La résolution adoptée ce 31 octobre 2025 par le Conseil de sécurité des Nations Unies marque un tournant historique dans le traitement du dossier du Sahara occidental.
Pour la première fois depuis plus de trente ans, le Conseil désigne clairement l’autonomie sous souveraineté marocaine comme la solution la plus viable et la plus réaliste pour parvenir à un règlement politique durable et mutuellement acceptable.
Cette orientation représente bien plus qu’un simple changement de ton : elle traduit une recomposition profonde de la lecture internationale du conflit, en privilégiant désormais le réalisme diplomatique, la stabilité régionale et la primauté du compromis sur les postures idéologiques qui ont longtemps paralysé le processus onusien.
Une résolution à portée historique
La résolution, proposée par les États-Unis et soutenue par une majorité de membres du Conseil, réaffirme :
• Que la solution au différend doit être politique, pragmatique et durable, fondée sur le compromis ;
• Que le plan d’autonomie marocain de 2007 constitue “une base sérieuse, crédible et réaliste” pour avancer vers ce règlement ;
• Que le droit à l’autodétermination doit s’exercer dans un cadre compatible avec la stabilité régionale, reconnaissant que l’autonomie peut en être une forme légitime ;
• Que les parties sont invitées à reprendre sans délai les négociations sous les auspices du Secrétaire général ;
• Que le mandat de la MINURSO est renouvelé pour une année supplémentaire, avec un accent renforcé sur les droits humains, la coopération régionale et la confiance mutuelle.
Avec 11 voix pour, 3 abstentions (Russie, Chine, Pakistan) et une absence de vote de l’Algérie, cette résolution constitue un signal diplomatique clair : la communauté internationale considère désormais le plan d’autonomie non plus comme une option parmi d’autres, mais comme le point d’équilibre autour duquel doit se bâtir la paix.
Une reconnaissance implicite du réalisme sahraoui
Cette évolution vient valider, dans les faits, la vision politique du Mouvement Sahraoui pour la Paix (MSP), né précisément pour défendre cette approche d’ouverture et de compromis.
Depuis sa fondation, le MSP — sous la direction de Hach Ahmed Baricalla — a plaidé pour un réalisme sahraoui : celui d’un règlement négocié, garantissant la dignité et les droits du peuple sahraoui tout en préservant la stabilité régionale.
Le Conseil de sécurité, en plaçant l’autonomie au cœur de sa résolution, rejoint ainsi la position constante du MSP :
la paix ne naîtra ni du maximalisme politique, ni de l’exclusion idéologique, mais d’un dialogue inclusif entre toutes les composantes du peuple sahraoui.
C’est aussi la fin du monopole de représentation qui a figé le dossier pendant un demi-siècle. Le MSP incarne désormais cette alternative légitime, sahraouie, pacifique et constructive.
De Las Palmas à Dakar : la cohérence d’une vision
Bien avant ce revirement diplomatique, les congrès du MSP, de Las Palmas à Dakar, avaient déjà anticipé cette orientation.
Réunis sous le slogan :
« Melga Ehl Sahara – La rencontre saharaouie»,
ces rassemblements ont démontré que les Sahraouis aspirent avant tout à la réconciliation, à la fin des souffrances et à la construction d’un avenir commun.
Les résolutions adoptées lors de ces congrès ont toujours insisté sur une solution sous l’égide des Nations Unies, basée sur l’autonomie et la reconnaissance mutuelle entre toutes les parties concernées.
Ce travail de fond, mené avec constance et responsabilité, trouve aujourd’hui un écho direct dans la nouvelle orientation du Conseil de sécurité : le monde parle désormais le langage du MSP.
Appel à l’Envoyé spécial de l’ONU
Le Mouvement Sahraoui pour la Paix lance un appel solennel à M. Staffan de Mistura, Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies, pour qu’il intègre officiellement le MSP dans les prochains cycles de négociations.
Cette intégration est essentielle pour garantir la diversité de représentation du peuple sahraoui.
Exclure le MSP, c’est ignorer la voix de milliers de Sahraouis qui refusent la polarisation et qui croient en la paix, à l’unité et au développement.
Les Nations Unies doivent accompagner ce changement d’ère en ouvrant la table du dialogue à tous les acteurs sahraouis, dans un esprit d’équité et de responsabilité.
Pour une paix juste, réaliste et partagée
La résolution du 31 octobre 2025 n’est pas un aboutissement, mais le commencement d’une nouvelle ère.
Elle confirme que le Sahara occidental n’a plus besoin d’un affrontement idéologique, mais d’un projet collectif, porté par ses propres enfants, et soutenu par la communauté internationale.
Le MSP réaffirme son engagement à poursuivre la voie de la conciliation, du dialogue et du réalisme, fidèle à son slogan :
“La paix par la raison, l’autonomie par la justice.”
L’histoire retiendra que, dans le tumulte des blocs et des intérêts, une voix sahraouie libre a su tracer le chemin de l’espérance — celui d’un peuple qui choisit enfin la vie, la stabilité et la dignité.
Par Hamoud Ghaillani –
