Mbagnick Ndiaye ne pense qu’aux Jeux Olympiques. A quelques semaines du début des épreuves, le judoka sénégalais est serein. Le porte-drapeau de la délégation sénégalaise à Tokyo n’a d’yeux que pour le podium cette fois. Il fait tout pour décrocher une médaille olympique à Paris.
A seize jours chrono du début des Jeux Olympiques Paris 2024, l’heure est aux derniers réglages pour les athlètes qualifiés. Parmi ceux qui seront au rendez-vous dans la capitale française, le champion d’Afrique du Judo. Mbagnick Ndiaye prépare sereinement la compétition, sans vouloir se mettre une pression. « Je fais juste de l’affûtage, remettre les bases. Je ne mets pas trop d’intensité pour réduire les risques de blessure. On calcule tout pour pouvoir se sentir bien. Je fais en moyenne deux séances par jour, sauf le mercredi et le week-end où je me repose et récupère », a fait savoir le poids lourd sénégalais dans un entretien avec le site spécialisé, Wiwsport.
Décrocher une médaille à Paris
Quadruple champion d’Afrique dans la catégorie des plus de 100 kgs, Mbagnick Ndiaye veut suivre les pas d’El Hadji Amadou Dia Ba (jusqu’ici, seul médaillé olympique sénégalais). Après une première expérience à Tokyo, il y a quatre ans où il a atteint les huitièmes de finales, l’athlète de 30 ans rêve de monter sur le podium et remporter une médaille dans la catégorie reine du judo. « Monter sur le podium, rien d’autre. Je pense que je peux le faire, j’ai les capacités. Ce sont des judokas que j’ai l’habitude de croiser. Y en a, je les ai battus, d’autres que je n’ai jamais croisés en compétition. Peu importe qui sera en face, l’objectif, c’est d’aller jusqu’au bout » révèle le porte-drapeau sénégalais lors de la précédente édition des JO au Japon. Il tient tellement à atteindre cet objectif que l’athlète a déjà planifier ce qu’il compte faire après avoir décrocher une médaille olympique : « Après, je vais me reposer. Je suis fatigué. Cela fait un plusieurs années que je ne me suis pas reposé. A chaque olympiade, il faut repartir pour gagner des points. J’ai fait ce sacrifice de ne pas prendre de vacances. Donc après Paris, avec la médaille, je vais me reposer, soigner les bobos que je traine et repartir sur de nouvelles bases avec le judo. Profiter de ma famille, de mes proches et savourer avec les Sénégalais ».
Cette fois, le géant sénégalais compte s’appuyer sur l’expérience de ses premiers JO et sur une bonne préparation. « J’ai beaucoup appris des exigences de cette compétition. Les JO, c’est un niveau qui est très élevé. Je m’étais préparé à l’image des Championnats du monde que j’avais fait et ce n’était pas la même chose. J’ai gagné en expérience. Là, je sais ce qui m’attend. Il y aura tous les meilleurs judokas du monde. Du coup, il faudra sortir du lot pour monter sur le podium. Faudra vraiment être prêt le jour-j » a-t-il dit dans cet entretien.
Toujours performant, jamais récompensé
Mbagnick Ndiaye sera le seul représentant du judo sénégalais lors des Jeux Olympiques de Paris. Le judoka sénégalais vient de remporter la médaille d’or dans la catégorie +100kg, lors de l’Abidjan African Open 2024 il y a quelques semaines. Un énième sacre qui fait de lui, l’un des sportifs, pour ne pas dire le sportif sénégalais le plus titrés ces dernières années. Pour autant, le leader du judo sénégalais n’a jamais été traité à la hauteur de ses performances uniques. « Je n’ai jamais rien reçu avec tous mes titres. Je n’ai jamais vu le président de la République, pas de mail ni de message, rien du tout. C’est vraiment désolant. Je me rappelle lors des Jeux Africains Rabat 2019, nous étions plus de 100 athlètes, toutes disciplines confondues, et la seule médaille d’or c’était moi. Je me suis dit peut-être avec cette médaille ma vie va changer. Au final, rien… Dehors, les gens pensent que tu as gagné beaucoup d’argent alors tu es toujours au même niveau » révèle le champion d’Afrique en titre.
Toutefois, Mbagnick ne désespère pas. Il compte sur les nouvelles autorités pour que le mauvais traitement réservé aux athlètes des sports individuels soit un mauvais souvenir. « J’espère que le nouveau gouvernement va prendre conscience de cela. Récompenser aux mieux les athlètes à leur juste valeur. Si je prends l’exemple des footballeurs qui ont été récompensés parce qu’ils étaient champions d’Afrique, je l’ai été en même temps. Donner 20 millions à Sadio Mané, je ne sais pas ce qu’il changera de sa vie. Le donner à un autre athlète peut faire une différence parce qu’il fait un sport amateur. Et être champion d’Afrique, on ne peut le faire que pour son pays » fulmine le judoka.
Mbagnick Ndiaye a, dans son escarcelle, pas moins de 4 médailles d’or, 2 en argent et 3 en bronze. Sans compter les 14 médailles en Or, 3 en argent et 5 en bronze en Open et bien d’autres dans d’autres tournois.
Jacques Victor GOMIS
