avril 16, 2025
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PRÉSENCES ET RIVALITÉS SINO-TURQUES SUR LE CONTINENT AFRICAIN : La politique étrangère turque et l’Afrique

Jusqu’à la fin de la Guerre froide, la politique étrangère turque demeure conditionnée par des thématiques de sécurité et une forte dépendance vis-à-vis des États-Unis dans ce domaine, notamment en matière d’équipements militaires. Pays de l’OTAN, isolée sur les dossiers kurde et chypriote, la chute de l’URSS permet à ses dirigeants de diversifier les partenariats dans de multiples directions. États turciques d’Asie centrale, Asie orientale, candidature à l’UE et continent africain. Cette diplomatie multidirectionnelle, d’abord peu fructueuse, fera l’objet d’une véritable conceptualisation par le politologue Ahmet Davutoğlu dans son ouvrage La Profondeur stratégique (Stratejik Derinlik), publié en 2001, amenée à devenir « la doctrine Davutoğlu » parfois résumée par le slogan un peu simplificateur « zéro problème avec les voisins » (Komşularla Sıfır Sorun Politikası). Cette réflexion invite à un changement de regard profond sur la Turquie, condamnée selon Davutoğlu à demeurer une périphérie occidentale dans la conception que les élites kémalistes laïques se font du pays, en considérant la géographie et l’histoire de la Turquie et du peuple turc.

En un mot, la Turquie doit se concevoir non comme une périphérie, mais un centre, ou du moins un pont entre plusieurs bassins autrefois mis en relation par l’Empire ottoman, mais par des moyens pacifiques, diplomatiques et commerciaux. Fervent musulman et membre comme Erdoğan de la puissante confrérie Nakşibendiyye, il deviendra conseiller de ce dernier après la victoire de l’AKP en 2002, puis ministre des Affaires étrangères entre 2009 et 2014 et enfin Premier ministre jusqu’en 2016. La victoire de l’AKP est indissociable de l’affirmation d’une sociologie conservatrice et pieuse d’entrepreneurs d’Anatolie, actifs dans les domaines du BTP ou de l’industrie et à la recherche de nouveaux marchés. La diplomatie de l’AKP n’a depuis cessé de prendre en compte cet impératif, renforcé par le succès de certaines PME de cette bourgeoisie des « Tigres anatoliens », dont certains éléments sont aujourd’hui à la tête de holdings et forment une oligarchie proche du pouvoir, à l’image d’un Mehmet Cengiz ou de Murat Ulker. Toutefois la politique du « zéro problème », mise à l’épreuve des Printemps arabes, des audacieux choix tactiques d’Erdoğan et de ses ambitions de réforme constitutionnelle, rencontre d’immenses difficultés. Davutoğlu démissionne en 2016, quelques mois avant la tentative de coup d’État manqué, en aout 2016, contre le même Erdoğan, dont les pouvoirs présidentiels seront finalement renforcés à l’issue d’un référendum tenu l’année suivante. Sans signifier la fin d’une politique étrangère guidée par « la doctrine Davutoğlu » celle-ci sera mise en balance avec la doctrine concurrente du Mavi Vatan (Patrie bleue) énoncée pour la première fois en 2005 par l’amiral Cem Gürdeniz, laquelle a pour objectif de renforcer les positions maritimes de la Turquie d’un point vue juridique et géostratégique. Promue doctrine officielle en 2020 par Erdoğan, les deux visions demeurent néanmoins coexistantes au sein de la politique étrangère turque dont le dirigeant est depuis 2023 Hakan Fidan, ancien directeur du MIT (Millî İstihbarat Teşkilatı), service de renseignement turc. Autrefois « trading state », la Turquie recourt de manière croissante aux moyens d’un « territorial state », lequel accorde une plus grande rentabilité aux logiques de contrôle militaire qu’au commerce, selon la terminologie de l’historien Rosecrance.

