RECURRENCE DES ACCIDENTS MORTELS DE LA ROUTE, POLEMIQUE SUR LA TROISIEME CANDIDATURE, RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES, LIVRES A CHARGE, UNE OPPOSITION SUR LE PIED DE GUERRE, DECES « NON ELUCIDES » DES DEUX GENDARMES…
Manifestations, concerts de casseroles, sorties tous azimuts, publications, en guise de protestation contre la gestion de sa gouvernance, etc. Tel est le présent auquel le président Macky Sall est condamné à vivre depuis l’entame de son deuxième mandat, en 2019. Les cieux semblent défavoriser le camp du pouvoir ces temps-ci. Avec une crise sanitaire et ses conséquences sociales économiques, les retombées fâcheuses de la guerre russo-ukrainien, le débat impétueux sur le troisième mandat, la hargne de certains penseurs dont les publications semblent charger son régime, sans oublier une opposition de plus en plus déterminée et engagée à lui mener l’enfer, soutenue en cela par une partie du peuple qui pleure une « vie chère », le chef de file de l’APR, aurait du mal à feinter toutes les flèches décochées à en son encontre…
Le Sénégal est encore frappé par un deuil suite à l’accident d’hier ayant causé une perte de vies humaines, estimée à 21 personnes. Avant cette tragédie qui s’est produite à Sakal à Louga, un terrible et plus grave accident a, la semaine passée, ôté la vie à 41 personnes à Sikilo. Ce dernier a d’ailleurs poussé le gouvernement à sortir de sa réserve pour prendre des décisions au plan de la sécurité routière. Des mesures qui, aujourd’hui, risquent d’être la « risée » pour les adversaires du régime en place.
Des auteurs qui roulent à contre-courant de l’esprit du régime
Macky Sall devrait être aussi occupé par les « révélations explosives » contenues dans le livre de Cheikh Yérim Seckrécemment publié. Le journaliste qui était perdu des radars depuis quelques mois, revient en force pour… s’en prendre au pouvoir, parait-il. Car, cet ouvrage de Cheikh Yérim Seckintitulé «Macky Sall face à l’histoire : passage sous scanner d’un président africain», est une enquête journalistique, «bourrée de révélations», peut-on ainsi lire dans le postface de l’ouvrage.
Dans son œuvre, Cheikh Yérim Seck revient sur les impacts positifs de la forte fibre sociale de l’actuel chef de l’Etat. Il braque aussi les projecteurs «sur des scandales de corruption qui entachent la promesse d’une gouvernance sobre et vertueuse».
Au total, lit-on sur la couverture de l’ouvrage, le livre est une radioscopie des années Macky Sall dans le souci d’évaluer la place du 4e président du Sénégal dans l’histoire de ce prestigieux pays d’Afrique de l’Ouest.
«Au-delà des révélations et de l’analyse des faits politiques marquants de cette dernière décennie, le présent ouvrage est donc un manuel d’histoire contemporaine, mais aussi de sociologie politique, de journalisme d’investigation, de culture générale tout court», informe la postface.
Autre livre, autre auteur : Boubacar Camara. Le weekend dernier, le professeur est revenu sur le sens de son œuvre intitulée « Construire le Sénégal du futur ». Selon E media, de sa plume fertile en termes d’offres programmatiques, Boubacar Camara, qui présentait, samedi dernier, son livre Construire le Sénégal du futur, s’est autorisé un décryptage des enjeux politiques, économiques et judicIaires qui minent le pays. Face à la presse, l’ancien directeur des Douanes et leadeur du Parti de la construction et de la solidarité (Pcs– Jengu) a décliné ses points de vue sur la question du 3e mandat, la hausse des prix ainsi que la gestion des fonds du Force Covid.
