M. Akinwumi Adesina participe au 50e anniversaire du Fonds saoudien pour le développement
Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, M. Akinwumi Adesina, a salué l’Arabie saoudite pour son généreux « soutien, son dévouement et son amabilité » à l’égard de l’Afrique, où elle soutient une multitude de projets touchant pratiquement tous les aspects de la vie quotidienne des populations du continent.
M. Adesina s’exprimait dimanche à Riyad lors de la célébration du 50e anniversaire du Fonds saoudien pour le développement.
Il a déclaré que le fonds donnait le pouls du Royaume d’Arabie saoudite en matière de soutien au développement en Afrique.
« Son travail couvre 407 projets dans 41 pays d’Afrique subsaharienne, avec un soutien de plus de 5,3 milliards de dollars », a-t-il déclaré dans son allocution, félicitant le Fonds en cette occasion historique que constitue son jubilé d’or.
Les projets financés par le pays vont de l’irrigation pour produire des denrées alimentaires aux barrages pour fournir de l’énergie, en passant par les hôpitaux pour les mères et leurs bébés, l’électricité pour éclairer les écoles et améliorer l’apprentissage, les aéroports et les routes pour relier les pays, les régions et les communautés.
Le président du Groupe de la Banque a déclaré que le Fonds participait aux efforts déployés par l’Arabie saoudite pour approfondir son amitié et son engagement envers l’Afrique. Il a ajouté que cela « a été clairement démontré lors du Sommet saoudo-africain organisé par le prince héritier Mohammed ben Salmane, auquel ont participé plus de 40 chefs d’État et de gouvernement. » Ce sommet historique, qui s’est tenu en novembre 2023, a établi un plan directeur pour la coopération entre l’Arabie saoudite et l’Afrique.
M. Adesina a déclaré qu’une des choses qui distinguent le Fonds saoudien pour le développement dans le paysage du financement du développement est sa « portée territoriale illimitée ». Ce qui est important pour lui, ce sont « les besoins des pays », une approche qui le différencie des autres partenaires au développement.
« En clair, cela signifie : Cœur ouvert. Mains ouvertes. Porte-monnaie ouvert. Son succès est ancré dans ses valeurs, reflétées par son acronyme, SDF, que pour ma part je traduis par : Soutien. Dévoué. Amical. C’est la raison pour laquelle les pays apprécient le SDF », a-t-il déclaré.
M. Adesina a indiqué qu’il s’était rendu au Royaume d’Arabie saoudite plus souvent que tout autre président dans l’histoire de la Banque africaine de développement depuis 1964 et qu’il avait forgé des alliances stratégiques avec de grandes institutions saoudiennes qui ont fourni des milliards de dollars de cofinancement pour des projets en Afrique.
» La Banque africaine de développement est votre amie et votre partenaire stratégique en Afrique… Je souhaite au Fonds saoudien pour le développement 50 autres années passionnantes, alors que nous nous associons pour soutenir l’Afrique avec un dévouement renouvelé pour accélérer le développement du continent », a conclu M. Adesina.
M. Adesina, président de la Bad : «Atteindre 4 000 milliards de dollars par an, nouvel objectif financier »
Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, M. Akinwumi A. Adesina, a souligné l’impérieuse nécessité d’accroître considérablement le financement pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD).
S’exprimant lors des célébrations du 50e anniversaire de la Banque islamique de développement à Riyad, il a souligné un déficit financier annuel croissant de 4 000 milliards de dollars, un écart qui menace de faire dérailler les efforts visant àatteindre les ODD d’ici 2030.
M. Adesina s’est adressé à un public distingué composé de hauts fonctionnaires, de dirigeants financiers et de représentants du secteur privé réunis pour marquer l’occasion. La session a porté sur l’évaluation des stratégies financières essentielles pour faire progresser le développement mondial dans un paysage marqué par l’instabilité économique et l’escalade des défis environnementaux.
Le président de la Banque africaine de développement a déclaré que le déficit annuel actuel de 4 000 milliards de dollars, contre 2 500 milliards de dollars en 2015, a été alimenté par les récentes pressions économiques mondiales et les impacts persistants de la pandémie de Covid-19. Il a détaillé le rôle essentiel des banques multilatérales de développement pour répondre à ces besoins grâce à une collaboration accrue et à des solutions financières innovantes.
