juillet 3, 2025
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Le point sur la sécurité alimentaire 

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Le niveau record des prix alimentaires est à l’origine d’une crise mondiale qui va plonger plusieurs millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté et aggraver la faim et la malnutrition, menaçant des gains durement acquis en matière de développement. La guerre en Ukraine, la désorganisation des chaînes d’approvisionnement et les répercussions persistantes de la pandémie de COVID-19 réduisent à néant plusieurs années de progrès sur le front du développement, tandis que les prix alimentaires atteignent des niveaux records. Le renchérissement de l’alimentation pénalise plus durement les habitants des pays à revenu faible et intermédiaire, qui consacrent une part plus importante de leurs revenus à ces dépenses que les populations des pays à revenu élevé. Cette note d’information fait le point sur la montée de l’insécurité alimentaire et sur les actions menées à ce jour par la Banque mondiale pour y remédier.

La situation dans le monde

À la date du 29 juillet 2022, l’indice des prix des produits agricoles était supérieur de 19 % à celui enregistré au mois de janvier 2021, avec des cours du maïs et du blé supérieurs de 16 % et 22 % respectivement, tandis que ceux du riz ont baissé d’environ 14 %. (Se reporter aux fiches de données actualisées [a] tous les mois pour suivre l’évolution des indices des prix des produits de base agricoles et alimentaires)

Les prix alimentaires continuent d’augmenter à travers le monde : 93,8 % des pays à faible revenu, 89,1 % des pays à revenu intermédiaire inférieur, 83 % des pays à revenu intermédiaire supérieur et 78,6 % des pays à revenu élevé ont enregistré des taux d’inflation supérieurs à 5 %, un grand nombre d’entre eux affichant même une inflation à deux chiffres. En outre, dans la plupart des pays, cette inflation des prix alimentaires était supérieure à l’inflation globale.

Selon la dernière édition du rapport Commodity MarketsOutlook (a) publiée par la Banque mondiale au mois d’avril, la guerre en Ukraine modifie la physionomie des échanges, de la production et de la consommation des produits de base, ce qui devrait maintenir les prix à des niveaux historiquement élevés jusqu’à la fin de l’année 2024, aggravant ainsi l’insécurité et l’inflation alimentaires.

La guerre en Ukraine ne fait qu’entraîner à la hausse des prix alimentaires qui étaient déjà élevés. Les produits de base les plus touchés sont le blé, le maïs, les huiles comestibles et les engrais. Les marchés mondiaux des produits de base sont confrontés à des risques de hausse par le biais des canaux suivants : réduction de l’offre de céréales, hausse des prix de l’énergie, hausse des prix des engrais et perturbation du commerce en raison de la fermeture des principaux ports. 

Au cours des prochains mois, un défi majeur sera l’accès aux engrais, ce qui pourrait avoir un impact sur la production de nombreuses cultures alimentaires dans différentes régions. La Russie et le Bélarus sont deux gros exportateurs mondiaux de produits fertilisants, assurant à eux seuls 38 % des exportations d’engrais potassiques, 17 % des engrais composés et 15 % des engrais azotés. Les prix des fertilisants ont bondi en mars, augmentant de près de 20 % depuis janvier 2022, pour atteindre un niveau presque trois fois supérieur à celui enregistré il y a un an.

Le 13 avril 2022, les dirigeants du Groupe de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI), du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ont publié une déclaration commune appelant la communauté internationale à une action urgente pour faire face à l’insécurité alimentaire, œuvrer au maintien des flux commerciaux et soutenir les pays vulnérables, y compris au moyen de financements visant à couvrir leurs besoins les plus urgents.

On assiste depuis le début de la guerre en Ukraine à une vague de mesures sur les exportations et les importations. Selon les données disponibles au 30 juin, 18 pays avaient mis en place 31 mesures touchant aux exportations de produits alimentaires et représentant 5,5 % des calories échangées sur les marchés mondiaux, et cinq pays avaient adopté six mesures de restriction des exportations.

La situation sur le front de la faim dans le monde reste alarmante. Selon le Rapport mondial sur les crises alimentaires 2022 (a), 193 millions de personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire aiguë en 2021, soit un chiffre record représentant une augmentation de près de 40 millions de personnes par rapport à celui de 2020, qui avait déjà atteint un niveau sans précédent. Les conflits et l’insécurité demeurent le facteur d’insécurité alimentaire principal. Le PAM et la FAO ont en outre mis en garde (a) contre une aggravation de l’insécurité alimentaire aiguë dans 20 pays ou territoires entre juin et septembre 2022.

