera des efforts concertés pour obtenir des résultats mesurables ».
Ainsi pour assurer la responsabilisation en vue d’obtenir des résultats, les systèmes de recherche-développement, les systèmes alimentaires et agricoles nationaux seront structurés autour de l’élaboration de « pactes de livraison des produits alimentaires et agricoles ».
Le programme du Sommet est axé sur la mobilisation d’un engagement politique de haut niveau autour de la production, des marchés et du commerce pour mettre en œuvre des pactes de livraison de produits alimentaires et agricoles pour certains pays. Il vise aussi à mobiliser et aligner les ressources gouvernementales, les partenaires de développement et le financement du secteur privé autour des pactes de livraison de produits alimentaires et agricoles pour atteindre la sécurité alimentaire à grande échelle dans chaque pays.
Les partisans vont devoir partager les expériences réussies en matière d’alimentation et d’agriculture dans certains pays et les plates-formes réussies pour intensifier le soutien à l’agriculture. Ils devront aussi doubler la productivité agricole grâce à des technologies de pointe, de culture, d’élevage et d’aquaculture adaptées au climat et à des services consultatifs, et soutenir la recherche et le développement pour un pipeline de technologies agricoles résilientes au climat. Mais oublier le développement de l’infrastructure et la logistique nécessaires avec les zones spéciales de transformation agro-industrielle pour construire des marchés et des chaînes de valeur alimentaires et agricoles compétitives.
Le Sommet de trois jours sera accueilli par Macky Sall, Président de la République du Sénégal et Président de l’Union africaine, et co-organisé par le Groupe de la Banque africaine de développement. Tenu du 25 au 27 janvier 2023 à Dakar, au Sénégal, le Sommet vise à rassembler les gouvernements, le secteur privé, les organisations multilatérales, les ONG et les scientifiques pour relever le défi croissant de la sécurité alimentaire en Afrique.
À la fin du Sommet de haut niveau, les chefs d’État devraient s’engager aux pactes de livraison d’aliments et d’agricultures par pays à la tenue de Conseils présidentiels pour les pactes de livraison de produits alimentaires et agricoles et à la création de Cadres de financement pour la mise en œuvre des pactes nationaux de livraison de produits alimentaires et agricoles afin d’atteindre l’objectif Faim Zéro. Modou FALL
L’Afrique est en mesure de se nourrir
La Banque africaine de développement considère l’agriculture et l’agro-industrie comme une priorité stratégique pour plusieurs raisons. Garantir la souveraineté alimentaire le droit des États à déterminer leurs propres politiques agricoles et alimentaires — est capital pour le développement socio-économique des pays africains. Le continent importe aujourd’hui plus de 100 millions de tonnes métriques de céréales, pour un coût annuel de 75 milliards de dollars. Les derniers chocs externes, notamment l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, ont encore démontré que l’Afrique reste trop dépendante des importations de denrées alimentaires de base et d’intrants agricoles. L’agriculture est également le pilier de la plupart des économies africaines et un pourvoyeur d’emplois majeur. Et ce secteur peut s’avérer plus important encore pour l’avenir du continent. 65 % des terres arables restantes au monde se trouvent en Afrique, qui est dotée aussi de la population la plus jeune et la plus dynamique au monde. Ce sont quelques-unes des raisons pour lesquelles la Banque africaine de développement juge que l’Afrique est en mesure de se nourrir elle-même mais aussi les 9 milliards d’habitants que comptera la planète d’ici à 2050. M-F