mai 18, 2024
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Economie

UEMOA/BCEAO : Etude sur l’efficacité des mécanismes de transmission 

Kpégo Didier Anatole Gbenou de la Direction des études économiques et de l’intégration régionale de la Bceao a mené une étude portant sur « Réexamen de l’efficacité des mécanismes de transmission de la politique monétaire dans l’Uemoa ». Dans le document, il a souligné que la forte dépendance aux prêts bancaires comme principale source de financement des économies de l’Uemoa met les établissements de crédit au cœur de la transmission de la politique monétaire.

Partant de l’hypothèse que le canal du crédit bancaire pourrait être soumis à certaines contraintes d’offre, elle a également exploré l’influence des caractéristiques des banques sur l’efficacité de la transmission de la politique monétaire. « A cet égard, deux  approches ont été utilisées : celle des modèles à retards échelonnés (modèles ARDL) et Bayésien Vectoriel Autorégressif augmenté de variables exogènes (BPVAR-X) sur un panel de données agrégées des huit (8) Etats membres de l’Union ainsi que l’approche par les modèles de panel dynamique à effets fixes sur des séries individuelles des banques », a expliqué Kpégo Didier Anatole Gbenou.


L’analyse rappelle qu’une bonne orientation de la politique monétaire est indispensable au bon fonctionnement de l’économie. Si elle est trop expansionniste, elle engendre l’inflation, ce qui nuit à l’activité réelle. A l’inverse, lorsqu’elle est trop restrictive, elle génère une récession caractérisée par la baisse de la production et la hausse du chômage. Dans des cas extrêmes, elle provoque la déflation. Ainsi, certaines banques centrales, en dehors de leur objectif prioritaire de stabilité des prix, visent également la croissance économique, la lutte contre le chômage, où la stabilité des taux d’intérêt ainsi que celle des marchés financiers et de changes. « Cependant, certaines études ne prennent pas en compte l’orientation récente de l’action monétaire. Elles n’ont pas également intégré la manière dont les caractéristiques des pays de l’UEMOA affectent la transmission des chocs monétaires à la production et aux prix. Or, au cours de la dernière décennie, de profondes mutations ont été enregistrées dans l’Union, notamment le niveau de développement financier, la modernisation du cadre de politique monétaire, la qualité de la gouvernance et la structure du marché interbancaire ».

D’après elle, nombreuses actions menées dans le domaine de l’inclusion financière des populations sont assorties d’une hausse sensible du taux global d’utilisation des services financiers, qui constitue un potentiel facteur (du côté de la demande) d’amélioration de l’efficacité des canaux du taux d’intérêt et du crédit. Des facteurs qui influencent les mécanismes de transmission des chocs de politique monétaire à l’activité économique et à l’inflation mais de façon différente. « Le système financier de l’UEMOA est à dominance bancaire et les établissements de crédit devraient jouer un rôle important dans la transmission des chocs de la politique monétaire conduite par la BCEAO. Or, le fait que les travaux antérieurs réalisés dans l’Union portent essentiellement sur les données agrégées expose le canal du crédit à l’économie à une critique majeure » dira l’étude d’après qui, les résultats montrent qu’une hausse du taux du marché monétaire aurait un effet baissier sur la croissance économique et l’inflation,  qu’une augmentation des crédits à l’économie induirait un accroissement du taux de progression du PIB réel et une pression à la hausse sur le niveau général des prix.

Toutefois, l’impact des crédits à l’économie sur la croissance et l’inflation reste plus élevé que celui du taux du marché monétaire, et que l’efficacité des deux canaux se renforce avec l’approfondissement de l’inclusion financière des populations. Au titre des données individuelles des banques, il ressort à son avis, que l’hétérogénéité des caractéristiques (la liquidité, la solvabilité, la prise de risque et le pouvoir du marché) des établissements de crédit influence la réponse des prêts bancaires aux changements de politique monétaire dans l’Uemoa.


Sur la base de ces résultats, et en matière d’opérationnalisation, l’étude suggère de veiller à une capitalisation adéquate des banques pour limiter leur vulnérabilité en cas de choc de politique monétaire restrictive. L’étude suggère d’encourager les mesures en faveur d’une concurrence intergroupe bancaire, compte tenu du fait que les banques de grande et de moyenne tailles, au regard de leur part du marché élevée, réagissent plus lentement à la transmission de la politique monétaire.


«Ces mesures consisteraient à encourager l’entrée de nouvelles banques et d’institutions transfrontalières dotées de gouvernance plus solide, en lien avec la réglementation actuelle dans le secteur bancaire l’Union, ainsi (ii) qu’à promouvoir l’innovation des activités bancaires, à l’effet de réduire les taux débiteurs et de les rendre plus réactifs aux chocs monétaires », lit-on dans le document. La dernière suggestion consiste selon l’auteur à approfondir les stratégies d’inclusion financière dans l’Union, afin que les décisions d’investissement et de consommation des entreprises non financières et des ménages soient davantage affectées par les conditions monétaires. Il s’agira l’Institut d’émission de poursuivre et accélérer les initiatives menées en faveur de la promotion de l’inclusion financière.

Yaye Moussou TRAORE


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