Yankhoba Diatara, le désormais ex-ministre des sports part en laissant une patate très chaude dans le département des sports. Sa décision récente, de nommer une nouvelle équipe fédérale en charge du sport scolaire sans consulter ou impliquer les vrais acteurs n’est pas du goût des professeurs d’Education Physique et Sportive (EPS). Le ministre de l’éducation n’est pas non plus épargné sur notamment la situation de ces professeurs.
Après l’annonce de la mise en place de la Fédération Sénégalaise du Sport Scolaire par le chef de l’Etat Macky Sall à l’occasion de la cérémonie de pose de première pierre du stade du Sénégal (20 février 2020, à Diamniadio), il a fallu trois ans pour que les choses soient effectives ; mais de quelle manière ? En effet, à en croire aux professeurs d’Education Physique et Sportive, c’est Yankhoba Diatara qui a choisi unilatéralement ses hommes pour les imposer. Ce que ces professeurs d’EPS juge inadmissible car, « Les professeurs d’EPS sont ceux qui font le travail sur le terrain, programment les différentes rencontres, accompagnent les élèves chaque mercredi pour les compétitions inter- écoles ».
Dans une note rendue publique, ces Profs d’EPS rappellent les conditions illégales dans lesquelles, le lieutenant d’Idrissa Seck qui vient de quitter le ministère a nommé la nouvelle Fédération. « Au moment où ils font des sacrifices rien que pour la bonne marche de la discipline et surtout pour l’intérêt des élèves, Monsieur le ministre des Sorts, Yankhoba Diatara vient d’annoncer la nomination d’une Fédération du Sport Scolaire (sans Directeur technique national) en excluant les professeurs d’EPS. Aucune rencontre n’a été conviée et du coup les professeurs du moyen secondaire sont exclus d’office… », Dénoncent-ils. Par ailleurs, ils trouvent injuste, le fait que le ministère des sports impose des cotisations aux élèves (via les écoles) sans que la tutelle ne mette la main à la poche. « D’abord une note est sortie pour prélever 50f des 200f alloués au sport à l’école pour en faire une cotisation. Et chaque école est obligée de faire de même (nombre d’élèves × 50f). Le ministère des Sports quant à lui ne donne rien » désapprouvent ces enseignants.
Autre cette fédération jugée irrégulière, les Professeurs d’EPS du Sénégal ont décidé d’étaler sur la place publique, les maux qui durent et qui gangrènent ce corps ; des problèmes pour la plupart imputés au ministre de l’éducation nationale. Parmi les écarts, les enseignants, il y a le choix du Directeur des Activités Physiques et Loisirs après le départ à la retraire de celui qui occupait le poste. En clair, ils dénoncent le fait que le nouveau DAPL ne soit pas issu du milieu. Pour les Profs d’EPS, « Ceci peut amener logiquement un blocage dans la gestion saine de la structure ».
Ils s’interrogent également sur l’inerte l’INSEPS (l’Institut National Supérieur de l’Education Populaire et du Sport) sur la carence notoire d’Inspecteurs de Spécialité en EPS. Voilà pour ces professeurs, un corps qui tend à disparaitre. «Dans toute l’étendue du territoire national il n’y a qu’un seul Inspecteur de Spécialité en EPS et ce dernier est toujours en voyage à l’étranger » révèlent-ils dans cette note. Il s’y ajoute que certaines classes n’ont pas accès aux activités sportives fautes de professeurs.
Pour finir, les Profs d’EPS semblent se soucier du pari de la participation aux prochains Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ que le Sénégal doit abriter. « Le Sénégal doit abriter en 2026 une rencontre sportive de la jeunesse. On devrait faire une sélection des meilleurs élèves âgés de 13 à 14 ans pour les préparer à ce grand rendez-vous. Hélas rien n’est fait pour le moment ». Les ministres concernés sont donc interpellés avant qu’il ne soit trop tard.
Jacques Victor GOMIS
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