Le plan du gouvernement Yilmaz « politique d’ouverture à l’Afrique », adopté en 1998, constitue l’acte fondateur de la politique africaine de la Turquie. Néanmoins, c’est suite à la victoire électorale de l’AKP en 2002 qu’une diplomatie africaine « rythmée » et véritablement « multidimensionnelle » est menée avec énergie et en premier lieu par le Premier ministre puis président Erdoğan en personne, dirigeant non africain plus visible en Afrique qu’aucun autre. En 2005, la Turquie devient membre observateur de l’Union africaine puis partenaire stratégique de l’UA en 2008. Si la Turquie totalise alors 12 ambassades sur le continent, après trois sommets Afrique-Turquie, tenus en 2008, 2014 et 2021, elle en compte 44 en 2023, tandis que le commerce bilatéral total est passé de 5,4 milliards US$ en 2003 à 32 milliards en 202231 sur l’ensemble du continent. L’agence de développement turque, la TIKA (Türk İşbirliği ve Koordinasyon Ajansı) possède des bureaux dans 22 pays africains, a financé près de 1800 projets entre 2017 et 202232 et le DEIK (Dış Ekonomik İlişkiler Kurulu), conseil turc des relations économiques extérieures, a ouvert 34 antennes en Afrique subsaharienne entre 2008 et 2018. Sur le plan culturel, 48 instituts Yunus Emre y enseignent le turc et avec la puissante Diyanet, attribuent des bourses à des étudiants africains. 21 547 étudiants venus d’Afrique étaient ainsi inscrits en cursus universitaire en Turquie en 2019. Dans ce bilan non exhaustif, il convient d’évoquer le cas somalien, pays jouissant d’une relation particulière avec la Turquie.

En aout 2011, le Premier ministre Erdoğan se rend en effet avec son épouse dans cet état failli, dévasté par la sécheresse, et alors que les Shebab contrôlaient encore une partie de Mogadiscio quelques jours auparavant, annonce qu’il ouvre une ambassade dans le pays pour coordonner l’action humanitaire turque. 13 ans après ce pari audacieux, un hôpital de Mogadiscio porte le nom du président turc, une base militaire turque y fut ouverte en 2017 et des activités de prospection pétrolière ont récemment été engagées au large de la Somalie, pays qui recèle en outre des gisements d’uranium et de métaux rares, tels que le cuivre et la bauxite. Ces forces apparentes reposent néanmoins sur une faiblesse. L’implantation et l’influence de la Turquie sur le continent africain doivent en effet beaucoup au mouvement religieux Hizmet de l’imam Fetullah Gülen, ancien allié d’Erdoğan accusé d’être à l’origine du coup d’État de 2016. Les écoles Gülen ont en effet longtemps joui d’un grand prestige auprès des populations et des élites africaines, et certains dirigeants en exercice en reçurent l’enseignement ou y placèrent leurs enfants. Définies comme terroristes depuis 2016 par Ankara, les écoles du Hizmet sont devenues un enjeu sécuritaire et diplomatique entre la Turquie et les pays africains, la première faisant pression sur les seconds pour obtenir de fermer les écoles de force afin de les remplacer par celles du mouvement Maarif. Si la Somalie, la Guinée ou le Tchad ne firent aucune difficulté, certains y virent une atteinte à leur souveraineté, comme le Nigéria ou au Mozambique, où le ministre de la Défense Mtumuke, proche des réseaux Gülen, s’y opposa. Au déploiement des écoles Maarif promues par l’AKP, s’ajoute le recours au kidnapping par le MIT et à l’extradition de cadres du Hizmet comme en 2018 au Gabon, ou lorsqu’en octobre 2024, quatre ressortissants turcs furent remis aux autorités turques par le Kenya, quelques jours après l’annonce du décès du maître, pour le plus grand mécontentement d’une partie de l’opinion kenyane.

