Mamadou Ndiagna Ndiaye a sifflé la fin des polémiques sans laisser s’installer le moindre doute : jusqu’ici tout se passe normalement. Lors d’une conférence de presse, samedi, dans un hôtel de la place, le président du COJOJ (Comité d’Organisation des JOJ Dakar 2026) et ses collaborateurs ont décidé de lever tous nuages que certains comme Barthélémy Dias, maire « démis » de Dakar ont voulu faire planer sur le ciel de ces premières olympiades en Afrique. C’était un Ndiagna Ndiaye sans tabou !
Le chien aboie, la caravane passe ! Mamadou Ndiagna Ndiaye ne semble nullement ébranlé par les accusations de Barthélémy Dias ni par « les manœuvres souterraines » d’un certain El Hadj Amadou Dia Ba (selon des sources très impliquées) qui tenteraient de jeter du discrédit dans la façon de procéder, du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse, Dakar 2026.
Ndiagna ne danse pas le « Diaz »
Lors de ce traditionnel rendez-vous avec la presse sportive (chaque nouvel an ou à la veille), le président du CNOSS (Comité National Olympique et Sportif Sénégalais), en a profité pour mettre les points sur les I. « Nous avons une équipe de mission, pas une équipe de gestion… C’est un moment de clarification, face à la bordée d’inexactitude d’arguments hallucinants aux allures de procès. Il ne s’agit pas de régler quoi que ce soit, ni d’alimenter une controverse privée de sens. Je considère qu’on peut se tromper de bonne foi, mais pas tout le temps », a indiqué d’emblée, le président du COJOJ, entouré de ses proches collaborateurs.
En effet, devant une meute de journalistes qui, sans doute, attendait avec impatience, la version du responsable en chef de l’organisation de ces premières olympiades en terre africaineaprès la sortie aux allures d’attaque du maire démis de Dakar, le concerné en question s’est voulu être sans équivoque. « J’ai du respect pour Barthélémy. Je n’ai pas de problème particulier. Pendant les JO de Paris, nous avons déjeuné ensemble. Il ne m’a pas attaqué personnellement mais il a dit qu’il a des projets qu’il voulait faire financer. Dans le Comité d’organisation, nous sommes régis par les textes comme dans tous les événements du CIO. Pour les JO de Paris, ce n’est pas le COJO qui a donné de l’argent à la mairie, c’est plutôt le contraire. Ce que la mairie de Paris a donné au COJO, c’est pratiquement notre budget. Je suis toujours à l’écoute de gens qui nous veulent du bien. Je pense qu’il n’avait pas tous les éléments c’est sans doute pour cela qu’il s’est risqué sur ce terrain» a voulu clarifier Ndiagna Ndiaye.
Lors de la « Retraite du Conseil Municipal de Dakar », le maire de la capitale qui espère encore retrouver son fauteuil d’édile dénonçait le fait de ne pas être suffisamment impliqué dans la gestion des 80 milliards obtenus pour les JOJ. Il n’en ait rien pourtant. Si l’on en croit au président Ndiagna Ndiaye, « en principe, c’est la mairie de Dakar qui apporte quelque chose au COJOJ. La ville de Dakar est la bienvenue, et ses équipes participent énormément au travail. Lors de la réunion d’hier (vendredi), le secrétaire général y participé et dit de bonnes choses. Bien évidemment, le mandat, c’est la mairie qui l’a. La ville de Dakar siège dans le COJOJ mais aussi en Commission des marchés, c’est leurs représentants ou suppléants qui se chargent de gérer les comptes. Sur les 80 milliards, nous avons refait la Piscine, la caserne Samba Diéry Diallo o aura lieu les compétitions d’équitation et le stade Iba Mar Diop (40 millions d’euros). Il y a aussi un post très lourd (le transport), il est évalué en 2022 à 32 millions de dollars…»
La transparence en bandoulière