Une réponse stratégique aux problèmes mondiaux urgents
M. Adesina a également souligné que le programme stratégique « High 5 » de la Banque africaine de développement est une pierre angulaire du progrès, comme l’a fait ressortir une analyse indépendante réalisée par le Programme des Nations unies pour le développement. Les « High 5 », à savoir : éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie, nourrir l’Afrique, industrialiser l’Afrique, intégrer l’Afrique et améliorer la qualité de vie des populations en Afrique ne sont pas seulement des objectifs ambitieux, ils constituent également un plan stratégique pour le continent. Réaliser ces « High 5 », a-t-il souligné, reviendrait à accomplir près de 90 % des Objectifs de développement durable pour l’Afrique.
À cet égard, M. Adesina a mis l’accent sur cinq domaines clés dans lesquels une action immédiate et un financement innovant sont cruciaux : le changement climatique, la sécurité alimentaire, l’accès à l’énergie, la sécurité sanitaire et la mobilisation de davantage de ressources pour les ODD.
Changement climatique : M. Adesina, président de la Banque africaine de développement, a décrit le changement climatique comme le défi le plus important pour atteindre les ODD, détaillant les dévastations qu’il entraîne pour les économies en raison des sécheresses, des inondations et des cyclones. L’Afrique est la région la plus touchée au monde, mais c’est pourtant celle qui reçoit le moins de financements climatiques. « L’Afrique aura besoin de 277 milliards de dollars par an pour faire face au changement climatique, et pourtant elle ne reçoit que 30 milliards de dollars par an. » La Banque africaine de développement, a indiqué M. Adesina, « s’est fixé pour objectif de lever 25 milliards de dollars pour l’adaptation au climat d’ici à 2025. »
L’Afrique est la région la plus touchée par le changement climatique dans le monde, mais reçoit cependant le moins en matière de financement climatique. (Photo : inondations à Nairobi, 24 avril 2024. Crédit : AFP)
Sécurité alimentaire : il a également abordé la question de la volatilité des prix des denrées alimentaires, exacerbée par les conflits géopolitiques, les ruptures d’approvisionnement et les pratiques commerciales restrictives de certains grands exportateurs de denrées alimentaires. M. Adesina a réitéré l’engagement à hauteur de 25 milliards de dollars de la Banque africaine de développement pour aider l’Afrique à devenir autosuffisante sur le plan alimentaire d’ici 2030. Il a partagé avec le public les principales réussites en matière de transformation de la productivité agricole et de la sécurité alimentaire en Afrique. Il a mentionné le programme Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (TAAT), qui a déjà fourni à 13 millions d’agriculteurs des variétés de blé, de maïs et de riz résilientes au climat. L’Éthiopie, grâce à l’introduction de variétés de blé résistantes à la chaleur fournies par le programme TAAT, est parvenue à l’autosuffisance en matière de production de blé en l’espace de quatre ans et est devenue un exportateur net de blé. Il a remercié la Banque islamique de développement de s’être engagée à hauteur de 7 milliards de dollars lors du sommet Nourrir l’Afrique, organisé au début de l’année dernière par la Banque africaine de développement, l’Union africaine et le gouvernement sénégalais. Ce sommet a réuni 34 chefs d’État et de gouvernement qui ont élaboré des pactes de fourniture de denrées alimentaires et de produits agricoles pilotés par les pays afin de parvenir à la sécurité alimentaire d’ici 2030.
Lors du Sommet Nourrir l’Afrique (Dakar 2) tenu en janvier 2023, 34 chefs d’État et de gouvernement se sont engagés à mettre en œuvre des pactes de fourniture de denrées alimentaires et de produits agricoles pilotés par les pays pour parvenir à la sécurité alimentaire d’ici 2030.
Accès à l’énergie : soulignant les disparités en matière d’accès à l’électricité, avec plus de 675 millions de personnes privées d’électricité dans le monde, dont 80 % en Afrique subsaharienne, il a souligné les efforts déployés par la Banque dans le cadre de l’initiative « Desert-to-Power ». Ce projet développe 10 000 mégawatts d’énergie solaire à travers le Sahel et fournira un accès à l’électricité à 250 millions de personnes.
