Le Navétanes doit redorer son blason. Après la demande du chef de l’Etat lors d’une réunion du conseil des ministres, les acteurs et la tutelle se sont retrouvés pour diagnostiquer les maux qui gangrènent ce championnat populaire. Treize recommandations ont été formulées.
Les navétanes constituent une particularité sénégalaise : Ce sont des activités hivernales sportives et culturelles, regroupant des habitants de quartiers, de villageois autour d’une association sportive et culturelle (A.S.C) dont le but est d’éduquer, de former les populations et d’améliorer leurs conditions de vie. Telle est la vocation de l’ASC. Le tout, sous la coupole d’un organisme départemental de coordination des activités de vacances (O.D.C.A.V) coiffé à son tour par un organisme régional (O.R.C.A.V) et lui aussi par l’organisme National (O.N.C.A.V). Mais de nos jours, quand on parle de Navétanes, on souvent allusion à l’activité dominante qu’est le football oubliant complètement les autres volets notamment culturel.
Ce championnat populaire ne joue plus le rôle qui lui était prédestiné. Ses rencontres sont souvent émaillées de violences et un peu partout causant de sérieux dommages dans le pays provoquant une indignation collective. C’est donc fort de ce constat que le chef de l’Etat, lors d’un conseil des ministres au mois de janvier dernier, avait demandé au gouvernement, de procéder à une réforme des navétanes en raison des incidents violents et tragiques qui les émaillent souvent ce championnat, afin d’en faire un moyen de « développement du civisme ». Des concertations ont ainsi eu lieux. Les conclusions dévoilées hier en présence du ministre des sports, de la jeunesse et de la culture.
Ainsi, depuis quelques jours, la tutelle en collaboration avec les acteurs du Mouvement ont mené des travaux à l’issu desquels, concertations nationales, tenues hier mardi 4 mars, au Grand Théâtre National Doudou Ndiaye Coumba Rose. Les acteurs ont ainsi soumis plusieurs recommandations devant aboutir à refaire l’image des navétanes. Parmi celles-ci : renforcer la collaboration entre les forces de sécurité et les acteurs du Mouvement Navétanes, réglementer l’obligation de la pratique pluridisciplinaire et la prise en charge de la petite catégorie, intégrer et pratiquer les autres disciplines de la culture au niveau du règlement et des textes, mettre en place un programme d’éducation à la citoyenneté et à l’engagement communautaire, renforcer les opportunités de financement des ASC entre autres. Les dirigeants du mouvement ne parlant plus le même langage depuis quelques années, ce qui a fini de provoquer une scission, et chaque partie organise sa propre compétition. C’est en ce sens qu’il a été recommandé, lors de ces concertations, « d’unifier le Mouvement Navétanes ». A cela s’ajoute la demande de « renforcer la formation des cadres administratifs et techniques du Mouvement Navétanes ».
Par la même occasion, les acteurs du championnat populaire amateur demande « l’aménagement et la construction d’infrastructures de proximité ». Pour sa part, le ministre a insisté sur la maitrise du calendrier des compétitions qui ne doivent pas surpasser les grandes vacances scolaires. « À la lecture de ces recommandations, je voudrais pour ma part, insister fortement sur la prise en compte et la mise en œuvre de deux préoccupations fortes exprimées par les plus hautes autorités et fréquemment relayées par l’opinion publique : la circonscription des compétitions pendant la période des vacances scolaires et la réorientation du Mouvement Navétanes’ vers des activités physiques et citoyennes ainsi que des actions de développement socio-économiques », a dit Khady Diène Gaye.
Jacques Victor GOMIS