ENJEUX DE RIVALITÉS SINO-TURQUES SUR LE CONTINENT AFRICAIN

Pour la Chine et la Turquie, le continent africain peut donc incarner, outre ses ressources, cet espace de projection politique et un marché ouvert sur le plan normatif, rencontrant la volonté de s’affranchir du monopole politique et commercial dont les acteurs occidentaux ont pu bénéficier par le passé. Si les deux pays peuvent ponctuellement voir leur discours et leurs intérêts converger, afin de dénoncer l’hybris coloniale et « le néo-colonialisme », ou encore bénéficier conjointement du rejet des opérateurs occidentaux dans le sillage des récents coups d’État survenus au Sahel, à l’image d’Orano au Niger, ces mêmes discours et ces intérêts peuvent également entrer en conflit ou être mis en concurrence par les dirigeants ou les populations africaines. Sans prétendre à l’exhaustivité, quelques exemples peuvent être fournis afin d’illustrer les principaux aspects de cette compétition.

Chine et Turquie mobilisent la mémoire d’une impérialité douce et ancienne sur le continent africain nettement distincte de la colonisation occidentale, laquelle aurait brisé le cadre harmonieux de ces relations. Qu’importe que l’expédition de Zheng He fut hautement militarisée et que l’Empire ottoman ait été impliqué lui aussi dans la traite des esclaves africains, ces narratifs sont mis au service d’une compétition pour la défendre la « voix de l’Afrique »  et sa représentation au niveau multilatéral. Le président Erdoğan n’hésite pas à contester ce rôle à la Chine, pour porter une « troisième voie » valorisant l’entreprise individuelle et le conservatisme, entre le libéralisme progressiste occidental  et le modèle chinois du développement contrôlé par l’État, avec une insistance particulière auprès des populations musulmanes et des 26 États africains de l’OCI. Ce positionnement a notamment permis à la Turquie d’être élue membre non permanent du Conseil de Sécurité en 2008 grâce au vote de 51 États africains, mandat au cours duquel elle dénonça d’ailleurs « un quasi-génocide » mené par la Chine contre les musulmans du Xinjiang. La rénovation du patrimoine ottoman ou la présence de médias turcs en Afrique sont des atouts dans cette compétition pour « les cœurs ». Le journal turc TRT publie des contenus en 41 langues dont le swahili, le portugais, le haoussa et le français, tandis qu’Anadolu Agency publie dans 13 langues, dont le français, à l’intention du public africain francophone. Le PCC, dans le cadre de « la guerre de l’opinion publique » a déployé des moyens considérables dans le domaine, à travers ses médias d’État Xinhua et CGTN ou les autorisations accordées au média privé Star Times. Xinhua qui possède d’importants bureaux à Nairobi fait ainsi appel à des collaborateurs africains afin d’affiner ses narratifs et les adapter aux cultures locales, tandis que plus de 1000 journalistes chinois africains furent élus à des programmes de formation en Chine depuis 2014 dans le cadre de la promotion de la BRI.

Course aux marchés publics, construction et contrôle d’infrastructures

Le secteur du BTP constitue un premier terrain de concurrence – et ponctuellement de coopération – entre entrepreneurs turcs, tels qu’Atlas, Dekinsan ou Elbayrak avec des entreprises d’État chinoises, notamment en Afrique du Nord. En Algérie plus particulièrement, China Communication Construction Company et China Railway Construction Corporation ont longtemps pu écraser leurs concurrents turcs grâce à la supériorité de leurs capacités financières et leurs liens avec les administrations locales afin d’accéder à des marchés publics. Mais ces mêmes liens leur valent aujourd’hui d’être éloignées au profit des entreprises turques, visiblement soutenues par le président Tebboune.

