Des Eléphants inquiétants avant d’affronter les Lions
Le Sénégal va défier le pays organisateur, la Côte d’Ivoire, lundi à Yamoussoukro pour le compte des huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des Nations. Dans ce choc grandement attendu, les Lions feront face à des Eléphants loin de dégager de l’assurance avec plusieurs failles détectées.
Après l’humiliation devant leur public face à la Guinée-Equatoriale (4-0) lors de la 3e journée du Groupe A, les coéquipiers de Séko Fofana se sont remis à la chance et au calcul pour espérer une qualification miraculeuse dans leur propre CAN. Après la victoire du Maroc qui élimine la Zambie, la Côte d’Ivoire a pu finalement faire partie des qualifiés pour le second tour. Au moment de savourer cette bonne nouvelle, le sort fait que le prochain adversaire se nomme le Sénégal, les champions d’Afrique en titre qui ont fait un sans-faute dans leur groupe. Avant de défier les Lions, les Eléphants présentent plusieurs lacunes et circonstances qui les mettent dans de mauvaises postures.
Une équipe perdue
Cette défaite des Eléphants contre la Guinée Equatoriale a fait mal. Une fracture a existé entre les joueurs et le public. Même s’ils seront toujours supporteurs de la Côte d’Ivoire et seront derrière eux, lundi pour les pousser contre le Sénégal, la confiance envers les joueurs a chuté. Ils ont montré leur limite technique, tactique et mentale dans ce match. Beaucoup de joueurs se sont cachés sur le terrain en montrant beaucoup de crispation. Des sifflés sont descendus des travées du stade Alassane Ouattara. L’équipe se montre très insuffisante dans ses prestations. La défense est très perméable avec déjà 5 buts encaissés en phase de groupes. Le gardien Yahia Fofana n’est pas assurance tout risque avec des performances très moyennes. En attaque, les Eléphants sont aussi peu efficaces. Plusieurs ratés simples dans le dernier geste avec seulement 2 buts marqués lors du match d’ouverture contre la Guinée-Bissau. Depuis, deux matchs sans marquer le moindre but.
Des individualités en manque d’inspiration
Si le collectif est en perdition, les individualités sont loin d’être convaincantes. Avec l’absence de Sébastien Haller toujours blessé qui attend le feu vert du staff médical pour jouer, plusieurs cadres sont décevants. Le capitaine, Franck Kessié est méconnaissable avec des prestations très désastreuses. D’habitude très impressionnant dans le volume de courses, il est plus que nonchalant dans son jeu actuellement. De quoi frustrer son coéquipier Séko Fofana qui lui a fait des reproches sur le terrain en pleine pause fraîcheur contre la Guinée Equatoriale qui a fini par un échange houleux. Sur le terrain, ni Nicolas Pépé, Serge Aurier, Ibrahim Sangaré, Gradel ou Jonathan Bamba n’arrivent à tirer son épingle du jeu.
Un nouvel entraineur en pleine compétition
Cette désillusion a eu comme conséquence le départ du sélectionneur, Jean-Louis Gasset. En pleine compétition, avant même de savoir si la Côte d’Ivoire sera en huitièmes de finale, la fédération ivoirienne a agi en installant Emerse Faé comme nouvel entraineur. En pleine CAN, les Eléphants devront jouer contre l’équipe la mieux armée pour gagner la compétition avec un entraineur qui n’a jamais été titulaire sur un banc. Loin d’être évident comme situation pour un pays hôte qui espère remporter le trophée.
Sous la pression du public
Cette CAN a été attribuée à la Côte d’Ivoire depuis 2014. Après 10 ans de préparation pour organiser ce qu’ils considèrent comme la meilleure CAN de l’histoire, les supporters ont une grande envie de voir la coupe rester au pays. Ce souhait se transforme en stress et forcément de la pression sur les joueurs. Lors des matchs, les supporteurs sont plus dans le doute, dans la peur que sur la peau de ceux qui sont derrière leur équipe en supportant. Les reproches, les sifflés contre les joueurs décevants, tout ceci met plus à l’aise l’équipe adverse qui essaie de transférer la pression aux ivoiriens. Contre le Sénégal, ils seront encore obligés d’affronter cette pression du public qui rêve de les voir gagner. Seulement deux buts inscrits dans cette CAN et cinq encaissés, le doute risque d’être présent dans les esprits des joueurs.
El Hadji Malick SARR
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