Les enquêtes rapides par téléphone réalisées par la Banque mondiale (a) dans 83 pays montrent qu’un nombre important d’individus ont manqué de nourriture ou diminué leur consommation durant les deux premières années de la pandémie. Un apport calorique réduit et une nutrition fragilisée menacent les progrès obtenus sur le front de la réduction de la pauvreté et de la santé et pourraient entraîner des répercussions durables sur le développement cognitif des jeunes enfants. 

L’appui de la Banque mondiale
Face à des crises multiples, la Banque mondiale déploie des réponses à court et à long terme pour stimuler la sécurité alimentaire et nutritionnelle, réduire les risques et renforcer les systèmes alimentaires.

Le 18 mai, la Banque mondiale a annoncé les actions envisagées pour lutter contre l’actuelle crise de sécurité alimentaire. Ces mesures, qui s’inscrivent dans le cadre d’une réponse globale et mondiale, comprennent une enveloppe de 30 milliards de dollars destinés à des projets existants ou nouveaux dans des domaines tels que l’agriculture, la nutrition, la protection sociale, l’eau et l’irrigation. Les financements s’attacheront notamment à encourager la production de nourriture et d’engrais, à améliorer les systèmes alimentaires, à faciliter les échanges et à soutenir les ménages et les producteurs vulnérables.

Le Groupe de la Banque mondiale et la présidence du G7 ont officialisé le 19 mai le lancement de l’Alliance mondiale pour la sécurité alimentaire (a), une initiative conjointe qui vise à mobiliser une réponse immédiate et concertée face à cette crise.

Voici un aperçu des projets de la Banque mondiale qui aident les pays à réduire l’insécurité alimentaire :

• Un prêt de 315 millions de dollars pour aider le Tchad, le Ghana et la Sierra Leone à mieux se préparer à l’insécurité alimentaire et à rendre leurs systèmes alimentaires plus résilients.

• Le projet d’appui d’urgence pour la sécurité alimentaire et la résilience, d’un montant de 500 millions de dollars, va accompagner les efforts déployés par l’Égypte en vue d’assurer la continuité de l’approvisionnement en pain des ménages pauvres et vulnérables, renforcer la résilience du pays aux crises alimentaires et soutenir des réformes nécessaires pour améliorer les résultats en matière de nutrition.

• Un prêt de 130 millions de dollars en faveur de la Tunisie vise à atténuer les répercussions de la guerre en Ukraine en finançant des importations de blé tendre qui sont vitales pour le pays et en fournissant un soutien d’urgence pour couvrir les importations d’orge pour la production laitière et les besoins en semences des petits exploitants agricoles pour la prochaine campagne céréalière.

• Le programme de résilience des systèmes alimentaires pour l’Afrique de l’Est et australe, approuvé le 21 juin 2022 et doté de 2,3 milliards de dollars, aide les pays de la région à accroître la résilience de leurs systèmes alimentaires et leur capacité à agir contre la montée de l’insécurité alimentaire. Il permettra d’améliorer les stratégies interorganisations de riposte aux crises alimentaires, d’intensifier les efforts à moyen et long terme en faveur d’une production agricole résiliente, d’un développement durable des ressources naturelles et d’un accès élargi au marché, et de mettre davantage l’accent sur la résilience des systèmes alimentaires dans l’élaboration des politiques.

• Au Bangladesh, un plan d’urgence actionné au titre du projet de développement de l’élevage laitier (a) a mobilisé 87,8 millions de dollars de transferts monétaires afin de soutenir l’activité de 407 000 producteurs vulnérables de produits laitiers et de volaille. Les fonds ont également permis de fournir des équipements de protection individuelle, du matériel agricole et des services vétérinaires améliorés, avec la création de 64 cliniques vétérinaires mobiles. 

• Au Bhoutan, la Banque mondiale a réaligné son portefeuille de manière à soutenir à court terme la distribution de denrées alimentaires et à améliorer à moyen terme la production vivrière grâce à la fourniture d’intrants et à l’irrigation.

• Au Tchad, 30 millions de dollars de financements d’urgence ont permis d’organiser la distribution gratuite de rations alimentaires pour 437 000 personnes vulnérables, en milieu urbain et en milieu rural, confrontées à une insécurité alimentaire et nutritionnelle grave. Par ailleurs, des semences et du petit matériel agricole ont été fournis à 25 000 petits exploitants pauvres et vulnérables dans le but de préserver leurs capacités de production en vue de la prochaine saison de croissance des cultures, imminente.