Le groupe turc Summa, très lié à l’AKP, bien implanté en Libye et dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne à plusieurs titres, a obtenu et mené à bien de nombreux marchés publics notamment dans le secteur de la construction somptuaire, en réalisant des stades, des hôtels ou des centres commerciaux, au Rwanda, au Sénégal ou en Guinée Équatoriale, du fait de sa bonne relation avec les différents dirigeants. Soutenue par Erdoğan, Summa s’est ainsi imposée face à des concurrents chinois pour des projets prestigieux, comme le Parlement de Guinée Équatoriale, des centres de convention ou Rwanda et en Éthiopie ainsi que des centres commerciaux. Mais Summa et d’autres grandes entreprises turques, telles que le groupe Albayrak, Limak, TAV, ou Yapı Merkezi, obtiennent également des marchés publics assurant à ces entreprises la construction et la gestion d’infrastructures stratégiques, tels que des routes, des chemins de fer, des ports et des aéroports, et en plusieurs occurrences, au détriment d’entreprises d’État chinoises.

L’Ouganda a ainsi attribué à Yapı Merkezi en janvier 2023 la construction du tronçon de chemin de fer Malaba-Kampala, après avoir initialement confié le projet à China Harbour Engineering Company, laquelle n’avait pas honoré son engagement. Entre 2017 et 2021, Yapı Merkezi avait déjà damé le pion aux géants de la construction chinoise CRCC et CCECC en Tanzanie, en remportant successivement les contrats de construction de quatre tronçons de la ligne Dar es-Salaam-Mwanza, après un succès analogue en Éthiopie. L’entreprise turque avait d’ailleurs fait appel à des capitaux japonais pour compenser les faiblesses turques en matière financière. Concernant les ports, l’entreprise Albayrak, déjà gestionnaire du port de Mogadishio, a étendu ses activités en Afrique de l’Ouest au détriment de China Harbour Engineering, après avoir obtenu en 2018 le contrat pour l’extension du port de Conakry initialement attribué à ce dernier en 2016. Dans ces différents cas, l’aversion croissante du PCC en matière de prise de risques semble converger avec la volonté des partenaires africains de limiter leur niveau d’endettement envers la Chine. Mais la qualité du travail turc est également jugée supérieure à celle de leurs concurrents chinois, à coût équivalent, et les premiers font en outre appel à la main-d’œuvre locale. Les acteurs turcs, opportunistes et plus enclins au risque, tirent parti des « vides » chinois en ciblant ces points stratégiques, lesquels donnent accès aux abondantes ressources africaines.

Concurrence dans le domaine sécuritaire

La forte demande exercée par les États africains et en particulier sahéliens en matière de sécurité converge avec le besoin de stabilité et de protection des intérêts étrangers dans ces pays. Les industries de défense turque et chinoise permettent ainsi de transformer la charge induite par une force projetée afin de défendre ces actifs, réponse toujours impopulaire, en marchés pour ses entreprises. À la faveur de la guerre en Ukraine, la part de la Chine en matière d’exportations d’armements sur le continent africain augmente au détriment de la Russie, leader historique sur ce marché, et avec une part de 19 % des armes vendues en Afrique subsaharienne, demeure loin devant la Turquie. Mais le volume des exportations d’armes turques a néanmoins crû de manière spectaculaire depuis 2020, passant de 82 à 460 millions de dollars entre 2020 et 2021. Tené Brahima Ouattara s’inquiétait ainsi de la prolifération des redoutables drones TB2 en Afrique de l’Ouest, déjà achetés par le Niger, le Tchad, l’Éthiopie ou le Burkina Faso, aux côtés des blindés Cobras d’Otokar ou les Hızır de Katmerciler, également très demandés sur tout le continent. Dans ce secteur notamment, suite à la récente vague de coups d’État militaires les anciennes colonies françaises sont devenues l’objet d’une véritable course aux contrats de défense entre entreprises turques et chinoises. Le chinois Norinco a ainsi ouvert un bureau au Sénégal en août 2023, tandis que la société privée turque SADAT, déjà présente selon son dirigeant dans « une dizaine d’États africains de l’OCI » recruterait des agents francophones pour s’imposer en Afrique de l’Ouest à partir de 2025. Bien qu’elles revendiquent un autre modèle, SADAT et à présent EKOL peuvent tirer parti des récents revers essuyés par Wagner/Africa Corps face aux Touaregs du Mali, tandis que les ESSD chinoises, telles que DeWe ou COSG, historiquement plus implantés en Afrique de l’Est, suivent à présent les intérêts chinois sur l’ensemble du continent.

