Barkédji ne veut pas être en queue de peloton. Elle est décidée, manifestement, à grossir le score de Jamm ak Njarin, à l’occasion des législatives du 17 Novembre 2024. La commune est à fond derrière le Président Amadou Ba. Son rassemblement de ce mercredi l’atteste aisément. La population le démontre à Amadou Ba, par ses chants, ses cris stridents, mais surtout par ses scènes de joie. Ici on jubile. On célèbre. Et on fête, une victoire certaine.
Ce soir le ciel de Barkédji est éclairé. Non pas par la lune, les étoiles ou les lampadaires solaires. Mais plutôt par les fumigènes, les pétards… qui explosent, scintillent brillent et illuminent l’espace. Tout est beau à Barkédji. Les gens, la manifestation, son organisation… rien n’est laissé au hasard. Et tout ça pour ravir le porte étendard de Jamm ak Njarin. Amadou Ba ne s’est pas trompé en déclarant que «cet accueil est monumental. Il est fantastique.» Oui Président, il l’est assurément. Il témoigne surtout de l’espoir, la confiance et la considération que la commune place en Jamm ak Njarin. Malgré le rendez-vous manqué de la veille. «Vous m’avez attendu depuis hier (mercredi 12 Novembre). Les aléas de la campagne ont fait que nous n’ayons pas pu respecter le rendez-vous. Car, à un certain moment, on ne maîtrise pas toujours l’agenda. Nous nous en excusons, mais on ne pouvait pas ne pas venir, ici, à Barkédji».
La descente dans cette cité peulh, aux yeux de l’ancien Premier ministre, est comme une dette qu’il fallait impérativement soldée. «Vous avez plébiscité notre candidature lors de la présidentielle en dépit du fait que nous n’ayons pas été dans le département de Linguère pour battre campagne».
Sur le plan économique, indique Amadou Ba, «le département de Linguère peut contribuer grandement à l’autosuffisance alimentaire du pays. Toutes les activités sont réunies ici. L’élevage, l’agriculture, la pêche».
Malheureusement, ajoute le Président Ba, «en sept mois, ni l’agriculture ni l’élevage encore moins la pêche, n’ont fait de bonds en avant. Au contraire, tous ces secteurs rencontrent d’énormes difficultés». La faute aux nouvelles autorités. «Elles ont fusionné en un seul ministère l’agriculture et l’élevage. Je ne dis pas que c’est pas une bonne chose. Mais pour le moment cela ne porte pas ses fruits».
On doit quand même admettre que chacune de ces activités peut hériter d’un ministère plein. Tellement elles sont vastes, complexes mais surtout importantes et déterminantes.
Le plus urgent, aujourd’hui, pense le Président Amadou Ba, est de «fixer le prix du kilogramme d’arachide avant dimanche». Les cultivateurs, après des mois de durs labeurs, doivent être édifiés sur la question, qui reste cruciale pour eux et pour leurs économies.
Revenant sur la politique à proprement parlé, le Président Amadou Ba est péremptoire: «ce pouvoir ne peut pas avoir de majorité. Ils ne peuvent pas sortir vainqueurs du scrutin de dimanche prochain. Ça tombe bien, ce sont des génies de de l’opposition. Mais pas des travailleurs. On va les renvoyer à leurs premières amours. Là où ils excellent le plus».
«En raison de l’inaction des gouvernants, le projet Lac de Guiers, Dahra Touba, dont le financement était sécurisé, est au point mort»
Rewmi doxatul, bi ngeen fi jogee batey rewmi doxatul» (depuis votre départ du pouvoir, le pays est à l’arrêt). Le refrain, entonné en chœur, partout où est passé la caravane de Jamm ak Njarin, suffit à lui seul pour décrire la situation socio économique du Sénégal depuis le changement de régime. Le leader de Jamm ak Njarin qui l’a encore entendu, ce mercredi 14 Novembre à Dahra Djolof, a pris la balle au rebond pour s’inquiéter: «depuis sept mois, le pays fait face à des blocages inquiétants. Les projets pour améliorer l’accès à l’eau, et dont le financement avait été déjà sécurisé, sont aujourd’hui au point mort en raison de l’inaction du gouvernement, qui semble avancer sans direction claire».
Parmi ces initiatives, le projet visant à relier le Lac de Guiers à Touba, en passant par Dahra Djolof. Il aurait été essentiel pour renforcer l’agriculture et l’élevage dans le Ferlo. «Les retards accumulés dans sa mise en œuvre menacent l’avenir de nos agriculteurs et éleveurs. Je crains fortement pour leur subsistance si des mesures concrètes ne sont pas prises dans les trois prochains mois».
Les éleveurs, surtout, sont confrontés à une insécurité croissante avec le vol de cheptel et la hausse des prix des aliments pour bétail. Ce qui alourdit encore davantage leur fardeau quotidien. «Cette situation exige une réponse rapide et adaptée pour protéger ce secteur vital», renseigne le Président Amadou Ba.
Sans transition, le chef de file de Jamm ak Njarin conclut: «Nous sommes convaincus que l’épanouissement économique de Dahra Djolof passe par des mesures concrètes pour renforcer l’autonomie des jeunes et des femmes afin de leur offrir des perspectives durables».