mai 14, 2024
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RAPPORT MONDIAL 2024 sur les droits humains : « Terrifiant » selon HRW

Human Rights Watch vient de publier le Rapport mondial 2024 faisant le bilan annuel des droits humains dans le monde. Le constat global de l’ONG est plutôt alarmant. Car, HRW estime que « la crise s’aggrave, les leaders mondiaux regardent ailleurs » au plan des droits humains. Ce qui l’amène dire qu’une « diplomatie de principes » est essentielle pour défendre le système mondial des droits humains. Pour le cas de l’Afrique notamment la zone subsaharienne avec des pays comme le Mali, le Burkina Faso, le Niger, qui ont tous connu des coups d’Etat, Human Rights Watch dresse un tableau sombre de la situation des droits de l’Homme.

Les dirigeants mondiaux ont manqué à leur devoir de fermeté pour protéger les droits humains en 2023, une année de crises meurtrières parmi les pires de l’histoire récente, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch dans son Rapport mondial 2024, repris par la plupart des médias. Tous les gouvernements du monde devraient mettre fin aux pratiques de « diplomatie transactionnelle », et tout mettre en œuvre pour faire respecter les principes universels des droits humains.

A en croire HRW, la reprise du conflit armé entre Israël et le Hamas a causé d’énormes souffrances, tout comme les guerres en Ukraine, au Myanmar, en Éthiopie et au Sahel. L’année 2023 a aussi été la plus chaude depuis le début des relevés météorologiques en 1880 : feux de forêt, vagues de sécheresse et ouragans ont dévasté le Bangladesh, la Libye, le Canada et d’autres pays. Des décisions politiques, enfin, ont creusé les inégalités partout dans le monde, suscitant la colère de millions de gens contraints à lutter pour leur survie.

« Les droits humains reposent sur des principes universels, et leur défense échoit à un système international ; mais quand les principes sont violés et que les leaders mondiaux détournent le regard, c’est tout le système qui est menacé », a déclaré Tirana Hassan, directrice exécutive de Human Rights Watch. « Chaque fois qu’un pays néglige ces principes, quelqu’un en paie le prix, parfois de sa vie. »

Dans son Rapport mondial 2024, sa 34ème édition qui compte 740 pages, Human Rights Watch analyse les pratiques en matière de droits humains dans plus de 100 pays. Dans son essai introductif, la directrice exécutive Tirana Hassan affirme que 2023 a été une année lourde de conséquences, non seulement à cause de la répression des droits humains et des atrocités liées aux conflits armés, mais aussi en raison de l’indignation sélective et de la diplomatie transactionnelle. Ces pratiques gouvernementales, indique-t-elle, ont profondément porté atteinte aux droits de tous ceux restés en marge de « deals » inavoués. Une voie différente et porteuse d’espoir est possible, affirme-t-elle cependant, appelant les gouvernements à rester cohérents en respectant leurs obligations en matière de droits humains.

L’approche « deux poids, deux mesures » de nombreux gouvernements met non seulement d’innombrables vies en danger, mais érode aussi la confiance dans les institutions chargées de protéger et faire respecter les droits, constate Human Rights Watch. Quand des gouvernements condamnent haut et fort les crimes de guerre du gouvernement israélien à Gaza mais restent silencieux face aux crimes contre l’humanité commis par le gouvernement chinois au Xinjiang, ou que d’autres exigent que la Russie soit poursuivie pour ses crimes de guerre en Ukraine, tout en entravant l’obligation des Etats-Unis de rendre des comptes pour ses abus en Afghanistan, ils minent la foi en l’universalité des droits humains, et sabotent la légitimité des lois censées les protéger.

Quand des gouvernements violent les droits dans leur propre pays et voient que la communauté internationale y est indifférente, il est plus simple pour eux d’ignorer les violations des droits dans le reste du monde, relève Human Rights Watch.

Quand des gouvernements démocratiques et sensément respectueux des droits soutiennent, même timidement, d’autres gouvernements qui les violent allègrement, partout dans le monde on remet en cause les droits humains eux-mêmes, en tant que cadre référentiel international, souligne Human Rights Watch. Ce cadre doit être restauré, il doit redevenir la feuille de route universelle vers des sociétés prospères et inclusives. Pour cela, les sociétés civiles, les organisations de terrain et les défenseurs des droits humains ont un rôle à jouer.