• Au Guatemala, le projet de riposte à la COVID-19 grâce à des chaînes de valeur modernes et résilientes (a) veut apporter une réponse d’urgence à la crise et renforcer la résilience économique et climatique en améliorant l’efficacité des principales chaînes de valeur agricoles et en investissant dans des technologies et des pratiques modernes.

• En Haïti, le projet pour des territoires résilients et productifs (a) a fourni une aide d’urgence à plus de 16 000 agriculteurs afin qu’ils aient accès à des semences et des engrais et préservent leurs niveaux de production pour les deux prochaines campagnes agricoles. 

• En Inde, des groupes féminins d’entraide, accompagnés par la mission nationale pour les moyens de subsistance en milieu rural, cofinancée par la Banque mondiale, se sont mobilisés pour répondre aux pénuries de masques et de produits désinfectants, ont organisé des cantines communautaires, rétablies l’approvisionnement en produits frais et soutenu les familles vulnérables très exposées (a). Ils proposent également des services financiers en milieu rural et y diffusent des conseils face à la pandémie. Avec 15 ans d’existence, ces groupes d’entraide peuvent compter sur l’expertise d’environ 62 millions de femmes en Inde. 

• En République kirghize, le projet d’amélioration de la productivité agricole et de la nutrition (a), soutenu par la Banque mondiale, financé par le Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP) et qui s’emploie en priorité à améliorer les infrastructures hydriques et renforcer les capacités des associations des usagers de l’eau, a distribué pour 1,1 million de dollars d’intrants agricoles (semences, engrais…) à travers 30 projets associatifs afin d’aider les populations vulnérables.

• Au Rwanda, le projet pour une intensification durable de la production agricole et la sécurité alimentaire (a) a bénéficié d’un financement additionnel afin de gérer les conséquences des mesures de confinement. Le projet pour le renforcement de la protection sociale, en cours, a également été remanié face à la pandémie. 

• Au Sénégal, un crédit de l’IDA de 150 millions de dollars contribue à accroître les exportations de cultures à haute valeur ajoutée telles que les arachides décortiquées et les produits horticoles, ainsi que la productivité de l’élevage laitier. Il permettra également de réduire le taux de mortalité des petits ruminants et atténuer les effets négatifs de la pandémie de COVID-19 tout en investissant dans des pratiques de production plus efficaces et résilientes.

• En Sierra Leone, le financement d’urgence au titre du projet, en cours, de développement des capacités des petits exploitants en matière de commercialisation et d’agro-industrie (a) soutient la réponse du gouvernement face à la COVID-19, avec la fourniture aux riziculteurs d’intrants et de services de mécanisation et de vulgarisation. Le projet de filets de protection sociale a également renforcé son système de transferts monétaires pour soutenir les ménages les plus vulnérables.

• Au Tadjikistan, dans le cadre du système actuel d’aide sociale ciblée, la Banque mondiale a financé le versement d’allocations monétaires aux familles en situation d’insécurité alimentaire et comptant des enfants de moins de trois ans (a), dans le but d’atténuer les effets de la hausse des prix et de préserver la nutrition des plus jeunes.

• En 2021, la Banque a approuvé un programme régional de 570 millions de dollars en Afrique de l’Ouest pour améliorer la résilience du système alimentaire, promouvoir les chaînes de valeur intrarégionales et renforcer les capacités régionales de gestion des risques agricoles.

• La Banque mondiale est déterminée à aider les pays à éviter que la prochaine zoonose ne se transforme en pandémie et à mieux anticiper la survenue d’un événement critique grâce à l’approche « Une santé » (a). En Inde par exemple, le projet de réponse d’urgence et de préparation des systèmes de santé va améliorer les systèmes de veille épidémiologique chez l’homme et chez l’animal et renforcer les systèmes d’information sanitaire (a) dans tout le pays. En Chine, un nouveau projet (a) va permettre d’améliorer les systèmes de surveillance des risques d’apparition de zoonoses et autres menaces émergentes pour la santé. Il renforcera les capacités d’évaluation des risques, de diagnostic et de suivi des maladies chez l’homme et l’animal, domestique et sauvage. Il optimisera également les protocoles de partage d’information entre les organisations concernées.

SOURCE : Banque Mondiale

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