Sécurité sanitaire : l’Afrique souffrant d’un déficit important en matière de services de santé, M. Adesina a plaidé en faveur d’un investissement accru dans les infrastructures sanitaires et les capacités pharmaceutiques locales afin de se préparer aux futures pandémies. Il a souligné que l’investissement annuel actuel de 4,5 milliards de dollars dans les infrastructures de santé était nettement insuffisant par rapport aux besoins réels qui s’élèvent à 25 milliards de dollars. Il a insisté sur la nécessité d’être autonome en matière de soins de santé, en particulier pour se préparer aux futures pandémies, citant les dures leçons que l’Afrique a tirées de la pandémie de Covid-19. Pour remédier à cette situation, le Groupe de la Banque africaine de développement s’est engagé à investir 3 milliards de dollars dans des infrastructures de santé de qualité et 3 milliards de dollars supplémentaires dans le développement de l’industrie pharmaceutique en Afrique. Cela comprend un investissement substantiel pour faciliter la production de médicaments et de vaccins directement sur le continent, soutenu par la création de la Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique, qui vise à élargir l’accès aux technologies vitales et aux droits de propriété intellectuelle.
L’investissement annuel actuel de 4,5 milliards de dollars dans les infrastructures de santé est nettement insuffisant par rapport aux besoins réels qui s’élèvent à 25 milliards de dollars, a déclaré M. Adesina.
Mobilisation des ressources : répondant au besoin de financements innovants, le président de la Banque africaine de développement a évoqué les mesures révolutionnaires prises par la Banque africaine de développement, comme l’émission d’un capital hybride historique d’un montant de 750 millions de dollars. Cet instrument financier, qui est une première pour les banques multilatérales de développement, est destiné à servir de fonds propres, renforçant ainsi la capacité de prêt de la Banque. Il a également indiqué que, dans le cadre d’une initiative conjointe avec la Banque interaméricaine de développement, la Banque africaine de développement ouvrait la voie à l’utilisation de droits de tirage spéciaux (DTS) en tant que capital hybride, sous réserve de l’approbation du conseil d’administration du FMI. Cette initiative pourrait potentiellement quadrupler la capacité d’effet de levier de la Banque, augmentant considérablement les ressources financières disponibles pour les ODD.
En outre, Adesina a souligné le rôle central du secteur privé dans l’augmentation des investissements dans les ODD, passant de milliards de dollars à des milliers de milliards de dollars. Il a préconisé d’exploiter la puissance des 128 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion des investisseurs institutionnels mondiaux grâce à un recours plus large aux garanties, au développement de projets prêt pour l’investissement et en s’attaquant aux risques de change et monétaires.
Dans son allocution d’ouverture, le président de la Banque islamique de développement, M. Mohammed Al Jasser, a déclaré que les crises telles que le changement climatique, la pandémie de Covid-19 et les conflits persistants continuent de menacer les gains durement acquis au fil des décennies.
« Les principes de prospérité partagée, de partage des risques et d’investissement éthique de la finance islamique constituent une voie claire pour combler le déficit de financement des ODD », a déclaré M. Mohammed Al Jasser, président de la Banque islamique de développement.
M. Al Jasser a en outre déclaré que « la dure réalité à laquelle nous sommes confrontés est que le système financier mondial n’a pas suivi le rythme de l’urgence requise pour réaliser les ODD. Nous devons œuvrer collectivement à la mise en place d’un système financier mondial qui favorise un avenir plus inclusif, plus équitable et plus durable. »
« C’est dans ce contexte que la finance islamique apporte une valeur ajoutée — en donnant la priorité non seulement aux rendements financiers, mais aussi au bien-être global des individus et de notre planète. Ses principes de prospéritépartagée, de partage des risques et d’investissement éthique constituent une voie claire pour combler le déficit de financement des ODD », a-t-il ajouté.
Engager les dirigeants mondiaux dans une action collective
Dans son appel à l’action pour atteindre les objectifs ambitieux fixés par l’Agenda 2030 pour le développement durable, M. Adesina a déclaré que « l’appel du secrétaire général des Nations unies en faveur d’un plan de relance de 500 milliards de dollars par an pour les ODD devrait être pleinement soutenu. »
« Les pays développés doivent accroître leur soutien en consacrant au moins 0,70 % de leur revenu national brut à l’aide publique au développement », a ajouté M. Adesina, entre autres actions cruciales.