Par ailleurs, le COJOJ a levé les incompréhensions sur le rôle de la ville de Dakar, dans le choix du Sénégal pour abriter ces joutes. « C’est le Comité National Olympique qui candidate mais pour cela, il faut des lettres de soutien, la ville de Dakar l’a signée en tant que première adjointe au maire, Soham El Wardini. En plus des signatures des autorités étatiques. Maintenant, quand le CNO gagne, il y a l’obligation de constituer un Comité d’organisation sous la forme d’une association ou d’une fondation. C’est cette association COJOJ qui a porté Mamadou Diagna Ndiaye à la tête » a rappelé Ibrahima Wade, coordonnateur du COJOJ. Et pour ne rien cacher, le COJOJ produit des rapports mensuels au CIO et à toutes les autorités. Mieux encore, pour les règles de gestion financière, tout se passe sous l’œil de l’inspecteur du Trésor désigné par le ministère des Finances. « Nous avons aussi mis en place une agence judiciaire et c’est le cabinet Mazars qui vérifie toutes les dépenses avant de payer. Comme toutes les associations, il faut un commissaire aux comptes. Cela a été le 23 décembre 2024 et le l‘auditeur aura le temps de vérifier les comptes », renseigne encore Mr Wade. Le président Diagna Ndiaye d’assurer qu’ « il n’y a pas d’ambiance de bamboula au COJOJ» puisque lui-même a refusé volontairement de bénéficier de tous les privilèges (salaire, primes, moyens de transport…), qui sont logiquement associés à sa fonction.
Les Fédé et les olympiens biens impliqués
Contrairement à ce qui se dit, le COJOJ travaille, dit-il, en parfaite symbiose avec l’ensemble des Fédérations sportives concernées et les anciens athlètes. « Pour les anciens athlètes, nous avions cet exercice en invitant 5 athlètes de 1964. Je les reçois tout le temps. Amadou Dia Ba, j’ai donné l’accréditation. Je m’en occupé autant qu’on peut le faire. Maintenant, je ne gère pas les arrières pensés. Nous avons confié à Amadou Dia Ba quelque chose pour les jeunes athlètes. Mais on a vu qu’il n’avait pas beaucoup de temps. Nous avons trouvé les voies et moyens pour le confier à Balla Dièye » informe le patron du CNOSS. Le président Diagna Ndiaye s’est dit ouvert à tous ceux qui peuvent apporter leurs expertises à la réussite organisationnelle et sportive de cet événement : « J’ai reçu le champion de MMA, Reug Reug, le champion du monde de King Boxing, l’ancienne athlète Gnima Faye. Donc c’est vraiment nous accuser de sorcellerie que de parler de manque d’implication ».
Le COJOJ a aussi apprécié, à sa juste valeur, l’engagement duchef du gouvernement, lors de sa Déclaration de Politique Générale, sur l’organisation des JOJ 2026. « Ce que le Premier ministre a dit lors de la DPG, c’est très encourageant. Comme le Conseil interministériel, nous avons été séance de travail avec le président Bassirou Diomaye Faye qui nous a retenus à dîner avec le président du CIO et autres. Nous avons été au Cap Vert, et ils ont dit vouloir recevoir la flamme olympique. On va donc élargir le spectre dans la région. Notre objectif c’est de livrer des Jeux » a dit Diagna Ndiaye, membre du CIO. Quant aux chantiers, rien à craindre, ils seront livrés à temps. « Le niveau des travaux de rénovation de la Piscine olympique de Dakar et de la réhabilitation du stade Iba Mar Diop avance parfaitement bien. Nous pensons pouvoir livrer ces infrastructures en décembre 2025 », a promis le coordonnateur du COJOJ. Les travaux de rénovation de ces infrastructures ont été financés par l’Agence française de développement (AFD) à hauteur de 60 millions d’euros (40 milliards CFA). A 22 mois de la tenue de ces 4ème Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2026, tout semble donc de dérouler à merveille malgré quelques spéculations de certains.
Jacques Victor GOMIS