Nombreux sont ceux qui ont condamné les crimes de guerre du Hamas, mais qui se sont montrés réservés dans leur réponse à ceux commis par le gouvernement israélien. La réticence à dénoncer les abus de ce dernier fait suite au refus des États-Unis, ainsi que de la plupart des États membres de l’UE, d’exiger la fin du blocus de Gaza imposé par Israel depuis 16 ans.

Dictés par des raisons politiques, les compromis sur les droits humains sont évidents quand de nombreux gouvernements passent sous silence l’intensification de la répression en Chine. La détention arbitraire et persécution culturelle d’un million d’Ouïghours et autres musulmans turciques par les autorités chinoises sont des crimes contre l’humanité. Pourtant, de nombreux gouvernements, y compris dans des pays à majorité musulmane, restent silencieux.

Au Soudan, pays qui a sombré dans un conflit armé en avril 2023 quand les deux généraux les plus puissants ont commencé à se disputer le pouvoir, les civils, notamment au Darfour, ont été victimes d’abus massifs, sans que l’ONU ne réussisse à les prévenir. Le Conseil de sécurité de l’ONU a cédé aux injonctions du gouvernement soudanais en fermant sa mission politique dans le pays – réduisant ainsi à zéro sa capacité, déjà limitée, à surveiller la situation des droits humains et protéger les civils. Et il n’a pratiquement rien fait pour pousser le gouvernement soudanais à coopérer de façon moins intransigeante avec la Cour pénale internationale (CPI).

Le président américain Joe Biden a montré peu d’empressement à mettre les violateurs des droits humains face à leurs responsabilités – ceux dont il a besoin pour des raisons de politique intérieure, comme ceux dans la sphère d’influence de la Chine. Des alliés de Washington comme l’Arabie saoudite, l’Inde et l’Égypte continuent à violer massivement les droits de leurs peuples.

L’UE a aussi tourné le dos à ses obligations en matière de droits humains, repoussant des migrants et demandeurs d’asile vers d’autres pays ou signant des accords avec des gouvernements abusifs, comme ceux de la Libye et de la Turquie, pour empêcher des migrants de rallier l’Europe. Les gouvernements démocratiques de la région Asie-Pacifique, notamment le Japon, la Corée du Sud et l’Australie, minimisent systématiquement l’importance des droits humains au nom des alliances militaires et des relations commerciales.

Sous la direction du Premier ministre Narendra Modi, la démocratie indienne a glissé vers l’autocratie : les autorités ciblent les minorités, accentuent la répression, et démantèlent les institutions indépendantes.

En Tunisie, le président Kais Saied a éliminé tout contrepouvoir. Le président du Salvador, Nayib Bukele, a pris prétexte du haut niveau de criminalité pour réprimer tous azimuts, consolidant ainsi son pouvoir. Au Bangladesh, la Première ministre Sheikh Hasina a fait arrêter plus de 10 000 opposants avant les élections de janvier 2024.

Ces menaces sont interconnectées – tout autant que les mécanismes du système international des droits humains, qui a été conçu pour protéger la liberté et la dignité des individus.

En novembre, la Cour internationale de Justice (CIJ) a pris une décision marquante, en ordonnant au gouvernement syrien de mettre fin aux tortures et autres abus. Le parlement japonais a adopté sa première loi visant à protéger les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres contre une « discrimination injuste ». Au Mexique, une coalition de la société civile a persuadé le Congrès de voter la pleine capacité juridique pour des millions de personnes handicapées et de personnes âgées.

En mars, la CPI a émis des mandats d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine et sa commissaire aux droits de l’enfant pour crimes de guerre liés au transfert forcé d’enfants des territoires occupés de l’Ukraine vers la Russie. La Cour suprême du Brésil a confirmé les droits de tous les peuples autochtones sur leurs terres traditionnelles, l’un des remparts les plus efficaces contre la déforestation en Amazonie.