Concurrence dans le domaine de l’extraction de ressources

En 2013, le Premier ministre Erdoğan affirmait dans un discours au Gabon « l’Afrique appartient aux Africains, nous ne sommes pas là pour l’or ». Néanmoins, plus de dix ans après, des entreprises turques telles que Lydia Madencilik, propriété d’Ahmet Çalık, ou Miller Holding exploitent l’or et le cuivre en République démocratique du Congo, tandis qu’Avesoro, filiale du groupe MAPA contrôle l’important gisement de Youga, au Burkina Faso, depuis 2017. Même si les juntes sahéliennes ont récemment durci le ton envers les groupes miniers venus de Turquie et d’ailleurs, les miniers turcs demeurent actifs au Mali ou au Niger. Si dans ce secteur hautement compétitif, la rivalité ne se limite pas au cas sino turc, le cas du Niger requiert une attention particulière. Alors que Summa, qui exploite les gisements d’or de Bouli depuis 2018, a mené à bien la construction de deux aéroports et d’une route dans le pays, le ministre de l’Énergie turc Alparslan Bayraktar signait à Niamey au mois de juillet dernier un accord en vue d’accroître la prospection pétrolière et gazière par des entreprises turques au Niger, suivi en octobre d’un autre protocole visant à étendre la « coopération dans le domaine minier à de nouvelles dimensions ». Celui-ci pourrait porter sur l’extraction d’uranium du pays. Or les deux géants chinois de l’énergie CNPC pour le pétrole et CNNC pour l’uranium, possédant plus de 6 milliards de dollars d’investissements cumulés au Niger, pourraient pâtir de cette concurrence56, peut-être organisée afin d’augmenter les rentes de l’État perçues auprès des multinationales déjà implantées dans le pays. Néanmoins, cette offensive turque au Niger s’est accompagnée là encore d’un séduisant volet sécuritaire qui a déjà pris forme.

ÉLÉMENTS DE PROSPECTIVE

Alors qu’une guerre commerciale entre la Chine et l’UE s’est cristallisée au cours de l’année 2024 autour de la question des voitures électriques, l’Éthiopie interdisait au mois de février l’importation de voitures thermiques. En partie liée à des questions de pénurie de carburant, cette mesure bénéficie évidemment à Pékin, laquelle y trouve l’opportunité de débouchés alternatifs futurs pour ses voitures, mais également l’ensemble de son industrie des énergies renouvelables. Dans ce secteur, la première voiture électrique turque, la TOGG t10X, produite depuis 2022, du fait de son prix élevé, semble plutôt destinée aux marchés européens et aux pays du Golfe. Les découvertes éventuelles d’hydrocarbures au large de la Somalie inciteront sans doute en revanche la Turquie à prioriser la sécurisation de la très instable route de Suez, ce que la base actuelle de Mogadiscio, conçue pour des objectifs de formation, ne lui permettra pas de faire. Le Soudan lui a cédé en bail l’île de Suakin et les accords passés avec la Somalie autorisent la marine turque à déployer des navires de guerre dans les eaux territoriales somaliennes afin de protéger ses exploitations. Cet élément laisse envisager des perspectives de concurrence accrue entre les différentes puissances des BRICS+, ou aspirant à le devenir, engagées dans l’effort de sécurité de cette région vitale pour l’ensemble du commerce mondial, comme autant d’opportunités de coopération. Enfin, sans exclure la possibilité que Donald Trump, autrefois enclin à soutenir les forces kurdes, ne prenne des décisions limitant les capacités de projection d’Ankara, la position de la Turquie semble néanmoins de plus en plus solide en Libye, accès vers le Niger et le Sahel, et de manière générale, dans de nombreux territoires autrefois sous contrôle ottoman. Jonathan Bonjean / Analyste

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