Son message était clair : « Donnons de l’espoir au monde en atteignant ces objectifs pour un avenir durable et équitable ! »
Plus tard dans la journée de dimanche, M. Adesina a tenu une série de réunions bilatérales avec des responsables gouvernementaux clés et des institutions de développement à Riyad.
Le président du Groupe de la Banque et le PDG de Saudi Exim Bank, M. Saad Al-Khalb, ont signé un protocole d’accord pour renforcer le commerce bilatéral et la coopération entre le Royaume et le continent africain. Le gouverneur de la Banque africaine de développement représentant l’Arabie saoudite et vice-président du Comité monétaire et financier international, M. Ryadh M. Alkhareif, a assisté à la signature du protocole d’accord.
De gauche à droite : Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, M. Akinwumi Adesina, le gouverneur de la Banque africaine de développement représentant l’Arabie saoudite, M. Ryadh M. Alkhareif, et le PDG de la Saudi Exim Bank, M. Saad Al-Khalb.
Le Fonds saoudien pour le développement (SFD) et le Groupe de la Banque africaine de développement ont également signé un protocole d’accord visant à promouvoir le développement international durable en finançant des projets et des programmes dans les pays bénéficiaires en Afrique.
De gauche à droite : M. Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement, et le Sultan bin Abdulrahman Al-Marshad, PDG du Fonds saoudien pour le développement.
L’accord a été signé au siège du Fonds par le PDG du Fonds saoudien pour le développement, le Sultan bin Abdulrahman Al-Marshad, et par M. Adesina.
La cérémonie de signature s’est déroulée en présence du gouverneur de la Banque africaine de développement représentant le Royaume d’Arabie saoudite, M. Ryadh bin Mohammed Alkhareif, et du vice-président exécutif du SFD, M. Faisal bin Mohammad Al-Qahtani.
Grâce à ce protocole d’accord, les deux parties s’emploieront à échanger des expériences et des connaissances, à promouvoir les meilleures pratiques en matière de cofinancement, à contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable et à maximiser l’impact sur le développement, entre autres.
L’Arabie saoudite va signer des accords de 533 millions $ avec des pays africains
(Agence Ecofin) – Riyad, qui revendique déjà 75 milliards de dollars d’investissements sur le continent, prévoit d’investir davantage dans plusieurs secteurs comme les minerais critiques, l’énergie, l’éducation et l’agriculture.
Le Fonds saoudien pour le développement (FSD) signera des accords d’une valeur de 2 milliards de riyals (533 millions de dollars) avec des pays africains, a annoncé le ministre saoudien des Finances, Mohammed Al-Jadaan, à l’ouverture de la Conférence économique saoudo-arabo-africaine qui a démarré ce jeudi 9 novembre à Riyad.
« Les accords seront conclus avec une multitude de pays et d’institutions sur le continent. Notre partenariat avec les pays africains est solide et ne cesse de se développer. Dans les domaines de l’énergie, de l’éducation et de l’agriculture, entre autres, le Royaume considère l’Afrique comme une destination et un partenaire de choix pour les investissements », a-t-il déclaré sans plus de précision. Et d’ajouter : « Nous travaillons avec des partenaires pour soutenir le Ghana et d’autres pays en ce qui concerne leur dette ».
Le ministre saoudien de l’Investissement, Khalid Al-Falih, a indiqué de son côté que le Public Investment Fund (PIF), le fonds souverain du Royaume d’Arabie saoudite, qui dispose de plus de 700 milliards de dollars d’actifs sous gestion, prévoit également d’annoncer des investissements significatifs en Afrique.
« Le Public Investment Fund regarde l’Afrique avec beaucoup d’intérêt, et je pense qu’il fera en temps voulu des annonces qui changeront la donne », a-t-il souligné.
« Les investissements saoudiens en Afrique s’élèvent déjà à 75 milliards de dollars. C’est un bon chiffre, mais je pense que nous ne faisons qu’effleurer la surface, au regard du grand potentiel dont nous avons parlé aujourd’hui », a ajouté M. Al-Falih, indiquant que la coentreprise formée en janvier 2023 par le fonds souverain et la compagnie minière saoudienne Ma’aden s’apprête à investir dans le secteur des minerais critiques sur le continent.