Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a réitéré la position du gouvernement espagnol sur le conflit du Sahara occidental, en soulignant l’urgence de trouver une solution pour éviter que l’impasse actuelle ne se prolonge indéfiniment
Commentant les déclarations du ministre Albares, le porte-parole officiel du Mouvement sahraoui pour la paix, Salek Rahal, a estimé qu’elles étaient « opportunes car elles rappellent la nécessité pour la communauté internationale de trouver rapidement une solution à ce conflit et de débloquer le processus de solution de compromis recommandé par le Conseil de sécurité ».
Salek Rahal a rappelé que le MSP avait exprimé sa satisfaction face à la nouvelle position du gouvernement espagnol, qui sort d’une « neutralité négative » maintenue depuis le début du conflit, pour encourager les parties et l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, M. De Mistura, à s’efforcer de parvenir à un règlement politique.
« Nous partageons l’avis du ministre Albares quant à la responsabilité de ceux qui se cachent derrière de prétendus principes pour maintenir une situation gelée indéfiniment sans se soucier des souffrances des personnes dans les camps de Tindouf, a déclaré Salek Rahal.
« C’est pourquoi, a-t-il ajouté, nous pensons qu’il est essentiel et urgent de modifier le format de la table ronde que M. de Mistura a l’intention d’organiser et d’inclure le Mouvement sahraoui pour la paix (MSP) comme interlocuteur dans les pourparlers de paix ».
Dans une interview avec l’émission La Cafetera de Radiocable, M. Albares a déclaré que ce qui encourage son gouvernement est « la détermination de ne pas permettre qu’une situation bloquée depuis 50 ans se poursuive pendant encore cinq décennies ou cent ans ».
Le ministre a également sévèrement critiqué ceux qui préfèrent maintenir le conflit dans un état d’inactivité. « Il me semble extrêmement irresponsable que quelqu’un se base sur des principes supposés pour maintenir une situation comme celle-ci gelée pendant cent ans de plus, deux cents ans, un siècle, deux siècles », a-t-il déclaré.
Il ne faut pas considérer le Front Polisario comme seul représentant des Sahraouis
Le nouveau Mouvement Sahraoui pour la Paix rejette la violence et recherche un consensus au sein de larges segments de la population sahraouie.
Le Front Polisario, qui prétend représenter les Sahraouis et soutenir leur droit à un État au Sahara occidental sous la bannière de la République arabe sahraouie démocratique, est un vestige de la guerre froide. L’Algérie a fondé ce groupe, avec le soutien de l’Union soviétique et de Cuba, pour en faire un instrument contre le Maroc.
L’existence actuelle du Front Polisario est une atteinte aux droits humains. L’Algérie continue de soutenir ce groupe pour se garantir une place à la table des négociations, mais aussi pour détourner l’aide humanitaire destinée aux camps de réfugiés qu’il contrôle.
La Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) coopère avec le Polisario et lui permet de gérer les camps de réfugiés à Tindouf, en Algérie, de la même manière que l’UNRWA permet au Hamas de gérer de facto les camps dans la bande de Gaza. Certains pays, comme l’Afrique du Sud, utilisent également le Polisario comme levier diplomatique contre le Maroc.
Il est peut-être temps de s’interroger : pourquoi la communauté internationale continue-t-elle de considérer le Front Polisario comme le représentant légitime du peuple sahraoui, alors qu’aucune élection ne lui a jamais confié ce mandat, et que les Sahraouis eux-mêmes n’ont jamais eu leur mot à dire à ce sujet ? Le Mouvement Sahraoui pour la Paix, bien que relativement nouveau, dispose déjà d’une légitimité supérieure à celle du Polisario.
Un nouveau mouvement de base, le Mouvement Sahraoui pour la Paix, commence à émerger. Les Sahraouis se sont réunis récemment aux Îles Canaries pour discuter de leur avenir et de leur représentation, pour la deuxième fois depuis 2022. Le manifeste final appelle le Secrétaire général de l’ONU à inclure le Mouvement comme interlocuteur officiel, aux côtés des autorités tribales traditionnelles.
Le Mouvement bénéficie du soutien de l’Internationale Socialiste, ce qui renforce sa crédibilité internationale. Alors que l’Espagne commence à revoir sa position historique, certains partis politiques restent alignés avec le Polisario, mais le gouvernement reconnaît qu’il est temps de passer à autre chose.
Donald Trump et Marco Rubio devraient exiger que l’ONU reconnaisse la nouvelle voix pacifique des Sahraouis et cesse de soutenir une entité qui continue de prôner le conflit armé. Il est temps d’en finir avec la fiction selon laquelle le Front Polisario représente le peuple sahraoui, et de laisser cette relique de la guerre froide s’effacer dans les pages de l’histoire.
L’ONU invitée à inclure le Mouvement sahraoui pour la paix dans le processus politique.
La Commission politique permanente du Mouvement sahraoui pour la paix s’est réunie dans l’après-midi du samedi 6 avril 2025, sous la présidence de son Premier secrétaire, Hach Ahmed Baricalla. Outre les membres du CPP, les coordinateurs de Saguis El Hamra, Ouad Deheb et de Mauritanie étaient également présents, ainsi que le chef des relations internationales du MSP.
La plus haute instance politique du MSP a évalué le travail et les résultats de la Troisième Conférence Internationale pour le Dialogue et la Paix, organisée le 27 février à Las Palmas de Gran Canaria (Espagne), soulignant à l’unanimité le succès de la rencontre, soulignant l’importance de la présence internationale et de l’importante délégation de notables tribaux. La présence de ce dernier était valorisée pour consolider la légitimité du MSP comme l’organisation la plus représentative de l’opinion sahraouie à l’heure actuelle.
Le CPP du MSP a également présenté des propositions de travail et d’activités pour cette année, soulignant la nécessité d’accompagner le processus entre les mains des Nations Unies visant à trouver une solution politique au conflit du Sahara occidental.
A la veille du rapport que l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental présentera la semaine prochaine au Conseil de sécurité, la plus haute instance dirigeante du MSP a une nouvelle fois exhorté M. De Mistura à inclure le Mouvement sahraoui dans le processus politique en tant qu’acteur clé pour sortir du cercle vicieux dans lequel l’opération de paix au Sahara occidental est installée depuis trois décennies.
Comité des médias du MSP.