La famille du Basketball sénégalais désunie plus que jamais. La Fédération Sénégalaise de Basketball et l’Union des Basketteurs et Basketteuses du Sénégal (UBBS) se regardent en chien de faïence. Les deux entités s’accusent mutuellement de tout, à quelques jours de la tenue de l’Assemblée Générale élective de l’instance dirigeante de la balle orange au Sénégal.
Ça vole très bas entre les acteurs du basketball sénégalais. Plus le jour fatidique approche (samedi 8 avril 2023), plus l’équipe de Me Babacar Ndiaye, au pouvoir et son opposition s’adonne à un jeu de « dunk » très épique.
C’était d’abord Mathieu Faye ensuite la Fédération Sénégalaise de Basketball, puis encore Mathieu Faye et ses alliés de l’Union des Basketteurs et Basketteuses du Sénégal. Une affaire d’attaque –contrattaque sans merci est parti pour durer.
En réponse à un post daté du 1er avril dernier de l’ancien international Mathieu Faye, l’actuelle équipe qui dirige le basketball sénégalais n’a pas tardé à réagir via un communiqué rendu public hier. Et la réplique est loin d’être douce. La FSBB qui estime d’emblée que le sieur Faye n’a pas été du tout objectif dans ses critiques n’est pas tout à fait légitime de parler au nom des anciens internationaux. «Vouloir parler et agir sous le couvert des anciens basketteurs sénégalais est un exercice périlleux car le Sénégal compte plusieurs générations de basketteurs et basketteuses dont la plupart soutient le travail accompli par l’actuelle Fédération de Basket. Et vouloir faire croire à l’opinion que les anciens basketteurs sont écartés de la gestion de la discipline est une contrevérité qu’il est très facile de démonter à travers le nombre important d’anciens internationaux champions d’Afrique qui sont dans le Bureau Fédéral ou dans les staffs de nos équipes nationales », lit-on dans le communiqué.
Les fédéraux ont aussi voulu démonter l’argument de celui qui est considéré comme étant un de ses détracteurs, qui avait dénoncé le manque de résultats sous la présidence de Me Ndiaye. « Vouloir jeter l’opprobre sur le Basket-ball sénégalais tout simplement par ce qu’on veut s’opposer n’est pas honnête. Aujourd’hui des jeunes issus de nos équipes nationales de petites catégories frappent à la porte de la NBA et les meilleurs résultats du Basket-Ball sénégalais sur la scène mondiale ont été obtenus sous l’ère du Président BabacarNDIAYE (2ème tour en Coupe du Monde féminine à Ténériffe en 2018, ¼ Finale de la Coupe du Monde U19 en 2021 en Lettonie).
A cela, il faut ajouter le titre de champion d’Afrique des lionnes en 2015 et deux finales en 2017 et 2019. Nos lions sont double médaillés de Bronze aux deux derniers Afrobasketet ont participé à la Coupe du Monde », a rappelé la FSBB.Avant de rappeler à Mathieu Faye, son passage en tant que Manager Général de l’équipe nationale : « on connait les résultats… ».
Pour sa part, le champion d’Afrique (1978 et 1980) refuse d’avoir voulu régler des problèmes personnels avec le président de la fédération. Il lie cette réaction de la FSBB à un simple manque d’arguments. « Je n’ai jamais attaqué qui que ce soit et je n’ai jamais parlé en des termes aussi orduriers que ceux utilisés dans le communiqué à Me Babacar Ndiaye. Les attaques sont unilatérales, adressées à ma personne et je ne sais pour quelle raison. C’est peut-être parce qu’il est en manque d’arguments qu’il use de moyens peu glorieux. », arétorqué celui qui s’est déclaré candidat (mais qui n’est pas officiel) à l’occasion d’une conférence de presse.
Outre Mathieu Faye, Me Ndiaye et compagnie n’ont pas non plus épargné les membres de la structure qui se nommentUnion des Basketteurs et Basketteuses du Sénégal. « Tout le monde comprend. A chaque veille d’assemblée générale élective de la FSBB, on prend les mêmes personnes et on joue la même fiction. Hier c’était le CRBS composé de 3 équipes ce qui explique leur refus de se dévoiler ne parlant que par communiqué non signé, aujourd’hui on nous vend l’UBBS (Union des Basketteuses et Basketteurs Sénégalais). Le scénario est simple et les acteurs se plaisent dans le rôle. Il s’agit de dénigrer, diffamer, calomnier, tirer à tout feu sur le Basket-ball sénégalais et son Président qui est devenu le sénégalais le plus diffamé, le plus calomnié et le plus diabolisé pendant ces cinq derniers mois », martèle encore la Fédération dans un communiqué signé par le président de la Commission Communication, El Hadji Mamadou Sarr.
Comme dans un ping-pong verbal, l’Union des Basketteurs et Basketteuses du Sénégal (UBBS) et la Convergence pour le Renouveau du Basket Sénégalais (CRBS) ont vite sonné la réplique. En conférence de presse hier, ces acteurs de la discipline n’ont pas raté le président Babacar Ndiaye et sa troupe. Ils ont notamment taxé l’équipe actuelle de vouloir être juge et partie dans des élections qui s’annonceraient non transparentes. « Le président veut disposer d’un stock électoral. Malheureusement, il a le comité directeur à ses côtés. Tout ce qu’il apporte là-bas passe. Il ne veut pas montrer le fichier des votants parce qu’il sait bien que s’il le montre, nous détecterons les clubs fictifs », accuse le porte-parole du jour, Pathé Keïta. Ce sont ces soupçons de fraudes qui ont poussé les membres de ses deux structures à décider de ne point déposer leur dossier de candidatures au niveau du comité électoral mis en place par la FSBB. « Cette fédération sait qu’elle ne peut pas organiser les élections. Contrairement à ce qu’elle avance, j’ai avec moi une quinzaine de candidature. Des candidatures à la présidence et d’autres au comité directeur. Il y a d’autres qui ne m’ont pas encore été transmises. Mais, nous n’allons pas déposer au niveau de ce comité électoral parce que Babacar Ndiaye dispose seul du fichier électoral. Il fait sa tournée et ne raconte que des calomnies », révèle encore le président de Guédiawaye Basket Académie. Comme souvent, Baba Tandian, membre de l’UBBS a alourdi les charges accusant son éternel rival de manipulateur : « Me Babacar Ndiaye est un manipulateur de la pire espèce. Tout ce qu’il raconte ne tient pas la roue. Depuis plus de six ans, je l’attaque frontalement et il ne pipe mot c’est parce qu’il se reproche certaines choses. Aujourd’hui, le monde du basket a compris qu’il n’est pas le bon client pour faire émerger cette discipline. ». La bataille verbale fait rage. Et cette AG est partie pour être mouvementée.
Jacques Victor GOMIS
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