Vainqueur de Sa Thiès qui était pourtant donné favori, Eumeu Sène a réussi de se refaire une santé dans l’arène, malgré son âge avancé. De l’endurance, de la résistance, du mental, de la technique, de l’expérience… tout y était. Le « fou » Tay Shingher est encore là !
Les amateurs de la lutte avec frappe ont été bien servisdimanche, à l’Arène Nationale. La grande affiche de ce gala organisé par Baye Ndiaye et Albourakh Events, a vraiment tenu toutes ses promesses.
« Dama am doolé » (j’ai de la force). Cette phrase prononcée par le leader de l’écurie Tay Shingher juste après la fin du combat confirme tout ce qu’il avait dit lors de ses derniers face à face d’avant combat avec sa victime du jour. Alors qu’il n’était pas donné favori, mai Eumeu Sène a déjoué dimanche, tous les pronostics pour venir à bout de Sa Thiès de manière spectaculaire. Il a fallu plus de trois minutes de round d’observation pour qu’enfin, les hostilités soient lancées. Les deux adversaires se sont lancés dans une bagarre de rue sans que personne ne soit véritablement atteint. Toutefois, au coursde ces échanges de coups, le frère cadet de Balla Gaye 2 a contracté une blessure à la main qui a nécessité une intervention médicale. À son retour dans l’arène, il engage le combat avec son adversaire qui cette fois ci parvient à avoir une prise. Eumeu Sène a réussi à ceinturer son adversaire avant de le projeter au sol après deux tentatives, scellant une belle et incontestable victoire.
Si pour Sa Thiès, ce résultat reste à travers sa gorge n’ayant pas pu prendre sa revanche par procuration par procuration (pour son frère ainé, Balla Gaye 2 battu à deux reprise par son bourreau du jour), pour Eumeu Sène c’est une réviviscence au prix du sérieux, du courage, de la technique, de la témérité et surtout du physique. L’ancien lieutenant de Mohamed Ndao Tyson vient ainsi de redonner le sourire à Pikine après la grande désillusion subie avec les autres lutteurs de Pikine contre Modou ; mais aussi redorer son propre blason après sa dernière défaite concédé face à Tapha Tine. Mais en réalité, c’est lors de ce combat que le chantre de Tay Shingher a donné les prémices de retour en force pour avoir tenu la dragée haute au colosse de l’écurie Baol Mbollo l’envoyant même chez « Ardo » (chez le médecin pour se faire soigner) mais ce dernier lui a finalement imposer son poids pour remporter ce combat pénible.
Cette belle victoire vient de démontrer qu’Eumeu Sène n’est pas encore prêt à servir d’escalier aux jeunes lutteurs. Mieux, elle sonne comme un avertissement pour les autres, de la même génération que Sa Thiès qui pensent que l’’ex-roi des arènes avait perdu de son superbe. Aujourd’hui, l’un des plus expérimenté de l’arène pour avoir fait près de 25 ans de carrière, mais Eumeu tient toujours physiquement. En tout cas, il n’a rien à envier sur ce plan, aux plus jeunes. Le champion de Pikine doit cette longévité à son sérieux et sa bonne hygiène vie. Une belle leçon pour les lutteurs qui se métamorphose physiquement ; ce qui n’est pas sans conséquence.
Jacques Victor GOMIS