«Je suis prêt à remplir ma mission avec beaucoup d’humilité mais surtout avec une bonne dose de détermination ». En 2019 lors de son installation, le Colonel Souleymane Kandé commandant de la zone militaire numéro 5 avait fait cette déclaration. Deux années durant, il a multiplié les actions pour remplir sa mission en Casamance. Après avoir enlevé les check-points sur les routes nationales numéro 4 et 6, il a posé des actes importants pour la sécurisation des personnes et de leurs biens en récupérant des zones qui étaient les bastions des rebelles. Il a abattu un gros travail pour le retour des populations déplacées. Promu Commandant des forces spéciales, le colonel Souleymane Kandé quitte la Zone Sud avec un bilan élogieux.
Un travail remarquable en deux ans
Aout 2019-Aout 2021, les deux années passées à la tête du commandement de la zone militaire numéro 5 auront suffi à le propulser au devant de la scène et d’en faire l’un des hommes de commandement militaire les plus remarqués à la tête de la zone militaire numéro 5 depuis le début du conflit casamançais.
Le Colonel Souleymane Kandé a abattu un travail remarquable dans cette partie sud du pays.
L’officier supérieur quitte la région sud où il a réussi à imprimer sa marque par la pacification des zones dites rouges et longtemps contrôlées par les bandes armées.
Le concept armée-Nation a aussi été son cheval de bataille lors de son passage en Casamance.
L’organisation de plusieurs manifestations a permis à l’armée de collaborer avec les populations.
Une collaboration fructueuse toujours sous la houlette du Colonel Souleymane Kandé.
Ces deux années passées à la tête de la zone militaire n°5 ont été auréolées de succès.
Des opérations de grande envergure pour sécuriser la Casamance
Le temps de grâce accordé aux bandes armées après sa prise de fonction n’aura duré que huit mois.
De Bissine à Bidialoum Manjacque où toutes les bases rebelles ont été démantelées en passant par l’arrondissement de Niassya, il a acté à travers des opérations de sécurisation enclenchées le retour des populations déplacées après la pacification de ces zones.
En avril 2020 déjà, le Colonel Souleymane Kandé entame la sécurisation des zones sensibles de Niaguiss, Bindialoum Manjacque, Baraka Banaw, Baraka Patata, Santhiaba Manjacque, reprises aux mains des bandes armées après quelques semaines d’opérations appuyées.
La pause n’aura duré qu’un mois et le Colonel Kandé et ses troupes s’orientent vers Bissine devenu un nouvel objectif de conquête.
En Mai 2020, a reprise du site aux bandes armées est âprement disputée. Mais ce village symbole de l’épicentre de l’organisation de toute une économie criminelle aux mains des bandes armées fini par tomber sous l’autorité de la grande muette.
Le temps d’entamer les opérations pour le retour des déplacés de Bissine, la sécurisation intégrale de l’arrondissement de Niaguiss à la frontière avec la Guinée Bissau reprend service en janvier 2021 toujours sous le commandement du Colonel Souleymane Kandé.
Blaze, Sikoun, Badiong et Bissoloum sont aussi nettoyés en février 2021.
Après cette zone, le Colonel Kandé déplace les opérations de sécurisation dans le Nyassia.
Les conquêtes de Eliote, Ahinga, Bougnack, Badem et Bagam furent très furtives.
Plus d’une vingtaine de localités stratégiques occupées par les bandes armées, de nombreuses zones restées longtemps inoccupées sont restituées à l’autorité de l’Etat par le Colonel Souleymane Kandé et ses troupes.
« A partir de maintenant, aucune exaction commise sur les civils par les combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) ne sera tolérée.
Toute exaction sur les populations sera considérée comme une déclaration de guerre. »
Le colonel Kandé a initié ces actions d’envergure pour neutraliser les bandes armées longtemps établies dans les forêts de la Casamance.
Sa vision était claire et nette : détruire ces bases rebelles pour faciliter le retour imminent des populations dans leurs terroirs.
Une sécurisation qui a porté ses fruits
En Casamance il était difficile au-delà de 20 heures de circuler librement d’une localité à une autre.
L’armée était obligée de mettre en place des check-points au niveau des routes nationales numéro 4 et numéro 5.
Et aussi il était question pour les passagers de présenter leurs pièces d’identification au niveau des check-points.
La nuit, il était difficile de rallier les différentes localités à certaines heures pour fermeture de la route avec des barrages afin que les populations ne soient pas dépouillées de leurs biens par des bandes armées qui opéraient à ces heures.
Il ne se passait jamais un mois sans que l’on signale un braquage sur tel axe et que des populations ont été dépouillées de leurs biens.
Souvent aussi des informations ont été données sur des personnes qui étaient partis à la recherche de bois mort ou de noix d’anacarde portées disparues.
Ou encore que l’on retrouve des corps sans vie dans telle ou telle forêt.
Mais depuis l’arrivée du Colonel Souleymane Kandé la donne a changé. Les signaux sont au vert.
De Ziguinchor à Senoba à la frontière avec la Gambie, les populations circulent désormais en toute sécurité bien que les check-points soient enlevés.
C’est la même situation aussi sur l’axe Ziguinchor-Kolda sur la route nationale numéro 6 et sur les axes Ziguinchor-Cap Skirring et Ziguinchor-Sélety toujours à la frontière avec la Gambie et Ziguinchor –Mpack à la frontière avec la Guinée Bissau.
Lors de la cérémonie officielle du ‘Boukout’ des diolas de Bayotte dans le Nyassia, des applaudissements ont été réservés au Colonel Souleymane Kandé par les populations qui ne pouvaient pas tenir ce genre de cérémonie du fait de la présence des bandes armées dans la zone et qui interdisaient la tenue de ce genre de cérémonie.
Mais grâce au Colonel Kandé et à ses hommes, le ‘Boukout’ et même plusieurs cérémonies sont organisées par les populations.
Mieux dans plusieurs localités des travaux concernant les routes, des ponts, des écoles etc., sont entrepris pour faciliter le retour des populations déplacées à cause de la crise.
Le temps de la paix a sonné en Casamance. Une paix qui se veut durable pour développer cette partie sud du pays qui a longtemps souffert.
Un homme Courageux et ambitieux
Originaire de la région de Kolda, le Colonel Souleymane Kandé est de teint clair et de petite taille.
Mais la morphologie de l’homme ne reflète pas à première vue sa dimension et son caractère.
Dès son arrivée à la tête de la zone militaire numéro 5, le colonel Souleymane Kandé s’est débarrassé du slogan de « zone rouge », attribué à ces terroirs définis comme infranchissables sous le contrôle des éléments du Mfdc.
Cet homme très courageux est issu de la 14ème promotion de l’École nationale des officiers d’active (ENOA) de Thiès.
Parachutiste, le colonel Souleymane Kandé est sans conteste l’officier supérieur qui aura marqué de manière indélébile son passage à la tête de la zone militaire la plus complexe du pays. Celui était qui jusque-là aux manettes de la zone militaire N°5 a été nommé à la tête des forces spéciales. C’est ainsi qu’il avait quitté la région avec le sentiment d’une mission accomplie à la tête de la zone militaire N°5. Le Colonel Souleymane Kandé a été remplacé par le colonel Thierno Ndour jusque-là Commandant de l’école d’infanterie .
C’est ce grand soldat exemplaire qui vient d’être éloigné de son pays par une affection très controversée auprès de l’opinion publique.
Ndèye Ami NDIAYE
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