Tirant sa réflexion de son ouvrage Construire le Sénégal du futur, qui venait de paraitre, Boubacar Camara Kamàh, a étalé ses craintes quant au tournant dans lequel s’est retrouvé le Sénégal. « Sur le processus électoral, a-t-il mis en garde, on va vers des élections fragilisées par ce que j’appelle les quatre appuis ». Il énumère : « La carte d’identité a été regroupée dans des conditions où le fichier électoral est manipulé. Le parrainage qui est système pour éliminer des candidats. Les primo votants sont bloqués. Et, la présence du ministère de l’Intérieur », des propos rapportés par nois confrères de E media.
Cependant, pour l’ancien Inspecteur général d’Etat (Ige), il y a pourtant des solutions avant que le pire ne se produise. Boubacar Camara cite ainsi le bulletin unique et le parrainage pour trois candidats. Autre source de chaos, dans l’espace politique, c’est, selon l’opposant, « la probable candidature du président sortant pour un 3e mandat ». « Il y a une campagne bruyante pour faire croire aux gens qu’on ne sait plus compter. Alors que ce n’est pas un problème de comptabilité. Car, au moins, tout le monde sait compter jusqu’à deux au Sénégal. Que ça soit en arabe, en français ou en Wolof. Et tout le monde se rappelle qu’il a été élu en 2012 et réélu en 2019. Donc, ce n’est pas un débat juridique. Il fait arrêter ce débat sur le droit et comprendre qu’on est dans des situations où cette candidature peut causer des dégâts dans le pays », a alerté M. Camara.
Des détournements présumés des fonds destinés à la lutte contre le coronavirus, l’ancien allié de Sonko plonge dans les secrets des mis en cause. « Ils ont dissous le fonds, le 30 septembre 2021, pensant que l’affaire ne va jamais éclater. Puis, comment dans un conseil de ministres, peut-on dire qu’un tel dossier sera traité ou pas alors que c’est à la justice de le faire ? », s’est-il encore interrogé d’un ton plein d’amertume. Sur la hausse annoncée des prix dans des secteurs clés de l’économie, le patron du Pcs/Jengu estime que le gouvernement n’a « aucune maitrise de la situation avec ce choc exogène que nous avons ». Les maitres du jeu, pour lui, sont les institutions financières internationales. « Avec l’augmentation du pouvoir d’achat, quand on te donne d’une main une petite augmentation, on retire çà de l’autre main avec une augmentation du prix », a interprété Boubacar Camara, toujours selon E Média.
Une si bien trisse radioscopie de la gouvernance de Macky Sall.
Le scandale du Rapport de la Cour des comptes ou l’indignation totale
Avant les publications de ces ouvrages, Macky Sall a été aussi pris en partie par l’opposition et la société civile qui se sont offusqué des scandales révélés par la Cour des Comptes dans le rapport de la gestion des fonds de Force Covid-19. Ce rapport a créé un tollé et une indignation presque générale du peuple qui a réclamé que lumière soit faite. Les députés Guy Marius Sagna et Aminata Touré ont acculé le Gouvernement dans cette affaire des malversations relevées par le rapport de la Cour des comptes sur la gestion du fonds de riposte et de solidarité contre la COVID 19 (Force COVID). En effet, après avoir déposé sur la table du Président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, « une question d’actualité à l’attention du Premier ministre pour venir s’exprimer sur ce rapport de la Cour des comptes devant les députés, les deux parlementaires sont revenus à la charge. Ils ont officiellement saisi hier, lundi 2 janvier le Conseil constitutionnel pour demander son arbitrage sur le mutisme du gouvernement concernant leur question d’actualité déposée, il y a de cela quatorze jours. Dans ce document largement partagé, les deux parlementaires déplorent « le refus injustifié du Gouvernement de se soumettre à ses obligations constitutionnelles ».
Toujours sur ce rapport de la « honte », les membres de YewwiAska, Wi ont organisé une série de rencontres pour y revenir. La Coalition Yewwi askan wi ne compte pas laisser sans suite le rapport sur la gestion du Fonds Force Covid-19, publié par la Cour des comptes. Lors d’une conférence de presse, organisé le 21 décembre dernier, Birame Soulèye Diop, Ababacar Mbaye, Ayib Daffé, Abass Fall ainsi que Sokhna Ba, tous députés de la coalition de l’opposition, ont exigé du procureur de la République qu’il s’auto-saisisse. Pour Biram Soulèye Diop et compagnie, le ministère public ne doit pas se limiter qu’à l’ouverture d’informations judiciaires «contre les fautifs qui n’ont pas hésité à sucer le sang des Sénégalais au moment où ils avaient besoin de soutien matériel et financier pour faire face au Covid-19», rapporte le quotidien.