Et en novembre, la plus haute juridiction du Royaume-Uni a jugé à l’unanimité que le Rwanda n’était pas assez sûr pour y envoyer des demandeurs d’asile, annulant ainsi un accord qui aurait, de fait, fait endosser au Rwanda la responsabilité britannique en la matière.

« Le droit international repose sur des droits humains universels établis de longue date ; la crise mondiale actuelle démontre l’urgence de les appliquer, maintenant et partout », a conclu Tirana Hassan. « Une diplomatie de principes, mettant les droits humains au cœur des relations internationales, découragerait la répression et aiderait significativement ceux dont les droits sont bafoués. »

Que dit le rapport de HRW sur la situation au Sahel ?

 

Des pays comme le Mali, le Burkina Faso ou encore le Niger, sont plutôt défavorables au climat sain des droits humains. Car, dans son rapport annuel, HRW leur a dressé un tableau sombre de la situation des droits de l’Homme.

Des maux tels que : attaques contre la liberté d’expression, exactions, répressions, mariages forcés, intimidation… L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch a publié ce jeudi 11 janvier,  son rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde. Une situation qui reste peu reluisante dans plusieurs pays et notamment ceux du Sahel.

Difficile d’être une voix critique au Burkina

Au Burkina, il est question de détérioration de la situation des droits de l’Homme imputée à l’armée et à ses supplétifs des VDP, les volontaires pour la défense de la patrie, mais le rapport mentionne aussi des actions pour rendre justice aux victimes, comme celles de Karma en avril 2023, où 156 civils avaient été massacrés.

HRW revient également sur les réquisitions forcées de citoyens pour aller combattre des terroristes au front.

Ilaria Allegrozzi, chercheuse pour Human Rights Watch, donne l’exemple de l’activiste Daouda Diallo dont on est sans nouvelle depuis une quarantaine de jours.

” Il y a eu une multiplication d’attaques meurtrières par les groupes armés islamistes et une intensification des opérations militaires engendrant souvent des abus envers les civils. On a également observé un rétrécissement de l’espace civique et des mesures répressives contre les médias et les dissidents”, explique à la DW Ilaria Allegrozzi.

Un point positif au tableau tout de même, le 16 février, l’Assemblée législative de transition du Burkina Faso a adopté un projet de loi pour renforcer le rôle des prévôts, responsables de la discipline dans les forces armées.

Ceci permettra une meilleure protection des droits des détenus lors des opérations militaires et dans les campements militaires et contribuera à améliorer l’obligation de rendre des comptes lors d’atteintes aux droits humains, selon HRW.

Des restrictions aussi au Niger

Arrestations, menaces, harcèlement… Selon HRW, depuis les coups d’État, la liberté d’expression a été restreinte et l’espace politique s’est rétréci également au Niger avec l’interdiction des activités des partis politiques et des interpellations de plusieurs membres du gouvernement déchu et de ses partisans.

Selon Hamani Assoumane, coordonnateur du Collectif de défenses des droits humains au Niger, “au temps même de l’ancien régime, sous couvert de la lutte contre le terrorisme, il y a eu l’avènement d’un certain nombre de lois… la loi sur la cybercriminalité (…) pour dire que la restriction ne date pas d’aujourd’hui “.

Hamani Assoumane assure que depuis un certain temps, le combat consiste désormais à inciter les autorités à réformer certaines lois jugées liberticides pour qu’elles soient conformes aux standards internationaux.

Les groupes armés mis en cause

S’il est beaucoup question des restrictions émanant des autorités au Sahel, HRW ne passe pas non plus sous silence les violences et agressions des mouvements armés comme le Groupe de soutien de l’islam et des musulmans, allié à Al-Qaïda, et l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) qui sévissent dans la région.

Dans le cas du Mali, l’organisation de défense des droits de l’Homme évoque par exemple, la période de janvier à avril, dans les régions de Ménaka et de Gao, où des affrontements entre l’EIGS et le Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans, qui tous deux cherchaient à contrôler les voies d’approvisionnement et à accroître leurs zones d’influence, ont entraîné une détérioration de la situation sécuritaire.

Ces groupes sont par ailleurs également accusés de meurtres, de viols et d’extorsions… entre autres violences. Avec DW/ Aminata DIARRA (Avec HRW)

 

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