juin 1, 2025
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Politique

POLITIQUE : Ni le pouvoir ni l’opposition ne contrôlent le Conseil constitutionnel

Le Sénégal a une démocratie solide. Cette phrase est devenue une lapalissade à travers le monde. Pour preuve, la plus haute juridiction du pays, en l’occurrence le Conseil constitutionnel (CC) vient de le prouver hier, contrairement aux supputations et vœux des gens de mauvaise foi ou d’oiseaux de mauvais augure. Les « Sept sages » ont débouté la coalition au pouvoir de sa demande d’écarter la liste de « Yewwi Askan Wi » (AW) du département de Dakar. Cette coalition de l’opposition va finalement participer aux élections législatives de Juillet prochain. Le CC s’est montré impartial, peut-on dire, en battant en brèche la décision n° 006062 du 17 mai 2022 de la Direction générale des élections qui s’appuie sur le « rapport de la Commission de Réception des dossiers de Déclaration de Candidature pour les élections législatives du 31 juillet 2022, concernant la liste de la coalition YEWWI ASKAN WI au scrutin majoritaire pour le département de Dakar ». Pour les « Sept sages » une telle décision n’est pas justifiée, et est mal fondée.

Ce n’est point une surprise. La décision rendue hier par le Conseil constitutionnel en faveur de la coalition « Yewwi Akan Wi » suit juste une logique du droit. La justice n’a pas de coloration, elle est impartiale. Aucune formation politique que ce soit du côté du pouvoir ou de l’opposition ne saurait dicter ses acteurs ce qu’ils doivent faire. Si tel était le cas,  les « Sept sages » allaient suivre la volonté de la coalition présidentielle, Benno Bokk Yakaar, pour disqualifier la liste départementale de Dakar de Yewwi Askan Wi. Hélas pour BBY, le CC a rejeté la décision de la Direction générale des élections (Dge) sur l’invalidation de cette liste de Yaw. La Dge avait notifié à la coalition le rejet de la liste pour non-respect de la parité. Pour Papa Oumar Sakho et Cie, les arguments évoqués par la DGE ne sont pas valables.

Par ailleurs, il faut noter que les magistrats ont aussi délibéré sur le second recours déposé par le mandataire de YAW, Déthié Fall. Là, il faut retenir que Yewwi Askan Wi n’a pas eu gain de cause sur point. Le Conseil constitution a simplement rejeté les recours en annulation de la liste de la coalition Benno Bokk Yakaar.

De ces décisions du CC, l’on retient que, loin de ce que beaucoup pourraient imaginer, la justice n’est ni contrôlée par le camp du pouvoir ni par l’opposition. Les magistrats ont prouvé qu’aucune pression n’exercée sur eux dans leur travail. Leur indépendance n’est pas à négocier. Les personnes partent, les institutions demeurent. Le Conseil constitutionnel ne peut nullement favoriser une partie au détriment de l’autre.  Ses décisions doivent respectées. Le CC est un acteur principal dans la stabilisation du pays. Les appels à l’insurrection, au soulèvement, aux manifestations violentes peuvent être évités si l’on sait que le pays a des arbitres comme le CC qui seront toujours là à défendre les intérêts de tout un chacun sans prendre parti mais avec rigueur et vérité.

En acceptant la décision du Conseil constitutionnel, le camp du pouvoir qui pouvait ruer dans les brancards pour protester contre une telle sentence, aurait compris qu’une autre posture allait engendrer des conséquences néfastes pour le pays. L’opposition, quant à elle, doit rabattre les cartes et être moins belliqueuse en faisant confiance aux acteurs de la justice du pays. Pour le Pr Ismaïla Madior Fall, ancien Ministre de la Justice, dans un Etat de droit, tout le monde doit accepter la décision du Conseil constitutionnel.  Al’en croire, « même si nous ne sommes pas d’accord, on accepte la décision du Conseil constitutionnel ».

Selon le constitutionnaliste, « Nous sommes des démocrates, nous respectons la décision du Conseil constitutionnel. Nous sommes dans un Etat de droit et nous avons une justice indépendante. Même si nous ne sommes pas d’accord, on l’accepte ». Le Pr Ismaïla Madior Fall dira, par ailleurs, que «la majorité, sous le leadership du président de la République, acceptera toutes les mesures prises par des institutions républicaines comme la justice ». Et de soutenir que « les Sénégalais n’attendent pas qu’on fasse un appel à l’insurrection, parce que nous œuvrons pour la paix ».

Rokhaya D. KEBE

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