Qui note que ces députés de la Coalition Yewwi askan wi n’ont pas manqué de tirer sur Macky Sall et ses collaborateurs «qui, au regard de ces actes pas du tout orthodoxes, montrent leur manque de patriotisme. Le procureur de la République doit s’auto-saisir pour que les responsables soient sanctionnés».
Faut-il le rappeler, la Coalition Wallu a annoncé la saisine du Bureau de l’Assemblée nationale pour procéder à la mise en place des membres de la Haute cour de Justice. Qui est la seule instance qui soit en mesure de juger les membres du gouvernement. «Les malversations soulevées par la Cour des comptes ne seront pas sans suite. Notre groupe parlementaire compte saisir toutes les initiatives que lui confère la loi pour que des sanctions soient prises. Nous allons saisir le Bureau de l’Assemblée nationale pour l’élection dans les plus brefs délais, des membres de la Haute cour de Justice qui est chargée de juger les membres du gouvernement et le président de la République», avait annoncé Lamine Thiam, le président du groupe parlementaire Liberté, démocratie et changement, toujours selon le Quotidien.
Restons toujours sur ce rapport pour dire qu’après la sortie du rapport qui a révélé des manquements, des irrégularités et des présomptions scandaleuses de détournement de derniers publics, la société civile dans son rôle de veille et de garde a tenu une conférence de presse pour exiger qu’une suite soit accordée à ce rapport. Un mémorandum a été fait par les associations regroupées autour du Slogan: « SUNUY MILYAAR DU RÉES » ce vendredi à la place de la nation.
A suivre Dakaractu, après avoir félicité et encouragé la Cour des comptes pour sa posture républicaine au moment où des ministres et des pontes de la République ont cherché à jeter le discrédit sur cette prestigieuse institution de la République, Moundiaye Cissé et ses camarades ont estimé que tout cela est bien, mais pas suffisant. Il revient donc au ministre de la Justice de faire le nécessaire pour la suite.
C’est la raison pour laquelle la société civile réitère ses exigences :
La démission de tous les mis en cause ou à défaut qu’ils soient démis de leurs fonctions, le remboursement des montants détournés ou la confiscation des biens matériels ou fonciers des personnes indexées de ces détournements présumés, l’ouverture des 12 informations judiciaires demandées par la Cour et surtout, la mise en place d’un comité de suivi des dites recommandations avec l’implication de la société civile, indique le site d’informations. Enfin, ces forces vives de la nation profitent de cette tribune pour demander la libération sans délais de toutes les personnes actuellement en détention au Sénégal pour leur engagement politique ou citoyen…
A côté de ces brulants de l’actualité, il y a aussi la question polémique de la troisième candidature de Macky Sall. Meme s’il est resté constant sur sa ligne avec son «ni oui ni non», le président sortant n’en demeure pas épargné par les foudres. L’opposition rue dans les brancards pour dénoncer un «forcing » que voudrait faire le chef de l’APR pour avoir avoir un troisième mandat. Avec ce point Sonko et Cie ont ainsi réussi à faire allier certains Sénégalais dans leur lutte, des Sénégalais stricts en matière de respect de la Constitution. «Il est normal que je sois critiqué dans mon action politique, pas seulement dans mon travail de Président, a-t-il posé dans des propos repris par Le Soleil. Il est clair qu’aujourd’hui, il n’y a pas de débat juridique (pour savoir s’il peut ou non se représenter). Maintenant que je sois candidat ou non, c’est ma décision », a déclaré Macky Sallau journal « Yew York Times ». Des propos qui ont fait polémique dans le pays. Par Abdou Karim MBAYE