Devant la presse, hier, le président du mouvement « Alliance Générationnelle pour les Intérêts de la République » s’est prononcé sur la sortie du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye. Thierno Bocoum soupçonne un deal entre le Président de la République et son Premier Ministre. Le leader d’AGIR révèle aussi une politique de suppression des subventions dans le secteur de l’énergie.
Face à la presse reçue au Palais de la République, le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye s’est adonné à un entretien de plus de deux heures. Après son speech, le président d’AGIR, Thierno Bocoum dénonce l’absence de souverainisme et de transparence dans les actes du Président de la République. « Il y’a juste un deal. Un président par intérim ne figure pas dans notre constitution. Le peuple sénégalais vous a élu en tant que président. Il est le président et il doit démissionner parce qu’il ne croit plus être en mesure d’être le président. Cette soumission doit être accompagnée d’une résignation à reconnaître que vous devez organiser des élections et conduire son PM en tant que président. La constitution ne reconnaît pas « des amis ». Elle est claire sur les prérogatives du président et du premier ministre » a déclaré Thierno Bocoum pour qui, cette sortie n’a montré que deux aspects majeurs, la maîtrise de la fiscalité par le président de la république qui est d’ailleurs, bien dans son domaine et cette « inclinaison » devant un premier ministre à qui il semble ouvertement dire qu’il « n’est pas en mesure de gérer le pays ».
Sur la question de la déclaration de politique générale, l’ancien de Rewmi crache ses vérités : « Il ne respecte pas l’Etat de droit. C’est ahurissant qu’il justifie le fait que le premier ministre doit faire sa déclaration de politique générale devant un jury populaire. Il oublie qu’il est le garant de la constitution. Il déchire la feuille d’une Assemblée nationale consultative constitutionnelle. Manquer de respect à l’Assemblée nationale, c’est manquer de respect au peuple sénégalais. C’est la branche de l’Etat de droit qu’il est en train de scier ».
La FMI derrière le recouvrement fiscal
A leur arrivée au pouvoir, ils se sont empressés à se soumettre aux volontés de la FMI. Il y a eu un accord entre le Sénégal et la FMI entre 2023 à 2026 avec une réception de 1150 milliards. L’ancien régime a déjà reçu 169 milliards. Et Bassirou Diomaye va recevoir dans ce mois 230 milliards FCFA. On sait tous que lorsque la FMI scelle un accord du point de vue économique avec un pays, il y a des objectifs visés. Vous connaissez les objectifs ? La FMI a demandé au Président de la République de travailler sur la mobilisation des recettes fiscales. C’est pourquoi récemment, ils sont actifs dans le secteur de la fiscalité. La FMI a ordonné que le pouvoir de lever les subventions progressivement. C’est la subvention de l’électricité, du gaz butane, de l’essence et du gasoil. Le ministre d’ailleurs a même affirmé que la subvention est un cancer pour le gouvernement. Ils ont une stratégie qu’ils ont nommé « feuille de route pour la suppression des subventions dans le secteur de l’énergie à l’horizon 2025 ». C’est un document officiel de l’Etat sénégalais. Alors, je vous préviens déjà que l’électricité, l’essence, le gaz et le gasoil vont être plus chers. Ils ne sont pas transparents avec le peuple sénégalais » a révélé le leader d’AGIR.
En concluant, Thierno Bocoum évoque le recul du pouvoir sur le sujet de la présence des militaires français au Sénégal. « Avant d’être au pouvoir, ils étaient très fermes sur la question de la présence des militaires présents au Sénégal. Lors de son entretien, Bassirou Diomaye Faye n’a pas donné une réponse claire pour un souverainiste. Nous sommes à un pilotage à vue. Il n’y a pas de projet ».
El Hadji Malick SARR